Après la liste des agréments du transport, c'est au tour des carrières. Aziz Rabbah a mis en ligne, lundi à 20h, la nouvelle liste des agréments d'exploitation des carrières sur le site de son département “www.mtpnet.gov.ma". Le département dirigé par Aziz Rabbah a tout mis en oeuvre pour que la liste des agréments des carrières de sable soit accessible via le site internet du ministère. Deux serveurs ont été dédiés à l'opération mais le téléchargement de la liste reste difficile à cause du nombre élevé des personnes connectées. Il a fait durer le suspense. Aziz Rabbah, ministre de l'Equipement et du transport, devait annoncer, lundi, la liste des agréments d'exploitation des carrières de sable au cours de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, mais il a préféré prolonger la patience des députés et des médias quelques heures de plus. « Ce soir, à 20h, sera publiée ladite liste sur le site du ministère (www.mtpnet.gov.ma). Sans nul doute, vous comprendrez ma décision. Plusieurs supports médiatiques s'estiment lésés en matière d'accès à l'information, et afin de permettre à l'ensemble des médias d'en disposer de manière équitable et à la même heure, notre département a publié un communiqué diffusé par la MAP », déclare-t-il sous les applaudissements des députés et plus particulièrement ceux de son parti, le PJD. Constitution oblige C'est d'ailleurs le député PJDiste Omar Fassi Fihri qui a interpellé le ministre, à ce propos : « Les carrières de sables représentent une richesse nationale qu'il faut préserver et dont il est nécessaire de rationaliser l'exploitation afin qu'elles puissent réellement contribuer au développement économique et social. Dans le cadre de la mise en œuvre de la transparence, la bonne gouvernance et la lutte contre l'économie de rente, quand allez-vous publié la liste des bénéficiaires des carrières de sable à l'instar de celle des agréments de transport ? Comment se décline votre vision du secteur et quelles sont les procédures que vous avez prévues? ». Chose promise, chose due, la liste mise en ligne, Rabbah annonce qu'en parallèle une stratégie a été élaborée ainsi qu'un projet de loi en collaboration avec les professionnels. « Nous avons également achevé l'élaboration des cahiers des charges et des décrets d'application. Face à ce volet de l'économie, nous avons privilégié la transparence et l'équité à condition du respect de l'environnement », affirme-t-il, soulignant que l'exploitation des carrières s'intègre dans une vision ambitieuse dont le but est de créer des pôles industriels tout autour. « Blanchiment de la rente » Dans sa réponse, Rabbah a estimé nécessaire de mettre en garde contre les mauvaises interprétations. « La constitution appelle à la transparence et c'est ce dont ont besoin les citoyens. Ils veulent savoir à qui appartient le taxi ou l'autocar qu'ils prennent, mais voilà que certains qualifient ce type d'initiative de blanchiment de la rente, de populisme ou encore d'argument électoraliste... Mais nous n'avons fait que répondre à un des besoins des citoyens, cela relève de notre devoir. Nous n'avons pas évoqué l'économie qui implique le trafic de drogue ou encore la prostitution », martèle-t-il exprimant son indignation quant aux diverses critiques suscitées par la publication de la première liste des agréments du transport. Le député du PJD, Abdelaziz Amrani, n'a pas tardé à prendre la parole pour soutenir Rabbah. « La constitution appelle à la rupture avec l'ère de l'économie de rente et le programme gouvernemental ne fait que l'appliquer. Il l'a démontrée par la voie des agréments, de l'aide aux associations et des logements de fonction dans l'éducation nationale. Ceux qui combattent la réforme, à présent, sont ceux qui bénéficient de l'exploitation des carrières. Le gouvernement doit s'acquitter de sa responsabilité ainsi que les députés », affirme Amrani. Et d'appeler le ministre à veiller sur le contrôle strict et de dévoiler les identités « qui se cachent » derrière les sociétés d'exploitation des carrières. « Je ne peux publier que les informations dont je dispose. Si l'exploitant est une société, la publication se limitera au nom de celle-ci. Je n'ai aucun droit de dévoiler une quelconque information qui lui est liée. Sur ce point, je préfère rester clair », insiste le ministre. 1 885 carrières Accéder au site du département de Aziz Rabbah, à l'heure précise, a été des plus difficile pour cause de serveur encombré. Selon le communiqué du ministère de l'Equipement et du transport, le Maroc compte 1 885 carrières exploitées par 1 257 personnes morales et 628 personnes physiques. Un total de 429 carrières sont en cessation d'activité, tandis que 376 sont abandonnées. Le reste, soit 1 080, est exploité actuellement. Quant à la forme d'exploitation, le ministère avance que 1 578 des carrières le sont d'une façon permanente, alors que les autres ne le sont que de manière temporaire. La plus grande majorité se situe dans la région de Meknès-Tafilalet avec 285 sites et à Chaouia-Ouardigha qui compte 239 carrières. D'autres régions comme Souss Massa Draa et Marrakech Tensift El Haouz disposent respectivement de 180 et de 154 sites. La région la moins riche est Oued-Eddahab-Lagouira avec seulement 14 carrières. Quant à la nature juridique du domaine, 1 073 relèvent du privé, tandis que le domaine privé de l'Etat ne concerne que 75 carrières. Pour ce qui est des matières extraites, c'est le gravat qui se taille la part du lion avec 641 carrières. Le marbre et le « tout venant », représentent respectivement 282 et 204 sites. Le moins important est le sable marin exploité dans 5 carrières uniquement. * Tweet * *