Plus de répit avec l'exercice dans le privé pour les enseignants du public. Se montrant intransigeant sur ce dossier, Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, soutient que les enseignants des établissements publics sous sa tutelle n'auront droit qu'à 20 heures supplémentaires par mois pour l'exercice dans le privé à partir de l'année universitaire 2013-2014. Et d'insister que les établissements de l'enseignement supérieur privé seront aussi dans l'obligation de disposer d'au moins 30 % du personnel enseignant à plein temps. C'était à l'occasion d'une rencontre portant sur le thème: « La stratégie de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique en rapport avec la stratégie du développement industriel et technologique», organisée mercredi à Casablanca par la Chambre française de commerce et d'industrie au Maroc(CFCIM). La nouvelle mesure qui a provoqué moult réactions auprès du corps professoral vise «à mettre de l'ordre» dans l'exercice du métier pour reprendre les termes du ministre PJDiste. L'avènement en force prévu de bons nombres d'établissements et universités étrangères(France, Espagne, Canada, Italie, Russie…) oblige en quelque sorte ce remue-ménage en interne. Des centaines d'hectares seront mobilisées pour l'installation des nouvelles délocalisations. Daoudi qui opte pour la formule des pôles universitaires affirme que pour les grandes villes, le foncier mobilisé dépasse les 100 hectares contre 60 ha en moyenne pour les moyennes villes. Question de regrouper les instituts de recherche et d'enseignement en un seul lieu dans l'objectif de valoriser le travail scientifique et d'améliorer sa qualité. Aujourd'hui, le Maroc compte un seul enseignant pour 250 étudiants, alors que la moyenne mondiale tourne au tour de 1 pour 30. Outre le défi des places, la qualité se mesure aussi à travers les spécialités étudiées. La pharmacie fait le plein! Conscient des lacunes en la matière, le ministre souligne qu'une palette de branches techniques et scientifiques seront assurées par les nouvelles délocalisations prévues. Il entend ainsi d'inverser la prédominance des filières littéraires(65%) sur celles scientifiques et techniques(35%). Son ambition est d'arriver à des promotions de bacheliers moitié littéraires moitié scientifiques et techniques. En termes d'orientation universitaire voire même professionnelle , il déconseille les élevées d'opter pour la pharmacie. Sur sa foi, le marché du travail a fait le plein. Finie aussi la construction de nouvelles Ecoles nationales de commerce et de gestion, à part celle en cours de la ville de Dakhla. Il invite le secteur privé à s'investir dans des écoles juridiques d'excellence. Question de répondre aux besoins du pays en experts en droit et commerce international. Aux yeux du ministre PJDiste, la venue au Maroc des grandes écoles étrangères promet monts et merveilles. Son souci pourtant est d'économiser les 4 à 5 milliards de dirhams de sortie de devises par les 52 000 étudiants Marocains à l'étranger. Mais ce qu'on ne dit pas dans tout ça, c'est que ce sont les étudiants issus de couches sociales pauvres ou démunies qui paieraient le tribut. À bout de moyens financiers, ces derniers sont livrés à leur sort. De quelle égalité de chances parle donc Daoudi, lui-même, enfant de famille à revenu modeste ? Ebloui par le partenariat public-privé, il oublie que l'histoire nous enseigne à jamais que ce sont les pauvres qui sont les porteurs du flambeau de la science…