La Fondation marocaine de l'Etudiant (FME) a organisé le 26 février à El Jadida, une cérémonie pour honorer sa douzième promotion de boursiers. Peut-on avoir une idée sur le nombre de bacheliers qui ont bénéficié des bourses de formation depuis la création de la Fondation ? Ils étaient 108 nouveaux bacheliers réunis à El Jadida pour recevoir leurs nouveaux PC, financés entre autres par la généreuse contribution de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité. Ils rejoignent les 346 autres boursiers qui ont bénéficié de l'accompagnement de notre Fondation. 454 boursiers en 12 ans, dont 160 sont diplômés. Quels sont les critères d'attribution de ces bourses ? La population de base à laquelle s'adresse notre programme est exclusivement composée de jeunes filles et de jeunes hommes pensionnaires des EPS. Ensuite, chacun d'entre eux doit faire acte de candidature pour le programme. A partir de là, ce sont des critères d'excellence académique, de motivation, de sérieux et d'ambition qui nous permettent de faire la différence entre les candidatures. Nous avons introduit également une discrimination positive à l'égard des jeunes filles et des orphelins. Vous collaborez avec combien d'établissements de protection sociale (EPS) dans ce sens ? A ma connaissance il existe plus de 900 EPS (orphelinats, Dar Al Aytam, Dar Al Atfal, Dar Taliba, Dar Talib...) à travers tout le Maroc. Ces établissements sont sous la tutelle de l'Entraide Nationale. Ces établissements permettent à des élèves de milieux défavorisés de poursuivre leurs scolarités dans des conditions dignes. Notre travail vient en continuité de cette mission noble et difficile à accomlir puisque tous nos candidats sont exclusivement choisis parmi les plus brillants des lauréats de ces EPS. La majorité de ces lauréats a parfaitement intégré le marché du travail. Justement, quelles sont les stratégies mises en place pour faciliter leur insertion professionnelle ? Notre souci est d'outiller ces jeunes étudiants de manière convenable pour faire face aux exigences du marché du travail. Pour cela nous nous reposons sur des partenariats, notamment avec EFE Maroc (Education for Employement Maroc ) et HAMAC (Haute académie marocaine de coaching). La Fondation est également en train de développer un programme de soutien linguistique en français et en anglais , que nous espérons généraliser à l'ensemble des boursiers. Le noyau de notre accompagnement reste toutefois notre programme de Mentoring auquel prennent part plus de 200 cadres supérieurs et chefs d'entreprises bénévoles qui assurent, individuellement, un accompagnement personnalisé des boursiers, en consacrant du temps, en ouvrant leur carnets d'adresses et en donnant des conseils aux boursiers dont ils assurent le parrainage. Je profite de cette occasion pour lancer un appel à ceux qui veulent, en consacrant à peine 2 heures par mois au maximum, contribuer de manière significative au succès des projets professionnels de nos boursiers. Vous organisez du 16 février au 27 avril la deuxième édition de la « Caravane projet de vie » dans plusieurs régions du Maroc. Quels sont les objectifs de cette tournée ? Effectivement, des bénévoles accompagnés par le personnel de notre fondation iront à la rencontre des futurs bacheliers issus de ces établissements pour les éclairer sur les différentes possibilités qui s'offrent à eux une fois le précieux diplôme en poche. Nous en profitons aussi pour les informer sur l'existence de nos programmes de bourse et les possibilités pour en bénéficier, motivant ainsi les plus studieux d'entre eux. D'ici fin avril, nous espérons toucher environ 1 500 futurs bacheliers, soit 50% de plus que lors de notre campagne 2012. Assurer des bourses d'étude et une insertion professionnelle aux bacheliers n'est pas chose aisée. Rencontrez-vous souvent des difficultés notamment dans le cadre du financement de vos programmes ? Nos partenaires ont toujours cru à notre projet, ce qui a permis à la Fondation de passer de 1 boursier en 2001 à 454 en 2012. Les premiers de ces partenaires sont les patrons et les actionnaires des établissements d'enseignement supérieur et professionnel privés qui accueillent et forment grâcieusement nos boursiers. Nous pouvons aujourd'hui compter sur un réseau de partenaires publics et privés prestigieux qui nous accompagnent sur la durée. Nous avons toujours mis la transparence et le professionnalisme au cœur de nos préoccupations, ce qui nous a valu cette confiance tout au long de notre existance. Notre plan de développement reste toutefois très ambitieux et sa réalisation nécessite forcement l'adhésion d'un nombre plus important de mécènes et d'entreprises citoyennes. Pour vous donner une idée, accompagner les étudiants actuellement en formation nécessitera une enveloppe d'environ 15 millions de dirhams sur les 5 prochaines années, auxquels il faudra rajouter un effort supplémentaire d'environs 50 millions de dirhams que nous demandons à nos partenaires pédagogiques. Pour chaque promotion de nouveaux boursiers, nous devrons mobiliser prés de 8 millions de dirhams et solliciter un effort colossal des Ecoles partenaires. Aujourd'hui quelles sont les principales ambitions de la Fondation ? En 2010, Le conseil d'administration a fixé le cap de 1 000 boursiers d'ici 2018, tout en insistant sur la nécessité d'un effort de recrutement supplémentaire qui doit s'accompagner d'une amélioration significative de l'offre d'accompagnement financier, pédagogique et humain. Outre, notre souci permanent de développer et de pérenniser nos sources de financement, la Fondation a aussi entamé un chantier structurel pour le renforcement de notre encadrement de manière à être plus proche et plus à l'écoute de nos boursiers et de leurs besoins. Enfin, nous travaillons sur le chantier d'institutionnalisation de la Fondation, avec le renforcement de nos structures de gouvernance et de transparence.