L'Union syndicale des fonctionnaires brandit la menace de boycotter les élections au Conseil supérieur de la Fonction publique (CSFP). Dans une lettre adressée à Saâd Alami, l'USF affiliée à l'UMT a demandé le gel du scrutin prévu le 10 juin prochain et l'ouverture du dialogue avec les centrales syndicales les plus représentatives en vue de la révision du cadre juridique de ce Conseil. Dans sa requête, l'USF s'appuie sur la Constitution de 1996 qui donne le droit aux syndicats de représenter les salariés et sur l'article 5 de la Convention N° 135 de l'organisation internationale du travail. Dans sa missive au ministre de la Modernisation des secteurs publics, l'USF assure que les délégués des fonctionnaires dans les comités paritaires ne sont pas en mesure d'assumer la responsabilité de représenter les agents dans le Conseil supérieur de la Fonction publique et du coup, défendre les intérêts des fonctionnaires devant les représentants du gouvernement. «Un gouvernement qui façonne les lois», estime la lettre de l'USF. Alors, le syndicat propose que ce soit des experts qui ne sont pas membres dans les commissions paritaires qui siègent dans le CSFP. Force est de constater que l'USF remet en cause même la légitimité des représentants des salariés dans les comités paritaires, les accusant de servir l'agenda du gouvernement visant «à affaiblir et à marginaliser les syndicats». Dans sa requête, l'USF s'appuie sur la Constitution de 1996 qui donne le droit aux syndicats de représenter les salariés et sur l'article 5 de la Convention N° 135 de l'Organisation internationale du travail(OIT) approuvée par le Maroc en 2002 et qui est entrée en vigueur en 2003. Les élections prévues le 10 juin prochain concernent 24 sièges: 16 pour les fonctionnaires et 8 pour les agents des collectivités locales. Le gouvernement, pour sa part, nomme 24 personnes. Le Conseil supérieur de la Fonction publique est présidé par le Premier ministre ou par le ministre de la Modernisation des secteurs publics par délégation. La décision finale de l'Union syndicale des fonctionnaires de participer à ces élections est attendue 21 avril. En cas de boycott, ce sera le deuxième du genre après celui de 2002.