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Un vendredi par moi
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 28 - 11 - 2008

Le problème est là et toute la question reste de savoir si l'engouement du sultan pour les innovations occidentales découlait d'une saine curiosité pour ce qui faisait la force de cette Europe dominante et arrogante, ou exprimait l'immaturité d'un souverain plutôt enclin à jouer ?
«Si je mets à la porte mes ministres qui sont déjà riches et que je prenne d'autres plus pauvres, il faudra qu'ils volent davantage pour s'enrichir à leur tour.» Moulay Abdelaziz qui parle ainsi, paraît résigné. C'est un sultan démuni qui peine à boucler ses fins de mois. C'est du moins ce qu'en raconte Gabriel Veyre qui s'est trouvé de 1901 à 1905 «dans l'intimité du sultan.» L'ouvrage qui vient d'être réédité* permet de découvrir une autre image du souverain assez différente de celle communément admise et à laquelle même un Henri Terrasse, auteur en 1949 d'une sérieuse «Histoire du Maroc»**, n'a pas échappé. Si l'ancien directeur des antiquités au Maroc décèle en Moulay Abdelaziz «le désir de réformer son Empire», il ne peut s'empêcher de relever qu'il «voyait aussi dans le pouvoir un moyen de satisfaire ses caprices.» Le problème est là et toute la question reste de savoir si l'engouement du sultan pour les innovations occidentales découlait d'une saine curiosité pour ce qui faisait la force de cette Europe dominante et arrogante, ou exprimait l'immaturité d'un souverain plutôt enclin à jouer ? Il y a encore de la recherche à mener avant de répondre convenablement. Mais d'ores et déjà on peut dire que le traditionalisme national de l'époque ainsi que les convoitises autour du pouvoir préféraient mettre les défaillances de «l'Empire chérifien, terre d'Islam face à la chrétienté» sur le dos d'un jeune sultan plutôt que sur le compte d'une conception de la société qui se refusait au progrès et à la modernité.
L'Empire que lègue Moulay Hassan à son jeune fils semble plus au moins intact. «Les tribus, écrit F. Weisgerger***, étaient soumises ; celles de bled siba se contentaient de se battre entre elles, entre les deux, les tribus indépendantes jouaient utilement d'écran, qui permettait à «l'Empire fortuné» de présenter à l'Europe une façade d'Etat souverain». Mais justement ce n'est qu'une façade. Le glas de l'indépendance du Maroc avait sonné un demi-siècle auparavant lorsque le sultan Moulay Abderrahman fut contraint de signer en 1885, après la défaite d'Issly face aux Français, les accords de Maghnia****. Face à la fièvre coloniale, Moulay Abdelaziz va bien tenter de réformer, notamment par la rationalisation des impôts. Il ne réussit qu'à se mettre à dos les rentiers et les intrigants de l'époque. Car, en vérité, le Maroc avait atteint, comme aime le dire Abdallah Laroui, le seuil avec lequel toute réforme était devenue impossible. Néanmoins c'est sous le règne de Moulay Abdelaziz que l'esprit constitutionnaliste commença à germer au Maroc. «Dans l'intimité du sultan», cet aspect du royaume ne préoccupe guère Gabriel Veyre. Son ouvrage est un écrit colonial et exotique, écrit avec l'encre de la condescendance. Qui reste un témoignage et un outil utile à la recherche.
* Edition Afrique-Orient
** Edition Frontispice, Casablanca
*** Au seuil du Maroc moderne, ed. La Porte
**** cf Zaki Moubarak sur «Les origines de la crise dans les relations maroco-algériennes». Ed. Abi Rekrak


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