Le gouvernement algérien a laissé prospérer la politique du pire dans les camps de Tindouf. Le «Polisario», convaincu de collusion et de complicité avec le groupe terroriste d'Al-Qaida dans le Maghreb Islamique (AQMI), comme en témoigne le kidnapping de ressortissants occidentaux en plein cœur de Tindouf, s'est mué en «force d'appoint» de la guerre déclarée par AQMI et le «Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest» (MUJAO). Cette mise en garde, a été lancée, lundi 21 janvier 2013, par Yonah Alexander, Directeur du Centre International pour les Etudes contre le Terrorisme (ICTS), relevant du Potomac Institute à Washington. L'information relayée le même jour par les médias internationaux au sujet du ralliement de dizaines de membres du Polisario au Mujao dans le nord du Mali «constitue la suite somme toute logique d'une radicalisation du Polisario et de l'exacerbation des conditions de vie dans les camps de Tindouf, où les populations sont séquestrées contre leur gré par les milices du Polisario», a estimé M. Alexander dans une interview accordée à la MAP, appelant la communauté internationale «à prendre ses responsabilités face aux menaces que constituent le séparatisme et le terrorisme contre la stabilité et la sécurité du Maghreb et du Sahel». Au moment où la communauté internationale a «les yeux rivés sur le conflit syrien, AQMI et le Mujao ont déclaré la guerre contre l'Occident avec le Polisario comme partenaire», a souligné M. Alexander, qui est l'auteur de plusieurs essais de référence sur le terrorisme en Afrique du Nord et dans la région du Sahel. La communauté internationale ne peut tout simplement pas se permettre de rester les bras croisés alors que prospèrent dans cette région des forces extrémistes qui promettent feu et sang à cette partie du monde. Il n y a aucun doute quant à la radicalisation des groupes terroristes dans la région, comme en témoigne la situation dans le nord du Mali. Les séparatistes du «Polisario» et le groupe terroriste d'Al-Qaida dans le Maghreb islamique sont deux partenaires d'une alliance déstabilisatrice pour la région du Maghreb et le Sahel, qui gangrène le terrorisme, le Polisario est un vivier pour beaucoup de jeunes désœuvrés dans les camps de Tindouf. Je pense que nous sommes dans un contexte où convergent des séparatistes militairement entrainés et les militants extrémistes d'AQMI, les deux ont des considérations radicales mais aussi bien que pragmatiques pour arriver à leurs propres fins. La situation dans le nord du Mali en est la parfaite illustration. Cette situation, a pour corollaire l'exacerbation de la situation humanitaire et des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, au mépris des conventions internationales pertinentes. «Nous avons là les ingrédients d'une situation potentiellement explosive pour la région», a mis en garde M. Pham, qui est souvent sollicité par le Congrès des Etats-Unis dans le cadre d'auditions sur la sécurité en Afrique en général et dans le Maghreb et le Sahel en particulier. L'expert américain a, dans ce contexte, pointé du doigt «la responsabilité du gouvernement algérien qui a laissé prospérer la politique du pire dans les camps de Tindouf». Les séparatistes pensent qu'ils peuvent utiliser les extrémistes pour arriver à leurs propres fins, mais finissent, en fin de compte, par leur servir de laquais comme en témoigne la tournure qu'a pris l'alliance de circonstance entre les Touaregs et les islamistes radicaux dans le nord du Mali. De plus La stratégie du régime algérien consiste à : 1/ canaliser les actions d'AQMI pour servir les intérêts du régime algérien et non les intérêts du peuple algérien, par des opérations terroristes contre les opposants du régime algérien à l'intérieur de l'Algérie et par des opérations terroristes à l'extérieur de l'Algérie notamment en Mauritanie, au Mali et au Maroc, contre un financement d'AQMI par le régime algérien. 2/ Mater par l'armée persuasive du Polisario : a- les Sahraouis de l'ex Sahara français notamment les Rguibates du Cherg et les Touaregs en cas de soulèvement. b- toute insurrection interne en Algérie et procéder par la même occasion à l'affaiblissement du Maroc, contre un financement tous azimuts du Polisario par le régime algérien. L'Algérie a bien raison de ne pas participer à l'opération malienne car cela risquerait de morceler ses propres frontières et l'amener à un éclatement territorial et donc à une révolte sociale. Pour cela il est essentiel que le Maroc propose son entrée au sein de la CEDEAO en incluant un statut avancé comme pour le Conseil de l'Europe. Le Maroc pourra alors proposer en concertation avec les pays de la CEDEAO: un accord de défense efficace, luttant contre le terrorisme avec ses pays voisins. Bien qu'au départ son rôle soit purement économique, la CEDEAO s'est assez vite intéressée au maintien de la paix. C'est en effet une condition essentielle pour qu'une union puisse se réaliser. Il faut revenir à l'historique de la CEDEAO. En effet, en raison de tensions entre différents pays, la CEDEAO a décidé en 1978 d'adopter un Protocole de non agression. Suivi en 1981 par le Protocole d'assistance en matière de défense et une Déclaration des principes politiques en juillet 1991. Mais ce n'est qu'en 1990 que l'aspect sécuritaire de la CEDEAO a été appliqué concrètement. Lors de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, il fut décidé de mettre en place un groupe surveillant l'application d'un cessez-le-feu, l'ECOMOG (pour Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group). Ce groupe de supervision est vite devenu une force d'interposition et est intervenu notamment dans les guerres civiles du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée-Bissau. En 1999, suite aux différentes guerres civiles, les Etats membres décidèrent la création d'une force de sécurité en attente. Cette force conserve son appellation d'origine (l'ECOMOG) et ses principales tâches seront entre autres l'observation et la supervision des cessez-le-feu, le maintien de la paix, l'intervention humanitaire, le déploiement préventif, la construction de la paix, le désarmement et la démobilisation. Il ne reste plus qu'au Maroc de proposer son adhésion.