La rocade méditerranéenne lancée en 1997 a vu son dernier tronçon inauguré samedi dernier. Le début d'une transformation d'envergure dans la région du Nord qui a souffert longtemps de l'insuffisance d'infrastructure et d'aménagement. Cette infrastructure a coûté quelque 7,2 milliards DH. Quinze années après le lancement des travaux de la rocade dans la région du Nord, son dernier tronçon reliant Jebha à Tétouan sur 120 km a été inauguré samedi par le roi. Ce projet de longue haleine vise la contribution au désenclavement des populations des zones montagneuses et au-delà, et par ricochet au développement durable des provinces du Nord. Cette route longeant la côte nord du Royaume permettra de faire Tanger-Saïdia en 7 heures environ, au lieu de 11 heures actuellement. La rocade relie la ville de Tanger à celle de Saïdia, en passant par Ksar Seghir, Fnideq, Tétouan, Jebha, Al-Hoceima, Nador et Kebdana. Elle s'étire ainsi sur près de 507 km, dont 112 km d'autoroutes ou de voies rapides, 180 km de routes existantes qui ont été réaménagées et 300 km de routes nouvellement créées. La dernière section de cette rocade, longue de 120 km reliant Jebha et Tétouan, a été réalisée sur 5 ans pour un investissement de l'ordre de 2,5 milliards DH. Le tourisme, locomotive de l'économie nationale, en bénéficiera amplement. Et pour cause, l'accessibilité à la côte nord du Royaume, plus de 200 km de plages, baies et sites touristiques, notamment la baie de Tanger, Ksar Seghir, Punta Ceres, Restinga, M'diq, Cabo Negro, Martil, Oued Laou, Targha, Bou Ahmed, Jnane Nich, El Jebha, Cala Iris, Tazarine, Bhar Sidi Driss, Arekmane, Ras Kebdana et Saïdia seront à coup sûr plus fréquentés à la faveur de cette rocade. Il y a lieu de noter aussi que le tracé principal de la rocade comporte des ramifications pour desservir plages et villages de l'arrière-pays et palliera le manque d'axes de communication dont souffre la région du Nord. Effet d'entraînement En plus concret, ce gigantesque projet pourrait générer près de 80 000 lits, 50 000 emplois directs et environ 200 000 indirects. En outre, permettra-t-il de booster l'économie de la mer en ouvrant de nouvelles débouchées à travers un système approprié de commercialisation et de distribution des produits halieutiques, ce qui va offrir aux populations des perspectives plus prometteuses de promotion sociale. La rocade aidera également à l'émergence de nouveaux centres urbains, favorisant ainsi la concentration de la population dans de petits noyaux sur le bord de la route, somme toute nécessaire à la dynamisation de l'activité commerciale, au réseautage économique des communes voisines et à la création d'opportunités d'emploi. Le tourisme en tirera également profit, puisqu'elle desservira plus de 200 km de plages, de baies et de sites montagneux d'une valeur touristique inestimable. C'est donc tout le littoral nord du Maroc, d'est en ouest, qui bénéficiera largement de cette infrastructure de qualité dont le coût est estimé à quelque 7,2 milliards DH. Des projets d'envergure Ce projet d'envergure s'inscrit dans le grand chantier d'aménagement du territoire, notamment en permettant d'atténuer les déséquilibres territoriaux constatés dans la région, et le développement socio économique et touristique, en assurant la liaison des centres d'activité maritimes (7 ports, 9 abris de pêche et 54 sites touristiques), en améliorant le rendement des ports sur la Méditerranée (ports de pêche et de plaisance) et en permettant de valoriser 200 km de côtes et de sites touristiques. Après le port Tanger-Med, promu à un avenir des plus radieux, la rocade méditerranéenne est un autre pilier fondamental qui vient conforter la vision de l'Etat qui considère les provinces du Nord comme le premier rempart pour immuniser l'économie nationale et pouvoir relever le défi de la concurrence. Certes, l'impact des projets structurants de cette envergure ne peut pas être ressenti sur le coup, mais leur effet est garanti sur le long terme, comme l'ont manifestement démontré les transformations brutales de ces dernières années, avec la crise économique sans précédent frappant le vieux continent. * Tweet * *