Co-présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Dine El Otmani, et son homologue espagnol, José Manuel Garcia-Margallo, la séance d'ouverture du premier séminaire sur la promotion de la médiation en méditerranée a été marquée par la mise en exergue du rôle de la médiation pour prévenir des différends et des tensions conflictuelles qui peuvent surgir entre les peuples. De la diplomatie «préventive» L'Organisation des Nations unies définit la médiation comme étant «le processus par lequel un tiers aide deux ou plusieurs parties, avec leur consentement, afin de prévenir, de gérer ou de résoudre les conflits en les aidant à parvenir à des accords mutuellement acceptables». L'objectif de ce séminaire organisé à Madrid est de discuter des outils de toute médiation à venir. Des experts en médiation politique représentant une vingtaine de pays se sont donc donné rendez-vous à Madrid pour échanger des exemples de bonnes pratiques qui peuvent être appliquées à la résolution des conflits dans la région méditerranéenne, à l'invitation du gouvernement espagnol et du Centre international de Tolède pour la paix. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence notamment du Prix Nobel de la paix 2011, Tawakkul Karman, de l'ex-président portugais Jorge Sampaio et du secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée (UpM), Fathallah Sijilmassi. Certains observateurs n'ont pas manqué de relever que cette initiative s'assigne également pour objectif de consolider la vision commune entre le Maroc et l'Espagne visant la préservation de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans l'espace méditerranéen, à travers l'exploration des voies et moyens à même de renforcer les capacités de la médiation en Méditerranée, et encourager la coopération entre les Etats, les Organisations internationales et régionales, les ONG, les universités, les centres de recherche et la société civile. Une initiative à double objectif pour l'Espagne Notre voisin espagnol espère que cette initiative sera prise en compte par la communauté internationale et contribuerait à appuyer sa candidature pour devenir membre non permanent du Conseil de sécurité (CS) de l'Organisation des Nations Unies pour l'exercice 2015-2016. L'exercice n'est pas de tout repos pour les diplomates ibériques puisqu'ils sont en compétition avec leurs homologues de Nouvelle-Zélande et de Turquie. Dans cette course effrénée pour siéger au sein du CS, la Turquie avait lancé en 2010 avec la Finlande, une initiative similaire pour professionnaliser les pratiques de médiation dans le monde. Si le projet hispano-marocain suit l'exemple de la Turquie, il se concentre cependant sur la région méditerranéenne, quoique les deux initiatives s'appuient sur une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies qui a encouragé les pays membres à promouvoir la médiation dans les relations bilatérales et multilatérales et de faire progresser la professionnalisation des ressources humaines dédiées à cet usage. Le deuxième séminaire sur la médiation en Méditerranée devra se tenir courant 2013 à Rabat, pour définir les actions concrètes visant à mettre en exergue l'importance de l'outil de la médiation dans le règlement pacifique des différends dans l'espace méditerranéen.