En clôturant leurs travaux à Malte, les pays membres du groupe 5+5 ont donné une tonalité nouvelle au second Dialogue des pays de l'Ouest de la Méditerranée, connu sous le nom de «Dialogue 5+5». La réunion de Malte intervient à un moment où le monde arabe fait le bilan de quelques mois de révolutions et de transformations après le Printemps arabe. Le Sommet de Malte survient à un moment où de part et d'autre de la Méditerranée, une série d'événements projettent les dix pays dans une longue quête de solutions à des évolutions difficiles. C'est le moins que l'on puisse dire. La Déclaration finale a reflété l'esprit des débats majeurs qui ont été consacrés à la sécurité, l'immigration et au développement économique. Ce sont trois problématiques que chaque pays du Bassin méditerranéen connaît et auxquelles il reste confronté. On peut y ajouter, parce qu'un appel a été lancé à cet égard, le Maghreb qui constitue structurellement une entité, un bloc géopolitique et qui ne se réalise pas. Tandis que les participants au Sommet du Dialogue 5+5 achevaient leur déclaration, ils apprenaient la disparition de Chadli Bendjedid, ancien président de la République algérienne de 1979 à 1992 et cofondateur en 1990 du premier dialogue. Il avait entrepris d'ouvrir l'Algérie à l'extérieur et de mettre en place des réformes importantes. La réunion de Malte survient, en effet, à un moment où le monde arabe fait le bilan de quelques mois de révolutions et de transformations, appelées « le printemps arabe ». Des changements radicaux ont été opérés, et deux pays au moins – le Libye et la Tunisie – ont connu un changement majeur au niveau des chefs d'Etat. Le colonel Kadhafi et Zine Al Abidine Ben Ali ne sont plus au pouvoir. Des questions d'actualité abordées Cependant, au-delà de ce paradigme fondamental, il y a la perception des problèmes qui a changé, il y a le sentiment que la crise qui s'installe depuis 2009 notamment élargir à la fois ses dimensions et creuse ses écarts et qu'en définitive, il n'est de solution que collective, d'espérance que partagée. Un appel solennel a été lancé par les pays européens à ceux de l'UMA, consistant à dire à ces derniers que l'organique unité que représente le Traité de l'Union du Maghreb Arabe, signé le 17 février 1989 à Marrakech, n'est pas une clause de style... Mais en appelle à la concrétisation d'une politique et de projets intermaghrébins, de manière à constituer une crédible interface avec l'Europe. Les questions de notre temps ont été abordées lors du Sommet de Malte, mais elles ne cessent de revenir sur l'échiquier depuis que le Dialogue a été lancé il y a vingt-trois ans : le soutien aux entreprises, on dit à présent aux PME, l'immigration clandestine et le dernier naufrage de jeunes qui a endeuillé la Tunisie a attiré l'attention de tous ; la sécurité collective et le terrorisme rampant nous interpelle, voilà des thèmes sur lesquels, grosso modo, se sont rejoints les points de vue des participants. En termes de coopération économique, le problème est de savoir si les rapports avec les pays européens du Sud ( Espagne, Italie, Portugal, France et Malte) ,peuvent-ils être maintenus, en termes de soutien, dans l'état actuel des choses ? Autrement dit, si la vision concrète des choses devait dominer concernant le partenariat Euromed », la Politique européenne de voisinage , les projets de l'UPM , la réalisation de l'autoroute trans-maghrébine ne restent pas un simple vœu pieux ? Sur l'immigration, le président tunisien Moncef Marzouki a proposé la création d'une « task force » pour venir en aide aux candidats à l'émigration qui risquent leur vie en pleine mer et constituent un drame pour tous les pays du Maghreb . Là aussi, les gouvernements concernés, aussi bien de la rive sud que ceux de la rive nord, ne devraient-ils activer la vision d'une politique de « fixation » des jeunes maghrébins dans leur pays avec, dans l'immédiat, la mise en place d'un environnement professionnel attractif, des encouragements concrets à demeurer chez eux ? Le Maghreb, s'il était constitué, s'il était épanoui et libéré de ses archaïsmes et de ses démons n'offrirait-il pas le cadre idoine pour leurs ambitions ? Le Sahel préoccupe Dans leur déclaration finale, les participants ont exprimé leur « soutien à la stratégie régionale développée par les pays de la région du Sahel qui visent » , et leur volonté à construire une région sûre et développée basée sur « les principes d'appropriation, par les pays susmentionnés, de leur sécurité régionale et de leur responsabilité individuelle et collective dans la lutte contre le terrorisme et des partenariats actifs engagés par les acteurs principaux au sein de stratégies élargies dans cette région ». Ils ont souligné leur détermination à coopérer avec le Mali dans le respect de son intégrité territoriale, de son unité nationale et de sa souveraineté. Le sommet du Dialogue 5+5 a également réaffirmé, à cet effet, la nécessité de combattre le « terrorisme et le crime organisé transnational qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région ». Il convient de souligner le point significatif de « respect de l'intégrité territoriale, d'unité nationale et de souveraineté » du Mali, sur lequel les dix pays se sont exprimés avec une irréductible volonté d'y souscrire. Ce pays est à présent le miroir brisé de l'Afrique. Visite de François Hollande au Maroc début 2013 Le président français, François Hollande a annoncé, vendredi à la Valette, qu'il se rendra «avec grand plaisir» en visite au Maroc au début de l'année prochaine pour renforcer les liens d'amitié et les perspectives d'avenir. «J'aurai grand plaisir à venir au début de l'année prochaine au Maroc», a-t-il affirmé à l'issue d'une rencontre avec le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, en marge du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays du Dialogue euroméditerranéen 5+5. A cet effet, le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, et le chef du gouvernement marocain coprésideront la prochaine Réunion de haut niveau début décembre, au Maroc. * Tweet * *