Une nouvelle page s'ajoute à l'histoire des deux pays, le Maroc et la Palestine, avec la signature, mardi 2 octobre, d'une convention de jumelage entre Rabat et Al Qods Acharif. Son objectif : une meilleure coopération. Fathallah Oualalou, maire de Rabat et Hussein Adnan, ministre palestinien des Affaires d'Al Qods Acharif et Conservateur de la ville sainte lors de la cérémonie de signature du jumelage entre les deux villes, mardi à Rabat. Non, aucune tentative n'estompera l'identité d'Al Qods ! Rabat le crie haut et fort en déclarant, mardi 2 octobre, son jumelage avec la ville sainte. « C'est une journée mémorable pour Rabat dont le lien avec la Palestine et avec Al Qods est unique », déclare, ému, le président du conseil communal de Rabat, Fathallah Oualalou, à l'occasion de la signature de cet accord avec le ministre des Affaires d'Al Qods Acharif à l'Autorité nationale palestinienne et Conservateur de la ville sainte, Hussein Adnan. Un acte symbolique pour un lien ancestral, cette convention en est une réelle représentation. Visant à renforcer la coopération bilatérale en multipliant les voies de sa concrétisation, ce jumelage offre non seulement aux deux cités l'occasion d'échanger leurs connaissances et expertises, mais également une union qui fera la force des Maqdissis dans leur combat contre l'occupation. Un engagement renouvelé « La cause palestinienne a toujours fait l'objet d'une unanimité au sein du Maroc à travers son roi et son peuple. Les forces politiques ne s'accordent pas sur tout sauf lorsqu'il est question de la Palestine », fait remarquer Oualalou, rappelant que depuis le déclenchement du conflit en 1967, les Marocains ont soutenu la Palestine au prix de leur vie. « A Rabat, les habitants cultivent une relation particulière avec la Palestine pour laquelle ils ont organisé de multiples marches populaires où les Marocains lui ont exprimé leur solidarité et leur union », ajoute le président du conseil communal de Rabat, réitérant l'engagement des Marocains de maintenir ce soutien pour que l'Etat palestinien jouisse de la reconnaissance internationale par son entrée aux Nations unies. L'histoire témoigne aux deux cités d'un lien indéfectible. « Plusieurs familles marocaines résident au sein d'Al Qods depuis des générations. L'existence du quartier des Marocains (Hay Al Maghariba) dans la ville sainte le prouve », précise le maire de Rabat. Que la capitale marocaine ait également accueilli des sommets et des événements historiques dont la création de l'Organisation du congrès islamique (OCI) légitime en toute logique le jumelage. Une feuille de route «Au moyen de cet accord, nous voulons développer nos liens de fraternité et d'entraide, renforcer les relations entre les habitants des deux villes et encourager l'échange culturel », explique le président du conseil communal. Des activités bilatérales à tous les niveaux, c'est l'intérêt sur lequel repose cette convention où le rayonnement de la ville sainte reste une priorité. Par le biais de ce jumelage, Rabat promet de préserver l'identité d'Al Qods Acharif en mettant en relief son histoire, ses monuments et sa portée religieuse. Dans ce sens, Rabat ne ménagera aucun effort pour dénoncer les violations et les atteintes qu'elle subies pour cause de l'occupation. Un engagement qui met du baume aux cœurs des Maqdissis dont le représentant, Hussein Adnan, n'a pas manqué de l'exprimer. Un jumelage approuvé en juillet Le conseil municipal de Rabat avait unanimement approuvé le jumelage entre la capitale du royaume et la ville d'Al Qods Acharif, lors d'une réunion tenue dans le cadre de sa session ordinaire de juillet. L'accord de jumelage entre Rabat et Al-Qods conforte les actions sans cesse déployées par le Maroc pour la défense de la cause de la Palestine et le soutien de ses habitants, plus particulièrement la protection de la ville sainte. Selon le conseil, il s'agit d'agir pour intensifier l'échange d'expériences dans des domaines aussi diversifiés que la culture, le sport, la jeunesse, la planification urbaine, l'enseignement, la santé et l'habitat et pour favoriser les rencontres entre hommes d'affaires des deux villes et le partage d'informations en relation avec les projets de développement. L'objectif est de mieux faire connaître la portée et la place historique, civilisationnelle et religieuse de la ville sainte à un moment où elle court des dangers sans précédent du fait de la politique de la colonisation israélienne. 3 QUESTIONS À … Ahmed Soboh, ambassadeur de l'Etat de la Palestine au Maroc « Ce jumelage est un soutien contre l'occupation » Un accord de jumelage entre Rabat et Al Qods Acharif vient d'être signé. Quelle importance revêt-il pour les relations bilatérales ? J'appelle cet accord entre nos deux pays « fraternité » et non « jumelage ». Il s'agit de célébrer et de renforcer une relation historique dont les origines remontent à Salaheddine El Ayoubi. Cet accord est une pierre de plus dans la construction de cette relation en ouvrant de grandes portes à une coopération institutionnelle entre les deux villes à travers leurs universités, leurs écoles et leurs centres de culture et de recherche. C'est un autre moyen de solidarité envers Al Qods face à l'occupation, une volonté de préserver sa mémoire, ses vestiges et son identité à travers les civilisations. Que prévoit cette coopération ? Un programme sera établi par les deux partenaires. Sur le plan politique, nous estimons que cette charte initie, en effet, la mise en place d'un cadre de travail au niveau culturel, éducatif, religieux, mais aussi d'échanges de visites et de coordination bilatérale des points de vues au sein des forums internationaux auxquels les deux villes seront amenées à participer. C'est un chantier qui s'ouvre pour investir tous les moyens possibles d'aider le peuple maqdissien. Comment, à votre avis, cet effort pourra-t-il renforcer l'action de Bayt Mal Al Qods? Bayt Mal Al Qods a assisté à la signature de cette convention. Une réunion au lendemain de cette signature a été prévue entre la délégation palestinienne et Bayt Mal Al Qods qui représente le pôle exécutif du Comité Al Qods que péside le roi Mohammed VI. Bayt Mal Al Qods, actives dans les secteurs vitaux notamment la santé, l'éducation et le sport pour les habitants d'Al Qods, mérite qu'on lui rende hommage. * Tweet * *