Près de 6 000 militants de l'Union Marocaine du Travail (UMT) se sont réunis à Casablanca hier en célébration de la fête du travail. Des figures du PPS ont rejoint la marche, notamment le ministre de l'Habitat Nabil Benabdallah, le Ministre de la Santé, Lhoussaine Louardi, et l'ancien ministre de la Communication, Khalid Naciri. Le directeur général de la Lydec, Jean-Pascal Darriet, était également présent au meeting organisé par l'UMT. Intervenant à l'occasion, le Secrétaire Général de l'UMT a qualifié l'année passée d'année « blanche » en termes d'avancées sociales. Du côté de la CDT, ils étaient environ 2 500 personnes selon les autorités. À noter la présence de Nabila Mounib, Secrétaire Générale du PSU, aux côtés des représentants de la Confédération démocratique du travail. Le 31 mars dernier, la CDT et la FDT ont organisé une marche commune à Rabat et avaient annoncé qu'ils marcheraient ensemble en célébration de la fête du travail. La marche du 31 mars prédisait un 1er mai « unificateur », mais les deux centrales syndicales ont finalement préféré marcher séparément cette année. Alors que Hamid Chabat défilait avec l'UGTM à Rabat, le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane a choisi de marcher à Casablanca aux côtés de l'UNTM. Les syndicats parlent d'une seule voix Les organisations syndicales ont toutes plaidé pour l'amélioration des conditions socio-économiques de la classe laborieuse et la préservation de son pouvoir d'achat et de ses droits. Lors de différents meetings organisés à cette occasion, les syndicats ont appelé le gouvernement à garantir les libertés syndicales, à respecter le droit de grève en renonçant à tout prélèvement sur les salaires des grévistes et à mettre en œuvre toutes les dispositions de l'accord du 26 avril 2011. Dans ce cadre, l'Union marocaine du travail (UMT) a exprimé son rejet de la politique d'« austérité» adoptée par le gouvernement, mettant en garde contre ses répercussions sur la classe ouvrière. Après avoir dénoncé l'atteinte aux libertés syndicales et aux droits des salariés, l'UMT a affirmé avoir décidé de boycotter la réunion du dialogue social qui était prévue le 27 avril dernier, pour protester contre le refus de l'exécutif de mettre en œuvre certaines dispositions de l'accord du 26 avril 2011, sous prétexte des contraintes de la crise économique. Le syndicat s'est également élevé contre les prélèvements sur les salaires des grévistes, qualifiant cette mesure d'« anticonstitutionnelle». La Confédération démocratique du travail (CDT), a plaidé, quant à elle, lors d'un meeting organisé sous le signe «Davantage de mobilisation pour relever tous les défis», pour prémunir les libertés syndicales et traiter les questions en suspens «avec lucidité et sérieux», le «gouvernement tendant à bafouer l'exercice des droits syndicaux et à annihiler les acquis de la classe laborieuse». Les syndicalistes de la CDT ont également appelé le gouvernement à hâter la cadence des réformes et des projets de développent socio-économique, à donner corps aux dispositions de l'accord du dialogue social, conclu le 26 avril 2011, et à faire des centrales syndicales «des partenaires essentiels» dans la gestion de la chose publique, sur un pied d'égalité avec le Patronat. L'UNTM et l'ODT évoquent le réforme de la compensation Pour sa part, le secrétaire national adjoint de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), Abdelilah Hanoudi, s'est félicité des acquis réalisés au profit de la classe laborieuse notamment la mise en œuvre de plusieurs dispositions de l'accord du 26 avril 2011, en dépit de la conjoncture économique et financière difficile. Parmi ces acquis, le responsable syndical a cité notamment l'application d'une hausse générale de 600 DH des salaires, la réévaluation à 1 000 DH de la pension minimale de la retraite et le maintien du soutien à la Caisse de compensation. Il a par ailleurs exprimé son adhésion aux différents chantiers de réforme initiés par le gouvernement dont les réformes de la caisse de compensation, de la retraite et de la fiscalité. L'accent a été également mis sur la nécessité de l'instauration effective d'une indemnité pour perte d'emploi, de la révision globale du statut général de la fonction publique, ainsi que d'autres textes liés à l'amélioration des conditions sociales, matérielles et professionnelles de la classe laborieuse. Pour sa part, l'Organisation démocratique du travail (ODT) a appelé le gouvernement à mettre en œuvre les dispositions de la Constitution qui prévoient la lutte contre les disparités sociales et la promotion de la justice sociale à travers une répartition équitable de la richesse. Dans une allocution, le secrétaire général de l'ODT, Ali Lotfi a réclamé une véritable révision du système financier et bancaire national, une réforme globale du système fiscal à travers l'annulation de toutes les exonérations non justifiées, la lutte contre l'évasion fiscale et l'économie de rente, l'instauration d'une taxe sur la fortune et la refonte de la caisse de compensation. L'ODT a insisté aussi sur la nécessité de respecter les libertés syndicales, de réviser le régime de retraite, de généraliser la couverture sociale pour les salariés du secteur privé, les professions libérales, les commerçants et les artisans. Elle a plaidé aussi pour une adhésion aux grands chantiers de réforme relatifs à la décentralisation à travers la régionalisation avancée, tout en révisant l'actuel découpage régional.