Porté par les mille et une voix de chants considérés durant la période avant 1962, comme « révolutionnaires » par les autorités françaises, le coffret 4 CD « Algérie : musiques rebelles » retrace trente ans de vérité en courant riches et impérissables. Après « Ya Rayah », titre culte qui chantait en son temps l'exil, l'amour du pays natal, l'errance qui mène finalement à la première source, hérité de feu Dahmane El Harrachi, réinterprété aujourd'hui par son musicien et chanteur de fils, Kamel El Harrachi, le nouveau coffret 4 CD portant sur l'avant -1962, et ses chants revêches, rebelles, « Algérie : musiques rebelles », marquera peut-être les esprits. Par la force et la vérité de ses cris, de ses murmures, de ses chants vérités, nés pour le combat incessant de la dénonciation des méfaits de la colonisation. Curieuse trace et réminiscence du passé, tout à coup exhumée, et lancée à la face de ceux à qui il restera encore suffisamment de tendresse et d'intérêt, pour les voix des anciens, gardiens d'une mémoire collective et de l'Algérie. Ce coffret de 4 CD, offre ainsi, de découvrir les courants musicaux nés entre 1930 et 1962, alors jugés « subversif » par les autorités françaises. Ces précieuses pépites, ces 4 volumes dévoilent déjà les chansons de Dahmane El Harrachi, et celles de ses homologues, chanteurs résistants dans un pays sous occupation, tels que Ahmed Whabi, Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, interprète du barde kabyle, Mohamed El Kourd, chantre du malouf… Et le souffle impérieux, légendaire, indomptable du son raï, porté par Ahmed Saber, interprétant « El Khedma », d'une actualité saisissante. Ce coffret 4 CD est également doté d'un livret qui retrace des anecdotes de l'époque, assorties de luttes menées par les âmes les plus ardentes et les plus contestataires. Véritable anthologie de l'histoire de la musique algérienne, « Algérie : musiques rebelles », révèle notamment, un premier CD dédié la la « Musique arabo-andalouse », un second CD intitulé « Du bedoui au raï », un troisième CD consacré aux « Chansons kabyles», et enfin un dernier, entièrement dévolu au « Chaabi ». Cerise sur la délicieuse galette ? Une flopée de titres remaniés, mythiques, rarissimes, comme « Chrak Gataa », tubes liminaire, qui allait introniser puis hisser Cheikha Rimitti au rang de la gloire. A écouter en boucle, avant minuit, passé la 24e heure, ces chants vous lézardent le cour de coups de couteau par leur intensité, ils n'ont pas d'âge mais les visages ineffables et les voix entêtantes de nos aïeux… « Algérie : Musiques Rebelles », NDH Music. * Tweet * *