Du 14 au 17 novembre, Tanger a abrité la cinquième édition du Forum Medays. À la fin des travaux, l'Institut Amadeus a formulé une liste de recommandations. Les Medays V se sont déroulées du 14 au 17 novembre à Tanger avec la participation d'un panel de personnalités internationales de premier plan. Experts internationaux, hommes d'Etat, chercheurs, étudiants et journalistes s'étaient donnés rendez-vous à Tanger pour l'acte V des Medays qui avait comme thématique centrale « Le Sud, l'exigence d'un nouvel ordre mondial ». Selon l'Institut Amadeus, initiateur de l'événement, « le Forum Medays a été conçu dans le but d'apporter une contribution au débat international et dans la perspective de se mouvoir en porte-voix des sujets de préoccupations des pays du Sud, pays en voie de développement et émergents. Un espace de dialogue, d'échanges, de concertation et de propositions entre les décideurs du Nord et du Sud autour des différents problématiques et thématiques prioritaires du Sud ». Cette rencontre internationale a abordé différents sujets notamment liés à l'environnement, à l'insécurité dans le monde particulièrement l'instabilité au Mali et en Syrie, et des thématiques d'ordre économique comme les relations entre la Chine et l'Afrique et les politiques à mettre en place pour faire de l'Afrique le continent du 20e siècle. Comme à l'accoutumé, le président de l'Institut Amadeus Brahim Fassi Fihri a dévoilé au public le contenu de la cinquième déclaration de Tanger : 15 recommandations résumées en quatre points. Renforcer la sécurité dans le monde La planète est confrontée à une multitude de crises. Pour sortir de ce labyrinthe, il est urgent de « construire une nouvelle architecture de la sécurité globale basée sur les principes de coopération régionale, de mutualisation des moyens de défense et de projection rapide et large des forces de dissuasion ». Le think tank marocain indique que la résolution de la crise malienne passe par un soutien logistique des pays voisins y compris les pays maghrébins et les grandes puissances internationales à la Cedeao, « afin que l'Etat malien puisse préserver son intégrité territoriale et lutter contre les menaces terroristes et mafieuses ». L'instabilité en Afghanistan préoccupe aussi. « Il faut mettre en place des institutions garantissant la cohabitation des différentes ethnicités et minorités pour promouvoir la réconciliation nationale et garantir la tenue d'élections transparentes, libres et démocratiques ». Plaidoyer pourun Etat palestinien L'actualité au Moyen-Orient, dominée par les bombardements de Tsahal (armée israélienne) sur la bande de Gaza, n'a pas été passée sous silence. Après la condamnation du « recours à la force et les bombardements sanglants et disproportionnés d'Israël a l'encontre du peuple palestinien », l'Institut Amadeus demande de « soutenir plus que jamais la demande d'élévation de la Palestine au statut d'Etat non membre de l'ONU à travers le vote de l'Assemblée Générale prévu le 29 novembre » et exhorte « au retour de la trêve dans le cadre de la légalité internationale sur la base d'une solution à deux Etats souverains et d'un retour aux frontières de 1967. » En marge de la prochaine rencontre du Groupe des amis de la Syrie au Maroc, le document de Tanger appelle les différentes composantes de l'opposition syrienne à mettre en place un « Comité de l'initiative nationale syrienne qui doit rassembler l'ensemble des composante de la société syrienne, afin de mieux préparer la transition ». De même, le texte invite le Conseil de sécurité « à voter une résolution pour la mise en place d'une Zone d'exclusion aérienne au nord de la Syrie ». Modifier la gouvernance dans les institutions internationales L'Institut recommande l'amélioration de « a représentativité des pays émergents dans les institutions internationales ». Il suggère « la création du Groupe de coordination financière et économique proposée par la Banque mondiale, réunissant les ministres des finances de l'Arabie Saoudite, du Brésil, de la Chine , de l'Inde , du Mexique, de la Russie, des pays du G7, et des membres non permanents ». La relance de l'intégralité maghrébine ne devrait pas être un vain mot. Cette volonté politique doit se traduire « par la tenue du Sommet des cinq chefs d'Etats du Grand Maghreb et la réouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc ». Stopper le traficde faux médicaments Le trafic de faux médicaments est une pratique souvent mésestimé aux graves conséquences. Ce commerce représente près de 10 % du marché mondial du médicament. Ce business prend de l'ampleur en Afrique avec chaque année la présence de 10 milliards de faux médicaments, soit un chiffre d'affaires de 5 milliards de dollars par an. Pour y remédier, trois antidotes : « mieux sensibiliser les populations sur l'étendue de la propagation des faux médicaments, et améliorer les dispositifs de contrôle », la mise sur pied d' « un cadre juridique international pour mieux lutter contre les trafiquants, au delà des frontières, et promouvoir l'harmonisation des normes », et enfin « soutenir la mise en place de systèmes de protection sociale dans les pays en développement et accroitre la production de médicaments génériques ». * Tweet * *