La ville de Saidia a accueilli du 13 au 16 septembre, son premier Aquathlon international. Lors de cette interview, Mohammed Marrakchi, l'organisateur de l'évènement, nous dévoile le déroulement de cette première initiative sportive de ce genre. 120 jeunes chez les primaires et plus de 100 chez les lycéens se sont inscrits aux épreuves. La première édition de l'Aquathlon internationale de Saidia a pris fin. La discipline, méconnue encore au royaume, est une combinaison entre la natation et la course à pied. Le tournoi s'est déroulé en quatre étapes. L'évènement, selon l'organisation, a été bénéfique. D'autres éditions seraient prévues pour l'avenir. Comment s'est déroulé ce premier Aquathlon? Le bilan est plus que satisfaisant. Pour une première expérience, il nous fallait faire nos preuves et construire ce projet avec des personnes et des structures locales. Nous ne voulions pas faire un copié/colléde ce qui se pratique ailleurs. C'est ce qui nous a permis de réussir. 90 % des objectifs ont été atteints. Mission accomplie! Quelle est la spécificité de cet évènement ? Déjà, c'est un sport nouveau qui combine natation et course à pied. Il peut se pratiquer en milieu naturel (lacs, mer...) comme en piscine et s'adapte à tous les niveaux (débutant/ confirmé). C'est un sport très technique notamment dans la phase de transition entre la natation et la course, mais ne demande pas beaucoup de moyens. Il suffit d'un maillot ou d'un short et d'une paire de chaussures de sport. Etant donné qu'il a plu aux jeunes, je pense que cela va même encourager la pratique sportive en milieu scolaire. Les conditions étaient-elles favorables à l'organisation de cet évènement ? Nous avons convaincu l'ensemble des partenaires de s'investir et de s'impliquer avec nous. Grâce à la présence des autorités locales et des maîtres nageurs de la protection civile, tout c'est bien passé. La mer de Saidia peut parfois être agitée, le défi était donc de montrer, comment l'on pouvait s'adapter aux conditions météorologiques. L'organisation a pu gérer tous ces paramètres et nous avons eu une participation record. Avez-vous senti un engouement auprès des jeunes ? 120 jeunes chez les primaires et plus de 100 chez les lycéens se sont inscrits aux épreuves. Nous étions agréablement surpris. Les jeunes sont curieux de découvrir de nouvelles activités, après c'est à nous de leur donner envie de continuer et de progresser. La plupart des jeunes m'ont demandé, avant de partir, s'il y aurait une seconde édition. Ils veulent se préparer, ramener leurs copains, etc. L'un de nos objectifs est d'ailleurs d'intégrer cette discipline dans les programmes scolaires de l'EPS et pérenniser ce projet. En combien d'étapes la compétition s'est- elle déroulée ? Quatre. La première concernait les Ecoles primaires avec les écoliers de Saidia et les enfants d'Oujda. Nous avions à peu près 120 enfants. Et puis il y a eu les lycéens de l'Oriental : d'Oujfa, Ahfir, Saidia, Berkane, Taourirt. 110 personnes étaient présentes. Pour les étudiants, ils étaient venus des quatre coins du pays. C'était sans compter les étudiants français et allemands. Cela faisait environ cinquante participants. Chez les adultes, 40 personnes se sont inscrites. Au total, nous avons eu 350 participants, âgés de 7 à 55 ans et pas moins de 1500 spectateurs. En quoi l'aquathlon a-t-il profité à la région? Il a certainement contribué à mettre en avant ses atouts, ses paysages. Les structures hôtelières ont pu également profiter de l'évènement. Pensez-vous à une deuxième édition ? Nous voyons encore plus loin. L'aventure ne fait que commencer. Nous aimerions que la région de l'Oriental soit une référence sur tout le continent en matière de développement du Triathlon et de ses activités dérivées dont l'Aquathlon. Nous avons commencé à travailler avec l'ensemble de nos partenaires sur un projet et une stratégie qui nous permettront d'y arriver. Il faudrait déjà créer la première classe sportive de triathlon dans les écoles publique de la région. Même avec des moyens modestes il est possible de réaliser des choses intéressantes. La deuxième édition s'étalera sur une semaine, avec des étapes nationales universitaires et une découverte du Duathlon « Vélo et Course ». Nous comptons organiser une épreuve de triathlon pour les écoles publiques primaires de Saidia grâce à un projet pédagogique en partenariat avec le ministère de l'Education nationale. Avez-vous eu des promesses pour cela ? Le gouverneur de Berkane et le président de l'Université Mohammed Premier sont tous les deux des passionnés de sport. Ils souhaiteraient pérenniser le projet. La déléguée de la jeunesse et sport de Berkane m'a confirmé son implication et son engagement. L'agence de l'Oriental souhaite s'appuyer sur ce type d'événements pour donner une place primordiale aux activités sportives dans notre région. En gros, l'ensemble des partenaires publics et privés sont prêts à renouveler l'aventure, voire la développer. Verra-t-on l'organisation de l'évènement d'autres villes ? Dans un premier temps, nous souhaitons lancer des duathlon, à Jerrada et confirmer ce qui a été fait sur la région de l'Oriental. Nous sommes en train de réfléchir avec notre partenaire officiel pour organiser des étapes qualificatives pour l'aquathlon universitaire dans d'autres villes : Agadir, Martil, Fès(…). Lors de l'évènement, j'ai vu un père de 55 ans concourir avec son fils de 18 ans lors de la course « loisir », ça m'a ému et je me suis dit : c'est ça le sport! Un moyen fédérateur de se faire du bien! * Tweet * *