Une étude a cerné les défis auxquels sont confrontés les investisseurs institutionnels en matière de développement et de régulation et a fourni des recommandations dans ce sens. les autorités devraient soutenir les innovations susceptibles d'améliorer l'efficacité du marché. Dans les pays émergents, un problème fondamental freine la croissance. Il s'agit des marchés financiers qui restent défavorables aux investisseurs institutionnels. Les investisseurs institutionnels, également appelés grands investisseurs ou « Zinzins », sont des organismes collecteurs d'épargne qui placent leurs fonds sur les marchés. Il s'agit principalement de sociétés d'investissement, fonds de pension, de sociétés d'assurance... Au Maroc les « Zinzins » représentent les principaux investisseurs à la bourse de Casablanca. Rôle prépondérant du régulateur Considérant l'importance du rôle que jouent les investisseurs institutionnels dans la croissance économique des pays émergents, l'Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV / IOSCO) a réalisé une étude visant à mieux cerner les défis auxquels sont confrontés ces acteurs en matière de développement et de régulation et à fournir des recommandations permettant de les relever. En qualité de membre du groupe de travail de l'OICV sur la gestion d'actifs, le CDVM, autorité du marché financier, a contribué à l'élaboration de cette étude portant sur 25 pays. Cette collaboration a permis de livrer plusieurs constats. Elle a d'abord mis l'accent sur le rôle important des régulateurs. Ces deniers doivent promouvoir des normes appropriées pour une bonne gouvernance d'entreprise et toutes autres mesures nécessaires pour la protection des investisseurs. « Un marché de capitaux favorable aux investisseurs institutionnels devrait également avoir des coûts de transaction raisonnables, une large gamme de produits de placement, et une souplesse dans les mécanismes de négociation et de couverture » ajoute l'étude. Cette dernière met également l'accent sur le processus de lancement de nouveaux produits qui doit être simple, rapide et sans entraves administratives excessives. Il devrait également faire l'objet d'un suivi post-lancement rapproché et de mesures correctrices rapides en cas d'abus. En ce sens et dans la mesure où les risques engendrés sont maîtrisables, les autorités devraient soutenir les innovations susceptibles d'améliorer l'efficacité du marché, d'étoffer l'offre de produits et d'offrir un cadre favorable aux investisseurs. Par ailleurs, l'étude attire l'attention sur un aspect d'importance qui est celui de l'égalité des investisseurs. En effet, « les autorités devraient mettre les investisseurs nationaux et étrangers sur un même pied d'égalité, limiter les restrictions sur les rapatriements de fonds et éliminer les barrières empêchant les institutionnels nationaux d'investir à l'étranger » peut-on clairement lire sur celle-ci. Intégrité du marché Les régulateurs devraient également chercher à améliorer la qualité et la disponibilité du capital humain par la formation, le développement de talents locaux et l'intégration de professionnels et d'experts provenant d'autres secteurs et de l'étranger. Ils doivent aussi instaurer des systèmes d'habilitation et de supervision fiables pour l'industrie. Enfin, conformément aux principes de l'OICV, les régulateurs devraient préserver l'intégrité du marché et empêcher les abus en renforçant leurs capacités de surveillance et en réexaminant périodiquement leurs cadres réglementaires et leurs périmètres de couverture de produits et de services. Le CDVM très actif En qualité de membre de l'OICV et membre permanent du comité 3 sur les intermédiaires du marché, le CDVM a participé à la première réunion de travail de ce comité qui s'est tenue à Berne du 11 au 13 septembre 2012. La réunion a abordé la possibilité de développer une méthode d'identification des intermédiaires non bancaires d'importance systémique sur les marchés des valeurs. Le CDVM a également participé, le 29 août 2012 à Paris, à une réunion du comité 5 de l'OICV relatif à la gestion d'actifs qui a permis de finaliser les recommandations du comité destinées à faire évoluer la qualité de l'encadrement des fonds monétaires. * Tweet * *