Faite dans le symbole et les oripeaux, mais aussi dans une vision moderne, d'édification d'un même idéal de coopération respectueuse. Elle sera célébrée dans quelques jours à l'occasion de la visite qu'effectuera au Maroc le président du Conseil fédéral, la chambre des länder, Edgar Mayer, à la tête d'une délégation de plus de 10 personnalités autrichiennes, sur invitation de son homologue, Cheikh Mohamed Biadillah, président de la chambre des Conseillers. Un programme de rencontres et de discussions est prévu, et Edgar Mayer sera reçu aussi par le président de la Chambre des représentants, le chef du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères et celui de l'Intérieur. Une relation profonde Ce vendredi 26 avril , une importante cérémonie, haute en couleurs et forte en symboles, est organisée au siège du Parlement pour commémorer les 230 ans d'amitié et la coopération bilatérale entre le Maroc et l'Autriche. C'est un Acte solennel qui consistera en la présentation de documents, notamment une gravure dune gravure d'époque, où l'on voit l'entrée de l'ambassadeur Mohamed Ben Abdelmalek, pacha de Tanger à Vienne... Une description pertinente, esquissée avec talent. On y voit un long cortège où domine le carrosse que des chevaux tirent, précédé et suivi d'une file de chevaux tenus par des cavaliers chamarrés et l'ambassadeur du Sultan Mohammed III, hissé à bord de sa voiture, en costume traditionnel, accède à la ville pavée de l'époque, sous les banderoles de bienvenue, les applaudissements et la fanfare impériale d'une Vienne enluminée pour la circonstance qui accueille triomphalement le représentant d'un roi arabe et musulman venu de loin... C'est un tableau rare, une image d'époque, elle décrit la grandeur d'une cérémonie solennelle que la mémoire retient. D'autres pièces rares mais précieusement conservées seront également exposées, montrant la profondeur actée d'une relation qui ne sait jamais démentie, entre deux royaumes, en fait deux empires , le marocain et l'austro-hongrois...Depuis trois siècles, la diplomatie marocaine a connu une implantation progressive en Europe et les relations avec les monarchies en particulier s'étaient illustrées par une présence effective du Maroc, notamment avec la nomination ou l'envoi à de différentes missions des ambassadeurs. Les premiers contacts C'est en 1783 que l'Autriche et le Maroc nouèrent officiellement des relations bilatérales, lorsque le Sultan Mohammed Ben Abdallah, dit Mohammed III avait envoyé à Vienne un ambassadeur à la Cour impériale autrichienne, porteur d'un message du sultan. Un traité d'amitié avait été solennellement signé à cette occasion, scellant une relation en bonne et due forme, constituant un acte d'une rare dimension, ouvrant surtout de grandes perspectives aux deux pays, notamment avec un volet significatif portant sur les échanges commerciaux. Acte fondateur d'une amitié pérennisée et sans interruption, la signature du Traité maroco-autrichien, est également une profession de foi, parce que les deux pays, disons les deux cours royales avaient jeté les bases d'une coopération ambitieuse, eu égard à la distance qui les séparait et à leur appartenance à deux continents différents, l'Europe et l'Afrique. Depuis lors, le fil de la coopération entre les deux pays a été marqué par de successifs et nombreux accords et traités , des échanges culturels, des acquis scientifiques voire même un combat naval. On rappellera, qu'au lendemain de la Seconde guerre mondiale, en 1944, des soldats marocains, intégrés dans l'armée française, avaient pris part à la libération de l'Autriche. Ce kaléidoscope historique d'une grande richesse sera encore mieux décliné, ce vendredi 26 avril, dans l'enceinte du parlement marocain, transformé en un symbole des deux peuples, marocain et autrichien. Le Traité de 1783 fera donc 230 ans après l'objet d'une cérémonie où, l'émotion et la mémoire aidant, qui illustrera la parfaite entente entre les deux pays et donnera l'occasion à Edgar Mayer et Cheikh Mohamed Biadillah de témoigner de cette exceptionnelle amitié qui a traversé le temps et les péripéties de l'histoire. Des documents précieux, notamment des archives écrites, des gravures et textes originaux, datant du 18e siècle et conservés aux Archives historiques de la République d'Autriche, à Vienne, seront exposés pour montrer à la fois la profondeur et la richesse d'une amitié que le temps n'a pas entamée d'une seule ride. Il s'agit du Traité du 17 avril 1783 en langue arabe, soit six feuillets en reliure de cuir et sceau de l'ambassadeur, du texte de ratification par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah en langue arabe avec son sceau ; de la copie de ratification par l'Empereur Joseph II en langue latine ; des lettres de créance de l'Ambassadeur Mohamed Benabdelmalek enfin. S'il fallait résumer une telle relation, marquée du sceau de l'entente et de la coopération , on dirait qu'elle est exemplaire, parce que le Maroc et l'Autriche cultivent, par ailleurs, une convergence politique à toute épreuve. Il n'y a pas le moindre contentieux, quel qu'il soit, entre les deux pays et les deux peuples. Les relations politiques sont institutionnalisées et les échanges économiques devraient, à vrai dire, se renforcer pour honorer le niveau qu'ils méritent. Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération , Saâd Eddine El Othmani devrait se rendre prochainement en visite de travail à Vienne pour y rencontrer son homologue autrichien et célébrer, par la même occasion, le 230e anniversaire du Traité d'amitié entre les deux pays et, en même temps, renforcer les bases du partenariat nouveau entre Rabat et Vienne. Car, il se dessine en effet de part et d'autre une volonté partagée de relancer la coopération entre les deux gouvernements.