Organisées par l'Association marocaine d'Alzheimer et maladies apparentées (Amama) en partenariat avec l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication (Isic), le Samedi 23 Mars au grand amphithéâtre de l'institut, la plateforme de discussions s'est donnée comme objectif d'améliorer la situation des personnes atteintes en impliquant davantage les médias. Ces derniers doivent jouer un rôle primordial en vulgarisant l'information sur l'Alzheimer. Ils doivent davantage parler du quotidien des malades, du besoin les aidant à la formation et à l'écoute afin de leur faciliter l'accompagnement de leurs proches, par exemple. Selon le professeur de communication à l'Isic Abdelatif Bensfia, « l'Alzheimer est une maladie méconnue de l'opinion publique, banalisée dans la culture populaire et qui demeure quasiment un tabou au regard de la société (...) Les média en parlent occasionnellement, ce qui cause une double souffrance pour les familles des malades ; solitude et stigmatisation ». Pour lever le voile sur la maladie, « les médias ne doivent plus être indifférents, les idées reçues et les stéréotypés liés à la maladie doivent être éradiqués, la dignité des malades doit être préservée et les familles et leurs associations doivent être soutenues », a –t-il suggéré. « Un lourd fardeau socio-économique » C'est l'avis du Dr Soumaya Rachidi du Service de la santé mentale et des maladies dégénératives de la Direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies. En présentant une vision de la stratégie nationale pour la prise en charge des malades Alzheimer, elle a confirmé qu'Alzheimer était « un lourd fardeau socio-économique qui dépasse son cadre purement sanitaire pour devenir un fléau social qui affecte non seulement le patient mais également les personnes qui en prennent soin ». En effet, le coût de la prise en charge peut dépasser 1 000 DH par mois, des frais difficiles à supporter, surtout pour des personnes âgées sans aucune prise en charge médicale. La vision de la stratégie vise, entre autres, à établir un rapprochement entre les soins et l'accompagnement social, le développement de compétences spécifiques et l'adaptation des métiers en fonction des besoins des malades.