L'Union européenne et le Maroc ont entamé hier à Rabat les négociations en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange approfondi et complet (ALECA), suite à la finalisation des travaux préparatoires entamés il y a plusieurs mois. Le Maroc est le premier pays avec lequel l'Union européenne lance des négociations sur un accord de libre-échange global après que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, ont annoncé officiellement la décision d'entamer des négociations sur cet accord début mars dernier à Rabat. Une zone de libre-échange définitive « Sur le plan commercial, des progrès substantiels ont été réalisés avec la mise en place définitive de la zone de libre-échange entre le Maroc et l'Union européenne le 1er mars 2012 et l'entrée en vigueur de l'accord commercial pour les produits agricoles, les produits agricoles transformés et les produits de la pêche le 1er octobre 2012 », constate un rapport de la Commission européenne rendu public le 20 mars dernier. Ce document de travail pour la « mise œuvre de la Politique européenne de voisinage au Maroc » retrace les progrès réalisés en 2012 et les actions à mettre en œuvre pour l'année courante. « Les efforts en matière de rapprochement du cadre législatif avec l'acquis communautaire ont continué dans le domaine de la concurrence et dans les trois secteurs prioritaires définis conjointement (normes et réglementation technique, assurances, marchés publics) ainsi que dans différents domaines afférents au commerce (conformité des produits industriels, aspects sanitaires et phytosanitaires), mais une stratégie globale en la matière fait toujours défaut. Le protocole à l'accord d'association relatif à la participation du Maroc aux programmes de l'UE est entré en vigueur en octobre 2012 », peut-on lire dans ce document. L'ALECA, qui devra revaloriser l'accord d'association Maroc-UE ayant permis aux deux parties de procéder à des échanges commerciaux exempts de droits de douane pour certains produits depuis 2000, est de nature à approfondir les relations commerciales existantes dans toute une série de domaines qui ne sont pas encore couverts, tels que les services et les marchés publics. Simplifier les procédures et alléger les barrières commerciales Pour rendre plus efficaces les dispositions de libre-échange existantes, les négociateurs marocains et européens chercheront à simplifier les procédures douanières et à alléger les barrières commerciales liées à la lourdeur de normes industrielles incompatibles ou superflues, ou encore, dues à des exigences en matière de sûreté alimentaire, selon la Commission européenne. Cette dernière avait annoncé fin novembre dernier que les négociations entre le Maroc et l'UE sur un accord de libre-échange complet et approfondi seront lancées prochainement, après que l'exercice de délimitation visant à mesurer la portée et le niveau d'ambition d'une future zone de libre-échange avec le Maroc a été mené à bonne fin. Elle a indiqué que les conclusions de l'exercice de délimitation ont révélé que le Maroc était prêt à négocier un tel accord. Un avis qui a été confirmé le 23 du même mois par le Comité de la politique commerciale, qui est un groupe de haut niveau désigné par le Conseil européen pour assister la Commission dans la négociation d'accords avec des pays tiers ou des organisations internationales. Le Conseil européen avait autorisé en décembre 2011, l'ouverture de négociations sur un accord de libre-échange approfondi et complet avec le Maroc, l'Egypte, la Jordanie et la Tunisie et adopté des directives de négociation dans ce sens. Il a précisé toutefois que les négociations ne seraient lancées qu'après consultation du Comité de la politique commerciale, sur la base d'un rapport de la Commission européenne.