L'Institut marocain des relations internationales (IMRI) a organisé du 24 au 25 mai son forum à Casablanca. Le thème choisi cette année est : « Printemps arabe, espoirs et réalités ». Cette rencontre de deux jours a été l'occasion pour les participants de faire un point sur les révolutions ayant marqué le monde arabe en 2011. Des événements qui ont, non seulement, chamboulé les réalités politiques de ces pays ( Tunisie, Egypte, Yémen, Libye etc) mais qui ont aussi amené les pays occidentaux à changer d'approche, voire de politique, vis-à-vis du monde arabe. Un peu plus de deux ans après ces révolutions, qui ont été différentes les unes des autres selon les pays, le constat aujourd'hui reste le même. La Tunisie n'a toujours pas de Constitution, la situation en Egypte, qui a adopté sa Constitution au forceps, n'est pas non plus reluisante, en Libye, c'est encore un peu plus compliqué. Les invités de ce forum ont donc saisi cette tribune pour adresser des recommandations aux dirigeants de ces pays. Le formme de l'IMRI s'est félicité des avancées enregistrées, que cela soit au Maroc, en Tunisie ou encore au Yémen, notamment au sujet des différentes réformes en cours dans le monde arabe. Lutter contre la mauvaise gouvernance et la pauvreté Les experts des relations internationales, réunis à cette occasion, ont appelé, dans leurs recommandations, les autres pays arabes qui n'ont pas fait de réformes à « prendre toutes les mesures dans les meilleurs délais pour changer leur Constitution afin de reconnaître la souveraineté au peuple, organiser des élections libres et confier le pouvoir à un gouvernement élu ». Au sujet des pays ayant connu les chamboulements issus de la révolution arabe, le forum leurs recommande la vigilance pour éviter toute dérive dans le respect des Droits de l'homme, notamment l'égalité entre l'homme et la femme. Aussi, le forum les appelle-t-il à instaurer une véritable démocratie avec la possibilité d'alternance politique. « Il est impératif de faire face avec fermeté à la menace qui provient des mouvements salafistes peu soucieux de la démocratie et des Droits de l'homme », ont souligné les participants du Forum de l'IMRI. Mais les recommandations du forum ne sont pas seulement limités au champ politique. Sur le plan culturel, économique et social, les experts réunis ont dénoncé entre autres, la « domestication » du secteur audio-visuel par les nouveaux pouvoirs. Ils ont également appelé à lutter contre la corruption, la mauvaise gouvernance et de même à réduire les inégalités sociales pour prévenir de nouvelles révoltes. Enfin le Forum de l'IMRI a exhorté la communauté internationale et les organisations internationales à venir en aide aux pays ayant connu le printemps arabe.