Bonne nouvelle pour les personnes atteintes de pathologies chroniques! L'application effective du système du tiers payant pour les médicaments décidée par la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) est fixée pour le mois d'avril prochain. Cette nouvelle mesure concernera, pour cette étape de démarrage, 30 médicaments utilisés dans le traitement des ALD (Affections de longue durée) et bénéficiera à près de 160 000 personnes. «Cette première liste des médicaments sera élargie progressivement», c'est ce qu'a déclaré Hassan Abdelmalki, directeur du pôle prestations à la CNSS, au Soir échos, en marge du séminaire organisé mercredi 13 février à Casablanca à l'initiative de la chambre de commerce britannique autour du droit d'accès aux soins. « Le système du tiers payant dispense le patient de faire l'avance des frais des médicaments aux pharmaciens. Ces derniers délivreront les médicaments aux patients et seront payés par la CNSS. Les assurés n'auront donc plus à payer la totalité des frais de leurs médicaments. Ils paieront uniquement le ticket modérateur. Il pourra être de 5% ou 7% ou rien du tout », souligne Hassan Abdelmalki, directeur du pôle prestations à la CNSS. A noter que la CNSS prend en charge les ALD de 90% à 100%. Pour l'application de cette mesure, une convention sera paraphée entre la CNSS et le Conseil national de l'ordre des pharmaciens. « L'assuré a le libre choix de la pharmacie et de l'agence CNSS», insiste Hassan Abdelmalki. La procédure est simple. « L'assuré présentera l'ordonnance à l'agence CNSS de son choix. Cette dernière lui délivre une attestation de prise en charge où sont mentionnés le nom du médicament et les parts prises en charge par la caisse et par l'assuré. Celui-ci présente cette attestation à la pharmacie qui lui délivre le médicament. L'assuré paie sa part et le reste de la facture est réglé par la caisse », ajoute-t-il. Faciliter l'accès aux soins pour les patients Combien coûtera la réalisation de ce projet à la CNSS ? « Rien. Aucun dirham », rétorque Hassan Abdelmalki, avant de poursuivre : « Le but de cette mesure est de faciliter l'accès aux soins pour les patients. Les prix des médicaments sont les mêmes. Au lieu de faire payer au patient la totalité du prix du médicament, qui est souvent très cher, puisqu'il se fasse rembourser par la caisse, il ne paie qu'une petite somme. Celle qui correspond au ticket modérateur et la caisse se charge de payer le pharmacien ». L'entrée en vigueur de cette nouvelle mesure soulagera certainement les patients atteints de maladies chroniques et lourdes dont le traitement est coûteux. Ils pourront ainsi prendre leur traitement mensuel sans interruption. Les associations des patients comme «SOS Hépatites», «Reins» et l'association marocaine de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde ont à maintes reprises revendiqué l'application de ce système du tiers payant. Le déboursement direct d'espèce est la première barrière qui empêche l'accès aux soins pour les patients souffrants d'ALD (Affections de longue durée) ou d'ALC (Affections lourdes et coûteuses). Nombreux sont ceux qui interrompent leur traitement faute de moyens financiers. Une procédure de fixation du prix du médicament L'application du système du tiers payant demeure ainsi le seul moyen pour pallier cet handicap. Par ailleurs, le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, a annoncé lors de la rencontre-débat sur le droit d'accès aux soins, à laquelle ont pris part une pléiade d'experts, d'industriels pharmaceutiques et de représentants des assurances privées, la mise en œuvre de sa politique pharmaceutique nationale, qui vise à améliorer l'accès aux médicaments pour les patients. « Nous allons nous concerter avec les professionnels pour mettre en place la procédure de fixation du prix du médicament. La politique pharmaceutique nationale prévoit également des mesures d'accompagnement pour les pharmaciens », indique le ministre de la Santé lors de son intervention. De son côté Bachir Baddou, directeur général de la FMSAR (Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance) a soulevé la problématique du manque de couverture médicale pour les indépendants. Certes, le régime INAYA existe mais il s'est avéré être un véritable fiasco.