Mamoun Salaje interprète les sketchs cultes de Raymond Devos au centre culturel de Casa del Arte, lundi à 20h 30. L'hommage au grand comique français s'inscrit dans le cadre de la commémoration de l'anniversaire de sa disparition, le 15 juin 2006, suite à une attaque cérébrale, à l'âge de 83 ans. Mamoun, ce chanteur, animateur de télévision et de radio et comédien se glissera, le temps d'une soirée, dans la peau du célèbre jongleur de mots, pour nous rappeler ses citations imparables et son talent inclassable. Ressusciter les répliques du maestro relève du pur défi pour ce Marocain natif de Casablanca, connu pour son interprétation des chansons de Jacques Brel. Comment s'y prendra-t-il pour revisiter les citations d'un des rois du one-man show, de ce musicien-clown qui n'est plus à présenter ? Raymond Devos n'est pas qu'un comique, il est humoriste aux talents multiples et endosse les casquettes de musicien, mime, jongleur et équilibriste. Des petites salles de spectacles où il commença, jusqu'à la télévision où il connut ses premières heures de triomphe, en passant par ses spectacles accompagnés au piano, Raymond Devos a laissé une trace indélébile. Le charismatique Devos s'est approprié la langue française lui insufflant une note poétique. Loin des acrobaties et des gesticulations que certains humoristes d'aujourd'hui nous assènent, Devos brillait par sa seule présence, sa scène minimaliste et ses jeux de mots décapants. Un humour intelligent qui témoigne d'un immense don linguistique et d'une finesse qui déjouait toutes les syntaxes. Accompagné de son fidèle pianiste, il tenait en haleine son public dans les plus grandes salles de France : Bobino, l'Olympia… Ce «jongleurs des mots» nous a laissé des répliques inoubliables : « Quand j'ai tort, j'ai mes raisons que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts ! » ou « Mais pourquoi courent-ils si vite ? Pour gagner du temps, comme le temps c'est de l'argent, plus ils courent vite, plus ils en gagnent ! » ou encore « C'est pour satisfaire les sens qu'on fait l'amour, et c'est pour l'essence qu'on fait la guerre». « Trois fois rien, c'est déjà quelque chose ». Bonne chance, Mamoun Salaje, pour le challenge !