Le 10e Festival du court métrage méditerranéen de la mythique Cité du Détroit se tiendra du 1er au 6 octobre prochain. Cinq films marocains y seront en lice. Cette nouvelle édition présente pas moins de 50 films issus de 20 pays. Concentré d'émotions… Al Ahadaf de Mounir Abbar. Carton surprise de cette édition évènement, qui consacre le dixième anniversaire du Festival, « The Wholly Family » le court-métrage du cinéaste américain Terry Gilliam. Concourant en compétition officielle, l'œuvre se décline aux couleurs de l'Italie, où elle a été produite. On connaissait déjà le goût de certains cinéastes confirmés pour la forme brève, comme par exemple Abbas Kiarostami, qui signait en 2009 pour Arte « No », réalisation brodée autour de la chevelure féminine, notamment celle de fillettes italiennes à qui l'on demandait de sacrifier leurs cheveux très longs. Des histoireset des films Si Terry Gilliam, est venu à plusieurs reprises au Festival International du Film de Marrakech et y a de plus animé un master class lors de la 11e édition, nul doute qu'il tombera immanquablement sous le charme de la mythique Cité du détroit. Comme les auteurs de la beat génération en leur temps, particulièrement marqués par Tanger. Peut-être Gilliam reviendra-t-il à l'issue du festival, planter sa caméra en un seul lieu tangérois, lui qui disait à l'ovni Tarentino, qui avait révolutionné les codes du 7e art bien corsetés par Hollywood, en voyant « Pulp Fiction », « situer un film dans un seul espace lui confère une profonde dimension cinématographique ». Le souvenir des riffs tarentinesques ayant contribué à la gloire de Samuel Jackson et de John Travolta, lui souffleront peut-être les répliques de nouveaux personnages nés sur les hauteurs du Rif… Côté volume, cet évènement affiche toujours une belle vitalité pour le Maroc, qui compte cinq films en compétition officielle, « Comme ils disent », de Hicham Ayouch, « Al Ahadaf » de Mounir Abbar, « La main gauche » de Fadel Chouika, « Quand ils dorment » de Myriam Touzani et « Valse avec Asmahane » de Samia Charkioui. Autres pays de la rive sud qui reviennent cette année, avec une production riche : la Turquie, (cinq films), la Grèce, (cinq films) et l'Italie. (quatre films). « Silent » de Rezan Yesilbas, opus turc, a d'ailleurs été récompensé par la Palme d'or du 65e Festival de Cannes dans la catégorie court-métrage. Quant à la France, elle présente également cinq films : « la dernière caravane » de Foued Mansour. « Mollement un samedi matin » de Sofia Djama, « Ce chemin devant moi » de Mohamed Bourkba (short corner film à Cannes 2012), « Leur jeunesse » de David Roux et enfin, « Königsberg » de Philipp Mayrhofer. Tanger, propice à la création A noter, « La raison de l'autre » (2009), second court-métrage de Foued Mansour, présenté au Festival International du Film Méditerranéen de Tétouan, avait été nominé lors des Césars 2010. Venu au cinéma en temps réel au fil des tournages, le jeune cinéaste français d'origine tunisienne, avait confié au Soir-échos, quelques mois avant le début du tournage de « la dernière caravane » : « Ce sera un huis-clos qui se situera dans le monde du travail aux prises avec la crise, à la manière d'un western afin de traiter un sujet social sous le prisme formel et spectaculaire du cinéma. J'ai envie de jouer avec les genres ». « Ce festival s'est définitivement imposé comme un rendez-vous incontournable du format court méditerranéen, qui accueille de jeunes talents. Plus d'une centaine de demandes de participants et de films se déversent chaque année dans le flot ininterrompu de la compétition. Nous sommes très fiers de vivre bientôt cette édition anniversaire », souligne Tariq Khalami, membre du comité d'organisation du Centre Cinématographique Marocain, dont les bureaux sont basés dans à Rabat. « Même le Montenagro, et Malte ont émis le souhait de présenter leur production filmique, cette année », soulignait-il, dans un sourire, fin août. A côté de l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, la Palestine, le Liban, ce sont la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro Malte, la Croatie, la Slovénie qui affichent leurs partitions narratives. Tanger, propice à la création, est définitivement une ville liée à la passion de l'image. * Tweet * *