- Obama a annoncé dans un message enregistré la nomination de Rashad Hussain, émissaire américain à l'OCI. Le président Obama n'a pas convaincu les Saoudiens sur ses efforts pour relancer le processus de paix au Proche-Orient. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, était hier, dimanche, à Qatar, d'où elle s'est rendue en Arabie Saoudite. A Doha, Mme Clinton a rencontré l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani. A Ryad, Mme Clinton a rencontré le roi Abdallah et son ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal. Elle s'est rendue également à Djeddah pour s'entretenir avec de hauts responsables saoudiens. Au cours de ce voyage dans le Golfe, Hillary Clinton a cherché à obtenir l'appui de hauts responsables arabes et musulmans pour un renforcement des sanctions contre l'Iran. Le déplacement du chef de la diplomatie américaine vise aussi à faire avancer la paix israélo-arabe et s'inscrit dans le cadre de la politique du «nouveau départ» dans la relation entre les Etats-Unis et le monde musulman voulue et exposée par le président Barack Obama dans son discours du Caire, le 4 juin 2009. Mme Clinton avait retardé d'un jour son départ pour le Golfe, prévu pour le vendredi 12, en raison de l'hospitalisation de son mari Bill Clinton qui a subi une intervention cardiaque, jeudi, à New York. Le président Obama s'est exprimé samedi devant le Forum dans un message enregistré annonçant la nomination de l'avocat Rashad Hussain comme émissaire américain à l'Organisation de la conférence islamique (OCI). A Ryad, Hillary Clinton a proposé aux Saoudiens d'augmenter les livraisons de pétrole à la Chine pour gagner l'appui de Pékin sur un renforcement des sanctions contre l'Iran. La République islamique est un des principaux fournisseurs de produits pétroliers à la Chine qui est aussi le plus réticent des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU à recourir à des sanctions contre Téhéran. Rien ne garantit toutefois qu'une telle proposition aboutisse, a estimé Aaron David Miller, ancien conseiller de la diplomatie américaine. L'Arabie saoudite ne prendra pas une initiative «qui leur coûterait cher vis-à-vis des Chinois». Notant que les Saoudiens et les Chinois s'étaient rencontrés récemment à plusieurs reprises, M. Feltman a déclaré que les Etats-Unis souhaitaient que Ryad utilise ces relations pour aider à accroître la pression sur l'Iran. L'Iran a lancé mardi dernier la production d'uranium enrichi à 20%, malgré les protestations des puissances occidentales. Ces dernières soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil. A la suite de cette annonce, la Russie a haussé le ton, jugeant que l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran était «davantage d'actualité». Outre l'Iran, «la paix au Moyen-Orient a figuré au menu des discussions», a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. La présence d'Al-Qaïda au Yémen était également un des thèmes abordés, ont ajouté des responsables américains. Hillary Clinton a rencontré plusieurs dirigeants lors de la septième édition du Forum mondial Islam-Etats-Unis, dont le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie plaide pour un règlement du dossier nucléaire iranien par le dialogue, estimant que des sanctions économiques ou une action militaire auraient des conséquences lourdes pour toute la région.La venue de Mme Clinton pourrait par ailleurs permettre de réchauffer les relations entre Ryad et Washington alors que le président Obama n'a pas convaincu les Saoudiens quant à sa capacité à relancer le processus de paix au Proche-Orient.