Des groupes d'immigrés subsahariens ont organisé des manifestations jeudi dernier devant plusieurs ambassades et représentations diplomatiques de pays africains. Objectif : dénoncer les violences à l'encontre des ressortissants subsahariens. Les ressortissants subsahariens ont manifesté devant les sièges de plusieurs ambassades africaines à Rabat. Jeudi dernier, certaines chancelleries africaines ont reçu des hôtes particuliers. Des protestataires d'origine subsaharienne s'étaient massés devant les locaux d'ambassades notamment celle du Cameroun, de la Cote d'Ivoire, de la Mauritanie, du Mali et du Sénégal pour dénoncer les violences exercées sur des immigrés subsahariens au Maroc. Dans une déclaration qui nous est parvenue, le syndicat des travailleurs immigrés affilié à l'ODT indique que «ces personnes ont mené ces actions en vue de protester contre les agressions physiques dont sont victimes les personnes d'origines subsahariennes et particulièrement contre les arrestations survenues pendant et après la fête du Ramadan ». Marcel Amiyeto Secrétaire général du syndicat déplore l'inertie des diplomates subsahariens sur la question , « aucune ambassade n'a reçu les protestataires », confie-t-il au Soir échos. Appels du pied Pour autant, l'organisation syndicale ne compte pas baisser les bras dans cette lutte .«L'ODT- Travailleurs Immigrés dont les objectifs et la raison d'être ne sont autres que la lutte pour la défense et le respect des droits de tous les travailleurs et travailleuses immigrés sans distinction, reste sensible et demeure attentive et solidaire aux souffrances et frustrations ayant motivées ces manifestants à entreprendre de telles actions», annonce-t-elle. Pour améliorer la situation des immigrés subsahariens, les syndicalistes interpellent quatre principales composantes. La justice, «l'ODT-Travailleurs Immigrés interpelle une fois de plus, les autorités juridiques et policières marocaines à redoubler d'attention, de vigilance et de moyen dans la lutte contre les violences des droits et atteintes à l'intégrité physique et morale dont sont particulièrement victimes les personnes immigrées , surtout celles d'origine subsaharienne». Les défenseurs de droits de l'homme, «l'ODT – Travailleurs Immigrés exhorte toutes les associations de défense des droits de l'homme engagées dans la migration à soutenir de près ou de loin les actions de tous les immigrés particulièrement celles de l'ODT-T.I.M dans le but de la régularisation des immigrés sans papier ». Les bonnes volontés, «le syndicat invite toutes les personnes sensibles aux souffrances et aux difficultés de tous les immigrés du monde en général et ceux du Maroc en particulier, avec ou sans papiers, victimes ou non de la violation, à la rejoindre dans toutes ses actions dans la lutte pour le respect des droits des personnes migrantes, car c'est dans l'unité et la solidarité dans l'action syndicale que nous serons mieux armés et plus forts dans la lutte pour le respect de nos droits physiques, moraux, socio-culturels et professionnels». Et enfin, les principaux concernés, « cependant, l'ODT-Travailleurs Immigrés tient à interpeller ces frères et sœurs sur la nécessité de revendiquer dans un cadre ordonné et dans le respect de la loi en vigueur du pays d'accueil (en l'occurrence le Maroc), ceci pour une meilleure prise en compte et une respectabilité accrue de nos préoccupations et doléances par les autorités marocaines». Perspectives Toujours dans le cadre de ses actions, le syndicat prévoit d'organiser au mois de septembre une journée de réflexion sur le thème «Pour une politique de régularisation des sans-papiers dans le contexte de la réforme constitutionnelle du Maroc ». A en croire Marcel Amiyeto, cette rencontre va constituer des moments de «réflexion et de propositions sur la régularisation des travailleurs immigrés sans-papiers». Pour rappel, le syndicat a été porté sur les fonts baptismaux à l'issue d'un congrès organisé le 1er juillet 2012. Elle se veut le porte-voix des revendications des ressortissants subsahariens résidant au Maroc. * Tweet * *