Cette information survient quelques jours seulement après l'entretien téléphonique que le roi a eu avec Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. Ils se sont à coup sûr concertés sur la tenue de cette réunion qui tombe à point nommé. La dernière réunion du Comité Al-Qods remonte au mois de janvier 2002 lorsque le roi avait présidait la 19e session du Comité tenue à Marrakech. Aujourd'hui la réunion de ce Comité est une nécessité absolue alors que l'évolution politique et diplomatique dans la région, marquée notamment par les violations israéliennes, ne cesse d'interpeller la communauté mondiale et notamment les pays arabes. Le royaume sollicité Rompant un silence qui n'avait plus raison d'être, Mahmoud Abbas a appelé au téléphone le roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, dans lequel il a tenu, souligne le communiqué publié à cet effet, « à exprimer ses vifs remerciements et sa profonde gratitude à S.M le Roi pour ses efforts constants en faveur de la cause palestinienne et du peuple palestinien, tel qu'illustré tout dernièrement à l'occasion de la tenue au royaume d'une réunion de l'ensemble des factions inter-palestiniennes. » ! Il est vrai que le Maroc, qui n'a jamais cessé de soutenir la cause palestinienne , politiquement, financièrement, diplomatiquement et humainement, s'est obstiné à rester neutre dans la crise qui divise les courants ou les tendances au sein du peuple palestinien, autrement il n'a pas choisi entre le Fatah et le Hamas, invitant les deux composantes et toutes les autres à se réunir, à se fédérer et à renforcer leur unité. Cette vision du « devoir d'unité nationale palestinienne », il l'a exprimé il y a déjà quatre ans avec fermeté, l'a recommandé aux uns et aux autres. On peut en effet estimer que le Maroc poursuit sa mission de conciliateur et, par-là, de facilitateur d'un dialogue inter palestinien rendu difficile, complexe et soumis à rude épreuve du fait de la politique israélienne, faite de pression, de menaces et de violations. La réélection de Benyamin Netanyahu, allié à une droite extrémiste, faisant peu cas de la morale, ne facilite guère la tâche aux dirigeants palestiniens, encore moins au peuple palestinien qui n'en finit pas d'être la victime désignée de la guerre et des violences. La Palestine n'a jamais cessé d'être le miroir des contradictions arabes, non plus le reflet d'ambitions contradictoires que les dirigeants arabes ont construites sur son peuple. Jusqu'ici, il convient de le mettre en exergue, le Maroc s'en est tenu à un soutien explicite et actif, solidaire et dénué – distance oblige – de tout calcul politique. Le soutien et la solidarité qu'il exprime envers la Palestine depuis soixante-cinq ans maintenant, est un soutien spontané qui relève en tout premier lieu du peuple marocain. Un Comité placé sous la présidence du chef de l'Etat L'implication directe du roi du Maroc n'est pas le fait du hasard ou le résultat de certaines circonstances ! Les souverains marocains ont fait de la défense d'Al-Qods, et de la cause palestinienne en général, une vision et une doctrine dont la constance n'a d'égale que sa volonté de rendre justice à la Palestine et de redonner à la Ville Sainte d'Al-Qods son statut pérenne. L'ambassadeur palestinien à Rabat a rappelé que « le Roi a dernièrement adressé des messages aux membres permanents du Conseil de sécurité, au Pape et à l'Union européenne dans lesquels le Souverain a ressorti les dangers des actions des autorités israéliennes sur la paix et la cohabitation auxquelles la communauté internationale aspire, par le biais d'une solution de deux Etats vivant côte à côte ». Dans les pas de son défunt père, Mohammed VI continue une œuvre de pédagogie internationale, il n'hésite pas à prendre le téléphone pour interpeller les dirigeants du monde, concernés ou impliqués dans le dossier d'Al-Qods, les chefs d'Etat des pays du Conseil de sécurité, les frères arabes et islamiques, il se fait l'ardent défenseur de la cause palestinienne, sans relâche et sans ambiguïté non plus.