Vous êtes ici : Actualités / Economie / APP : le second compact prendra du temps Bilan d'étape pour l'Agence du partenariat pour le progrès (APP), organisme public en charge de la mise en œuvre du programme Millennium Challenge Corporation(MCC). Malgré, le limogeage de l'ex- directeur général Morad Abid qui a été destitué le 26 avril 2013 de ses fonctions, un imprévu qui est tombé comme un cheveu sur la soupe, le bilan ressort de manière générale «très positif», comme l'a bien affirmé Muneera Salem-Murdock, directeur du programme MCC-Maroc, lors d'un point de presse organisé vendredi dernier à Casablanca. La dissolution automatique de l'APP a été actée par l'approbation par le gouvernement jeudi dernier du projet de loi numéro 13-60 stipulant la liquidation totale de l'établissement public. A cette date, le bilan est clair : le total des contrats signés s'est élevé à près de 5,7 milliards de dirhams (659 millions de dollars), soit 94% des engagements et les dépenses effectives, de leur côté, se sont chiffrés à 4,3 milliards de dirhams (513 millions de dollars), soit 74% du budget total (697,5 millions de dollars). Au vu de ces chiffres et du différentiel qui saute déjà aux yeux, cela pousse à s'interroger sur la faisabilité des projets et leur continuité. Selon Malika Laasri, directrice générale par intérim de l'APP, le niveau des décaissements en ligne avec les réalisations des projets reste «très positif» à trois mois de la clôture du programme. Pour elle, ce n'est pas évident de passer de l'étape des études de marché à celle de généralisation et d'opérationnalisation en l'espace de cinq ans, de même qu'il n'est pas facile d'honorer ses engagements du faites de toutes les contraintes rencontrées allant des procédures administratives lentes, aux ajustements nécessaires pour les projets qui n'ont pas marché jusqu'à la réaffectation des surplus et des reliquats budgétaires, sans compter la gestion des imprévus et l'accélération du rythme des réalisations. «Le MCC traite avec les institutions» Interrogée par le Soir échos sur l'impact de la suspension de l'ex-DG sur la gouvernance des programmes et l'image du Maroc auprès de son partenaire historique à savoir le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, et les chances d'éligibilité à un second compact, Salem-Murdock répond que le MCC «traite avec les institutions et non pas avec les personnes». Elle est restée intelligemment sur ses gardes lorsqu'elle a été invitée à passer aux aveux concernant les allégations lancées contre Abid. Elle a nié catégoriquement le chef d'accusation des modalités de passation des marchés. Sans faire de commentaire plus précis sur ce sujet elle a poursuit en précisant que le Maroc est éligible pour bénéficier d'un second compact sans pour autant donner de dates précises au calendrier. «Ça va prendre du temps, vu que le suivi et l'évaluation du premier prend au moins une année. À cela il faudrait ajouter tout l'effort de réalisation des études nécessaires à l'identification des projets en mesure de répondre aux besoins des populations cibles», explique-t-elle. Elle ajoute que le budget alloué sera fixé en fonction des résultats de ces études. La logique veut que cette aide financière américaine part du principe de l'obligation par résultat. Salem-Murdock l'a bien explicité en soulignant que ce n'est ni les déboursements ni les financements qui les préoccupent le plus mais bel et bien les résultats à venir, soit la mise en jeu de la responsabilité des Etats bénéficiaires à réduire la pauvreté à travers la croissance économique. C'est ce que les économistes appellent la croissance inclusive ( une croissance à même de créer de l'emploi et des revenus). La visite de clôture du président du MCC, Daniel W. Yohannes, prévue pour les 24, 25 et 26 juin courant, est un test de terrain.