Le Quartier de Sidi Bernoussi abrite le Centre social Dar Al Atfal ouvert par l'Association de Bienfaisance du même quartier. Porté sur les fonts baptismaux en 1986, elle accueille et forme 300 personnes. Le Soir échos y a fait un tour. Reportage. Dar Al Atfal accueille pas moins de 120 enfants entre 2 et 17 ans. «On n'est pas orphelin d'avoir perdu père et mère, mais d'avoir perdu l'espoir ». L'espoir c'est ce que le centre social Dar Al Atfal souhaite redonner aux enfants orphelins et démunis. Le site se trouve sur la route de Ain Harouda, dans le quartier populaire de Sidi Bernoussi à Casablanca. Nous y accédons vers les coups de 10 heures. En l'absence du directeur de l'établissement, c'est la secrétaire générale et sociologue Hanane Laasal qui nous fait découvrir les lieux. Le grand portail du Centre – imposant du reste -, ressemble plus ou moins à celui du Tribunal de première instance de Casablanca. Logistique L'orphelinat couvre une superficie de 16 400 m2. A droite de la porte d'entrée, on retrouve l'espace réservé aux 120 enfants qui étudient au primaire et au collège, dont la fourchette d'âge oscille entre 2 et 17 ans. Ils y disposent des salles de classe pour les révisions, des chambres, des salles de jeux, un terrain de sport, une bibliothèque, une ludothèque et une crèche. En l'absence des bambins, c'est un silence de cimetière qui règne dans les lieux. « Les enfants participent actuellement à un camping organisé par une association à Harhoura à Rabat », nous indique Hanane. Les adultes âgés entre 18 et 22 ans sont logés dans une autre aile avec quasiment le même dispositif. Les deux espaces sont séparés par l'administration. Ils sont au total 300 pensionnaires installés dans 100 chambres. Ce sont principalement des orphelins, des enfants abandonnés ou en provenance de familles démunies. Chaque groupe est sous la tutelle d'un responsable pédagogique. Le centre dispose aussi d'un restaurant avec deux salles distinctes pour les deux catégories, une école coranique, une ludothèque, une mosquée, une buanderie, un espace pour la formation en menuiserie et une boulangerie. Deux bus assurent leur transport lors des sorties et excursions. Formation Dar Al Atfal a été construit en 1986 par l'Association de Bienfaisance de Bernoussi. Le personnel est composé d'une vingtaine de bénévoles et d'éducateurs qui sont membres de l'association. « Les enfants proviennent de l'orphelinat Lalla Hasnaa de Casablanca. Ils sont accueillis dans le centre dès le bas âge où ils bénéficient d'un suivi jusqu'à la réinsertion sociale. A la fin de leur cursus académique, les pensionnaires peuvent effectuer une formation à l'OFPPT ou intégrer certaines entreprises citoyennes», avance Hanane Laasal. Le Centre a accueilli environ 2 000 enfants depuis sa mise sur pied. La santé des résidents constitue une préoccupation majeure. Chaque pensionnaire effectue cinq visites médicales par an, 70 enfants bénéficient d'un suivi psychologique et 200 parmi eux partent en colonies de vacances chaque année. Nous avons pu rencontrer un des pensionnaires, Abderrahim, qui a soufflé ses 22 bougies. Avec ses grandes lunettes marrons , il nous invite dans sa chambre pour une séance de confidences. « Je prépare mon master en ingénieur dans les Télécommunications dans un institut privé. Je suis dans le centre depuis 1992. Mon séjour dans cet établissement est une grande expérience pour moi. Cela m'a permis de mieux connaître la vie, d'affronter plusieurs obstacles et de les surpasser . Il m'a aussi permis d'être plus responsable», confie-t-il. Financement Comment une association de bénévolat parvient-elle à gérer 300 pensionnaires et 80 salariés ? Vous êtes sûrement nombreux à vous interroger ! En effet, ce mouvement associatif est épaulé dans sa tâche par des bénévoles qui apportent des contributions financières et matérielles et des organismes administratifs qui lui allouent des subventions. Le budget de l'association s'est chiffré en 2009 à 6,7 millions de dirhams dont près de 60 % proviennent de bienfaiteurs et 20 % issus des autorités publiques notamment le Conseil de la Ville de Casablanca. Fatima Fariss est le coordinateur social du centre. C'est le pourvoyeur de fonds par excellence, selon certaines indiscrétions. Un travail qui est loin d'être une sinécure. Mais les petits problèmes rencontrés sont minimes pour décourager cette dame qui œuvre dans le bénévolat depuis 20 ans. Le social, elle semble l'avoir dans le sang, comme nous l'indique Abderrahim qui s'était mué en interprète de circonstance pour nous traduire ses propos. Doléances Il n'empêche, l'administration est souvent confrontée à des difficultés financières. Pour alimenter la trésorerie, elle a confectionné des fiches de parrainage, des demandes d'adhésion et a ouvert un compte bancaire à l'endroit des entreprises privées, des autres associations et des particuliers. L'argent est bien, mais assurer la pérennité du travail des établissements sociaux, encore mieux. « Il faut que le mnistère de la Famille et de la solidarité établisse un plan stratégique surtout des montages de projets pour l'ensemble des centres sociaux au Maroc. Il n'existe pas réellement un suivi de leur travail », lance Hanane. En attendant, les membres de Dar Al Atfal s'attellent à un autre volet de leur programme : la collecte des fournitures scolaires pour la prochaine rentrée. * Tweet * *