« Paroles urgentes »est une manifestation artistique ayant pour mot d'ordre la création. L'événement est organisé par Transparency Maroc à l'occasion de la journée de la lutte contre la corruption. Kenza Benjelloun, Moulim Laaroussi, Said Boufettass et Abdessamad Saddouk de Transparency Maroc. Mardi soir, les membres de Transparency Maroc ont donné une conférence de presse annonçant la tenue du concours final le 8 décembre à la Cathédrale Sacré-Coeur de Casablanca, clôturant sept mois d'ateliers de jeunes. Au menu de la journée, des œuvres artistiques, créées spécialement pour la journée internationale de la lutte contre la corruption et portant sur ce thème. « Paroles urgentes » est une plateforme interactive où plusieurs disciplines culturelles se mêlent pour exprimer colère et contestation. Comme à son accoutumée, Transparency travaille avec les jeunes et leur donne toute la latitude pour exprimer leurs talents artistiques. Depuis son implantation au Maroc en 1996, elle œuvre pour asseoir l'art libre dans le royaume et notamment après le printemps arabe où les luttes contre le despotisme et la corruption se sont intensifiées. Ses créneaux: l'art contestataire et l'art contemporain. Abdessamad Sadouq, Secrétaire général de Transparency Maroc, Kenza Benjelloun, artiste peintre et chef de projet de « Paroles urgentes», Moulim Laaroussi, Directeur artistique et Abdelbak Belfquih, Directeur de programmation ont tenu à partager la bonne ambiance qui a régné dans les ateliers pendant sept mois, s'attardant sur les défis d'une telle démarche. Une jeunesse ingénieuse Les ateliers englobent plusieurs disciplines qui seront présentées sous forme de « halqas» (cercle), outil inter-générationnel prisé par les Marocains, qui a l'avantage de fédérer les spectateurs dans les places publiques. Les spectateurs pourront se régaler de performances en solo ou collectives L'atelier de théâtre ou «Théâtre de l'opprimé » propose des représentations dans les rues, rassemblant amateurs et professionnels – un atelier qui a enregistré le plus de nombres de candidatures, selon les organisateurs. L'atelier de slam joint le geste à la parole et met en scène des talents au lyrisme surprenant. L'atelier hip hop, essentiellement masculin d'après les vidéos montrées lors de la conférence de presse, se décline sous toutes les formes : break danse, danse debout, Krump. L'atelier regroupe des graphistes sélectionnés lors du concours lancé dans les écoles d'art de Casablanca et donnera à voir une trentaine d'affiches protestataires. À noter la participation de quatre collèges, dont les ressortissants ont montré un fort engouement pour le graphisme. L'atelier Music'Art où de jeunes mélomanes fabriquent des instruments de musique à partir d'objets et de matériaux de récupération. Un espace pas comme les autres, où chaussures, tables usées, tuyaux et claviers s'entassent joyeusement pour former un studio improvisé. Le concours national de vidéo met en image un témoignage ou une fiction dont la trame de fond est la lutte contre la corruption. « Pour le besoin des ateliers, nous avons squatté l'école des Beaux-Arts ainsi que des appartements à Casablanca et nous avons été heureux de la bonne entente entre ces jeunes, qui ont accepté ces conditions précaires et ont admirablement su raffermir leurs liens » a déclaré Abdessamad Sadouq Jour J Financée par l'Ambassade des Pays-Bas avec l'appui de Transparency International, l'Office allemand des affaires étrangères, le Bureau des affaires étrangères et du Commonwealth et l'Agence internationale suédoise de développement et de coopération, la journée du 8 décembre s'annonce prometteuse. Lors de l'évènement, la cathédrale du Sacré-Coeur cèdera la place à une cinquantaine de talents qui joindront le geste à la parole pour protester contre un fléau international. La journée commencera à l'école des Beaux-Arts et se déplacera au parc de la cathédrale avec au programme une performance d'ouverture. Juste après, le lancement des « halkas » sur le parvis du monument. Les visiteurs pourront en parallèle visionner les vidéos et les affiches exposés à l'intérieur de la cathédrale ou participer à un café débat autour de la thématique de la corruption, en attendant le verdict du jury dans l'après-midi. À 16h 30, une scène accueillera animations et performances avant un mini- concert de clôture à 17h signé Hoba Hoba Spirit. Les prix – un ipad et un appareil photo numérique – seront décernés le 5 janvier, lors d'une cérémonie officielle célébrant l'anniversaire de Transparency Maroc, au théâtre Abdasamad Kanfaoui de Casablanca. Le travail dans les ateliers a commencé il y a sept mois, suite à un appel à candidature lancé en août. Marquez vos calendriers ! * Tweet * *