L'élection d'un nouveau secrétaire général du parti de l'Istiqlal est prévue ce 22 septembre. Le bras de fer qui oppose Hamid Chabat à Abdelouahed El Fassi menace de diviser le parti. Lorsqu'il propose le renouvellement des structures du parti, Hamid Chabat pointe du doigt les mécanismes de fonctionnement de l'Istiqlal, devenus caducs pour un parti au pouvoir. La course à la tête du parti de l'Istiqlal s'est transformée en bras de fer entre Hamid Chabat et Abdelouahed El Fassi. L'élection du secrétaire général du parti devait avoir lieu lors du seizième congrès, le 1er juillet dernier, mais elle a été reportée à cause d'un conflit entre les partisans de chaque candidat. L'élection est maintenant prévue le 22 septembre courant. Le conflit entre Chabat et El Fassi a gravement divisé le parti. L'une des sources de ce bras de fer est le reproche fait par Chabat au clan El Fassi de monopoliser la Direction du parti. Il lui reproche de favoriser les liens familiaux aux dépens des intérêts du parti. L'adversaire de Chabat n'est autre que le fils de Allal El Fassi. Dans son programme électoral, Hamid Chabat insiste sur le fait que « le parti est une institution au-dessus des personnes et des intérêts de certains groupes ». Chabat, le sauveur ? Le 12 août dernier, Hamid Chabat avait présenté la version finale de son programme en cas d'élection à la tête du parti. Sa campagne a pour slogan : « Le Changement, sur la base du maintien des principes du parti et son message intemporel ». Le programme électoral de Hamid Chabat insiste en effet sur le changement. Le candidat considère le 16e congrès comme étant un tournant dans l'histoire du parti et se veut un candidat réformateur et modernisateur. Chabat se positionne en sauveur du parti en réaction au recul de celui-ci sur la scène politique marocaine. Se référant aux précédentes élections de secrétaire général du parti, Chabat insiste sur le fait qu'un nouveau consensus forcé représentera « un suicide politique et organisationnel du parti » et sa transformation en une simple « mémoire d'un grand parti ». Au sujet du conflit qui l'oppose à Abdelouahed El Fassi, Hamid Chabat indique qu'il s'agit d'un « conflit d'idées», et non pas d'un conflit entre deux personnes. Il qualifie son programme de « volonté réformiste moderniste afin d'adapter le parti à son environnement économique, politique et social ». Le programme politique de Hamid Chabat veut mettre les volontés du parti au-dessus de celles des intérêts particuliers. Le candidat qualifie l'autre courant de pensée au sein de l'Istiqlal de « volonté passéiste ». Dans son programme, Hamid Chabat appelle à « moderniser et à renouveler les structures du parti et ses mécanismes de fonctionnement ». Il compte réaliser cela à travers l'application d'une vingtaine de principes qu'il présente dans son programme. Tout d'abord, Hamid Chabat souhaite promouvoir la démocratie interne afin qu'il ne s'agisse plus « uniquement d'un slogan » du parti, mais d'un « exercice quotidien ». Chabat s'engage à travailler en équipe avec le comité exécutif du parti. Le candidat s'engage également à respecter les attributions du conseil national et à collaborer avec son président. Autre principe du programme de Chabat, le respect total du règlement du parti dont l'absence jusqu'à présent est, selon lui, « la cause de la crise que connaît le parti depuis 14 ans ». Plus de transparence Le candidat au poste de secrétaire général de l'Istiqlal appelle également à l'application concrète du principe de reddition de comptes. L'un des points présentés dans son programme est une meilleure transparence, et ce à travers, entre autres, le renforcement de l'inspection, l'amélioration de la communication interne et externe du parti, la gouvernance et la transparence de la gestion financière. Concernant cette dernière, Hamid Chabat propose la création de deux directions, l'une chargée de la gestion financière du parti et l'autre de la gestion de ses biens. Parmi la vingtaine de principes présentés par le candidat, la formation des membres du parti. Chabat appelle notamment au renforcement de l'activité de la Fondation Allal El Fassi et à la création de branches régionales. Il promet également l'établissement d'une diplomatie effective à travers le développement des relations extérieures du parti qu'il juge être une nécessité. Enfin, dans son programme électoral, Chabat appelle également à une attention particulière à la femme et aux jeunes du parti, à la sacralité de l'indépendance des décisions du parti, à la modernisation de sa direction, et à une réelle décentralisation du parti. Malgré la focalisation sur la nécessité de changement, Chabat tente tout de même de s'inscrire dans la continuité et appelle à la promotion de la mémoire et des archives du parti mais pas « à des fins personnelles et familiales ». Il promet également de raviver la notion d'autocritique, l'un des principes fondamentaux du parti. * Tweet * *