Malgré un contexte sectoriel difficile au niveau mondial, un redressement des résultats des opérateurs locaux est attendu après une année 2011 très difficile. Le nombre de cartes bancaires mis en circulation a augmenté de 4,8% au premier semestre 2012. En dépit d'un contexte sectoriel difficile, essentiellement caractérisé par les retombées de la crise économique et par le report des investissements des établissements bancaires surtout internationaux dans les solutions de paiement électroniques, le secteur de la monétique au Maroc devrait bien se tenir. Pour preuve : le nombre de cartes bancaires mis en circulation a significativement augmenté (+4,8%) au premier semestre 2012. Quant aux opérations de retrait et de paiement par cartes bancaires, elles ont évolué de 18,8 % à 102 millions d'opérations (dont 97,6 millions réalisées par des cartes marocaines), soit un montant global de 87,7 milliards de dirhams. Une amélioration à partir de 2012 Cette tendance devrait d'ailleurs s'accélérer puisque le Centre Monétique Interbancaire (CMI) table pour l'ensemble de l'année 2012 sur une hausse de 35% du nombre d'opérations de paiement par cartes marocaines contre près de 20 % pour les cartes internationales. Dans cette optique, les opérateurs monétiques nationaux devraient voir en principe leurs indicateurs financiers se redresser en 2012. Néanmoins, selon les analystes de BMCE Capital, ces derniers s'établiraient à des niveaux toujours inférieurs à ceux des années précédentes (à l'exception de l'année 2011, fortement affectée par l'instabilité politique en Afrique et au Moyen-Orient). Les opérateurs locaux devraient, toujours selon les mêmes analystes, également profiter durant l'année en cours de la demande croissante en provenance des pays émergents notamment africains et asiatiques. A titre d'exemple, HPS (Hightech Payment Systems) a fraîchement conclu un contrat avec la banque privée Bangladaise Eastern Bank Limited (EBL) pour l'implémentation de la solution PowerCard, pour un montant non encore communiqué. Cette opération devrait permettre à l'opérateur marocain de poursuivre son développement à l'international (à savoir que 85% des revenus de la société sont générés à l'étranger) et de se positionner sur un nouveau marché à fort potentiel, le Bangladesh. Non moins actif, l'opérateur M2M Group a de son coté conclu un contrat de 8 millions de dollars (près de 70 millions de dirhams) avec Commercial Bank of Ethiopia (CBE). Ce nouveau contrat va porter sur la réalisation de la 2e phase du plan national monétique de la Banque éthiopienne. Ce partenariat vient ainsi conforter davantage le positionnement de la société sur le continent africain suite notamment à la réalisation avec succès de la mise en place de la nouvelle plate-forme multi-produits, multi-services et multi-applications de la Banque Commerciale du Congo (BCDC). Concentration sur la monétique bancaire Pendant ce temps, S2M, qui dispose actuellement d'une filiale en Tunisie nommée S2M Tunisie, étudierait également la possibilité d'ouvrir un bureau de représentation en Afrique de l'Ouest. Rappelons que la société avait indiqué, lors de la conférence de présentation de ses résultats annuels de 2011 tenu en Avril dernier, qu'elle avait procédé en fin d'année 2011 à la signature de contrats importants en Ethiopie et en Irak pour une valeur globale de 5 millions de dollars. Ce montant devrait en principe contribuer aux performances commerciales de S2M Solutions en 2012. Par ailleurs il est à constater que l'ensemble de ses opérateurs sont encore fortement concentrés sur la monétique bancaire, même si de timides ouvertures ont été remarquées ces dernières années vers des solutions innovatrices, particulièrement dans les domaines de la grande distribution, de la distribution pétrolière, de la biométrie, du paiement sans contact et du paiement mobile NFC mais elles n'ont pas été à la hauteur du succès retentissant à l'international. Pourtant, les analystes avertissent : « l'enjeu serait important à moyen et long terme ». * Tweet * *