Les plus invétérés des parieurs n'auraient pu anticiper la finale proposée par la 29ème édition de la CAN. Il faut dire que depuis ses débuts, la Coupe d'Afrique n'a fait que briser les normes hiérarchiques : La Côte d'Ivoire éjectée en quart, le Cap Vert qui surclasse le Maroc et l'Angola, le Togo qui en fait de même avec la Tunisie et l'Algérie … Mais le parcours le plus « étonnant » demeure celui du Burkina Faso, qui à travers sa campagne a surclassé plusieurs grosses pointures : d'abord le Nigeria (qu'il retrouvera en finale dimanche) et le tenant du titre zambien en briguant la première place du groupe C, puis le Togo en quart de finale pour finir avec le puissant Ghana mercredi en demi-finale. Les Blacks Stars n'ont certes jamais pleinement convaincu pendant cette CAN, exception faite de leur rencontre face au modeste Niger (3-0), puisque toutes leurs victoires étaient à l'arraché. Mais avec un important capital d'expérience et de cohésion au sein de l'effectif, Asamoah et compagnie avaient de quoi susciter les craintes des Burkinabais. Le Burkina fait appel pour Pitroipa Les poulains du Belge P. Put n'ont cependant pas tremblé, et ont tenu tête jusqu'au bout d'un match où il ont été menés depuis la 13e minute après un penalty largement contesté. Heureusement, Bancé a égalisé pour le Burkina Faso à la 60e, remettant les siens dans la course vers l'ultime match. Les Etalons ont ensuite souffert des déboires de l'arbitre tunisien Slim Jedidi, qui les a privés d'un flagrant penalty et amoindris après l'expulsion de leur icône et star de ligue 1 Jonathan Pitroipa. Les hommes de Paul Put n'ont toutefois pas fléchi et ont continué leur raids sur les bois ghanéens jusqu'aux derniers souffles de la partie, avant d'être enfin acquittés par la séance de tirs au but. L'euphorie de la première finale de l'histoire pour le capitaine Kaboré et ses coéquipiers était malheureusement entachée par le carton rouge de Pitroipa, qui devrait manquer la finale, à moins que l'appel soumis par le secrétaire général de la fédération burkinabè à la CAF, transmis deux heures après la fin du match selon le règlement, soit pris en considération. Les joueurs ont exprimé leur souhait de voir cette requête se réaliser, pendant que Put a préféré lancer ses foudres sur l'arbitre tunisien : « Le meilleur joueur ce soir était l'arbitre, c'était la star, du très haut niveau. C'était clair qu'il ne voulait pas de nous en finale. Le penalty qu'il a sifflé, les cartons jaunes pour Pitroipa… ». D'autre part, le Nigeria est arrivé au sommet de son art mercredi, en corrigeant le Mali par quatre buts à un. Le Nigeria au point culminant À l'image de ses débuts timides, le Nigeria n'a pas convaincu en premier tour. Le premier signe qu'il a envoyé pendant cette Coupe d'Afrique sud-africaine a été son succès contre l'ultra-favori ivoirien. Quelques jours ensuite, c'est une vraie prestation de force qu'ont fournie Mikel, Moses et compagnie face aux Aigles maliens de Sedou Keita. Le latéral gauche Elderson Echiejile fut le premier à faire vibrer les filets maliens à la 25′, sur une passe de Victor Moses qui avait éliminé son vis-à-vis sur le flanc droit. Ideye revenait 5 minutes plus tard pour tromper le portier qui a pourtant touché le ballon, avant qu'Emmanuel Emenike n'alourdisse l'addition de la première période sur un coup franc dévié 44′. Après la reprise, les Super Eagles ont attendu un quart d'heure, avant de revisiter la cage malienne à la 60e par le biais d'Ahmed Mussa. Le Mali a quand même pu sauver l'honneur avant de rebrousser chemin grâce à Cheikh Diara (4-1). Le Nigeria sera donc amené à décrocher son troisième titre continental, face à un novice qui en est à sa première finale. Le retour de Pitroipa devrait être salutaire pour les Etalons, dimanche.