Vous êtes ici : Actualités / featured / Politique d'immigration : l'Intérieur épinglé Colère et indignation de l'Organisation démocratique des travailleurs immigrés au Maroc (ODT-TIM). Le dernier communiqué du ministère de l'Intérieur demandant, en des termes courtois, aux ressortissants européens de régulariser leur situation choque cette organisation syndicale, affiliée à l'ODT (Organisation démocratique du travail). Cette dernière dénonce via un communiqué la politique de « deux poids, deux mesures » du Cabinet Benkirane envers les migrants. « Le ministre de l'intérieur, dans un communiqué datant du vendredi 14 juin 2013 « supplie » les Européens ayant dépassé les trois mois de séjour accordés aux touristes de régulariser leur situation… Le Ministre s'adresse à ces sans papiers « spéciaux » dans des termes très courtois : « Fidèle à sa tradition de pays hospitalier, ouvert et accueillant, le Maroc se réjouit de cette nouvelle marque de confiance dans sa politique de développement (...) il leur est recommandé de remplir auprès des services concernés, les formalités relatives à leur séjour et à leurs occupations professionnelles », écrit l'ODT-TIM. Un traitement favorable dont ne bénéficient pas les sans papiers subsahariens. « Depuis l'année dernière, l'Organisation démocratique des travailleurs immigrés a demandé un moratoire aux autorités marocaines contre les arrestations et les expulsions collectives et individuelles des migrants subsahariens en situation irrégulière ainsi qu'une autorisation qui permettrait à tout migrant de renouveler le cachet Visa touristique de 3 mois d'entrée sur le territoire national, sans que les migrants soient obligés de sortir vers un pays voisin avant de revenir. Ces requêtes sont restées sans suite ! », déplore Marcel Amiyeto, secrétaire général de l'ODT-TIM, qui accuse le département de Mohand Laenser de « discrimination raciale ». Usage de la force L'organisation syndicale tire à boulets rouges sur le gouvernement de Benkirane. L'ODT-TIM accuse le ministère de l'Intérieur de discrimination. « Au moment où les migrants Européens sont caressés dans le sens du poil, les Subsahariens subissent, eux, différentes formes de pressions : arrestations, refoulements abusifs à la frontière, détentions illégales, confiscations de passeports... ». L'ODT-TIM exige du département de Laenser un traitement équitable et similaire à celui dédié aux Européens. L'organisation réclame ainsi des mesures permettant à tous les migrants sans distinction aucune, en situation irrégulière au Maroc, de régulariser leur situation à l'instar des Européens. Pour mémoire, l'usage de la force à l'égard des Subsahariens a été dénoncé par Amnesty international. Dans son rapport 2013 sur la situation des migrants et réfugiés dans 159 pays, dont le Maroc, l'ONG critique vivement « l'usage de la force contre les migrants subsahariens ». « La stratégie du Maroc en matière de surveillance des frontières expose les migrants, en particulier ceux qui proviennent de l'Afrique subsaharienne, à de multiples dangers », note le rapport.