Les dernières déclarations du numéro 1 du parti de l'Istiqlal ont fait remonter à la surface de vieilles querelles ayant entaché la fraternité entre Marocains et Algériens depuis plus d'un siècle. Seulement voilà, beaucoup d'analystes évoquent les accords de Lalla Maghnia pour expliquer l'origine de la mésentente maroco-algérienne. Pourtant, il est un accord signé le 7 mai 1902 entre le Maroc et la France qui alla sceller la surveillance des confins et des tribus frontalières. Cet accord est selon plusieurs historiens, un pavé jeté dans la marre des relations maroco-algériennes et qui empoisonnera à jamais leurs liens. Ce que le gouvernement français avait imposé au sultan Moulay Abdelaziz allait profiter à notre voisin de l'est; alors que Moulay Abdelaziz qui croyait tirer bénéfice de cet accord pour asseoir son autorité dans les régions de Siba, verra son image s'effriter auprès du peuple marocain en général et des Oulémas en particulier. Les témoignages consignés dans plusieurs ouvrages sont là pour le prouver : «Après la conquête de l'Algérie par les Français au XIXe siècle, la question de la frontière Algérie-Maroc n'est réglée que le 18 mars 1845 par les accords de Lalla Maghnia qui donnent à la France un droit de suite sur les territoires du sud. Sous le règne de Moulay Abdelaziz (1894-1908) proclamé sultan à 14 ans, la réalité du pouvoir est exercée pendant six ans par sa mère, la Circassienne Lalla REQIYA (avec le titre de Grand Vizir). C'est au cours de ce règne que sont signés, en mai 1902, avec la France les accords des «confins» qui permettent à Hubert LYAUTEY de pénéter au Maroc, réalisant ce que l'on a appelé «la tache d'huile»» (Les ingénieurs des ponts au service de l'Afrique, Témoignages 1945-1975, coordonné par Jacques Bourdillon – L'Harmattan).