A Salé, le Ramadan a toujours été le mois des traditions. C'est l'occasion de renforcer les liens familiaux et religieux, mais aussi de se recueillir dans les mausolées des Saints de la ville. La ville aux mille et un saints plonge ses habitants dans la méditation et la prière tout au long de ce mois de jeûne. Dans les zaouias de Sidi Benâcher, de Sidi Abdellah Ben Hassoun ou de Sidi Ahmed Hajji, les Slaouis trouvent un refuge apaisant où maladie, angoisse et préoccupation s'estompent par les prières au pied des mausolées. Remèdes miracles, c'est sous les coupoles blanches ou vertes que les cœurs les plus serrés se soulagent presque immédiatement et n'hésitent plus à en faire une pratique quotidienne des 30 jours. La spécialité slaouie Bien spécial, Ramadan à Salé ne peut se comparer aux autres. Tout commence la veille du mois sacré, le 29 Chaâbane avec les Neffara qui se mettent en groupe à la Grande mosquée pour surveiller l'apparition du croissant lunaire. « Dès qu'ils le voient, ils en informent les Slaouis en disant : « Naâm Allah msakoum Ramdan ha houa jakoum ! », explique ce Slaoui, membre d'une association qui milite pour la préservation de la culture. Aucune famille à Salé ne peut réellement fêter et vivre le Ramadan sans s'y préparer. Tradition oblige, c'est la fameuse recette de la « Zamitta » qui fait l'exception de la table du ftour slaoui. Réunissant des épices, du blé, des légumineuses et des fruits secs, c'est l'une des préparations de Ramadan les plus appréciées par les Salouis dont certains font le repas favori du « shor ». Mais à la rupture du jeûne, une datte et un jus de fruits suffiront avant la prière, suite à laquelle toute la famille et ses invités se réunissent autour d'une table garnie de Harira, de sellou, de chebbakia et de briouat faites maison comme le veut la coutume sans oublier les succulentes crêpes au beurre et au miel. La foi et la famille Au même titre que le respect de la religion, la famille est sacrée chez les Slaouis dont la réputation qualifie de conservateurs. Attachés à la foi, ils veillent scrupuleusement sur le respect de la prière et la lecture du Coran. Raison pour laquelle, chaque quartier de Salé compte une mosquée. La détente, c'est aussi en famille qu'elle s'organise. Une marche sur la corniche du Bouregreg ou simplement dans les jardins autour des murailles apporte aux liens familiaux et à la digestion le plus grand bien. * Tweet * *