Le malaise est indiscutable quand on lit qu'UBS va payer une amende de 1,16 milliards d'euros pour son implication dans les manipulations du Libor, le taux de référence interbancaire. Mais que l'on se rassure, cela ne devrait pas empêcher la banque suisse d'afficher un bénéfice pour l'année d'environ 3 milliards de dollars. En juin, c'était [...] Le malaise est indiscutable quand on lit qu'UBS va payer une amende de 1,16 milliards d'euros pour son implication dans les manipulations du Libor, le taux de référence interbancaire. Mais que l'on se rassure, cela ne devrait pas empêcher la banque suisse d'afficher un bénéfice pour l'année d'environ 3 milliards de dollars. En juin, c'était Barclays qui payait 362 millions d'euros, tandis que d'autres banques comme la Royal Bank of Scotland ou la Deutsche Bank sont dans le collimateur et seraient en négociation pour payer plutôt que de faire face à leurs responsabilités. Dans cette valse de chiffres qui donnent le tournis, il est utile de rappeler que le Libor est fixé par une quinzaine de banques et s'applique à près de 450 milliards d'euros de transactions. C'est dire que le montant des amendes en questions est plutôt symbolique, façon de parler. Car ces milliards existent-ils réellement au fond ? Et d'où proviennent-ils ? Depuis 2008, le monde a été entraîné par la rapacité du système bancaire dans une spirale dont ne sommes pas prêts de voir le bout. Au lieu de sanctionner les entreprises coupables ou de laisser le marché le faire, les états injectent continuellement l'argent du contribuable comme celui des retraites dans les gouffres abyssaux que les banquiers n'arrivent pas à dissimuler, en faisant mine d'accepter l'engagement moral des financiers à ne pas recommencer. Or tout cela n'est pas une catastrophe naturelle mais bien le résultat de l'audace institutionnalisée des grands acteurs internationaux, qui refusent toute ingérence dans leur fonctionnement. Quelques hères sont sacrifiés à l'autel de l'opinion publique mais les systèmes se perpétuent dans une sophistication toujours plus indéchiffrable, mais ce sont bien les décisions de quelques flibustiers qui ont mené le monde au bord de la déroute. Ces décisions prises au nom du profit ne se soucient pas des conséquences sur la vie de millions d'individus, emportés par ce feu comme des fétus de paille sans valeur. Tant que l'on ne soumettra pas le système bancaire mondial aux règles de transparence exigées de tous les autres acteurs de la sphère économique et industrielle, nous continuerons à compter les scandales et à en assumer collectivement les coûts et individuellement les impacts. * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)