Une seule médaille, de bronze, telle est la récolte marocaine, jusqu'ici, lors de ces jeux olympiques de Londres. Pourtant, la délégation marocaine, la plus importante à travers l'histoire, se compose de 75 athlètes. Que s'est il réellement passé? La délégation marocaine officielle, qui a accompagné les athlètes aux JO de Londres, espérait de bons résultats. Lors des JO de Pékin, la récolte marocaine était de deux médailles : une d'argent, obtenue au marathon par Jaouad Gharib, et une de bronze remportée par Hasna Benhassi au 800m. Lors de ces jeux olympiques à Londres, le Maroc a jusqu'ici glané une seule médaille de bronze remportée par Abdelaati Iguider lors de la finale du 1500m. Les autres athlètes qui ont pris part aux différentes distances en athlétisme (30 au total) ont été tous disqualifiés ou exclus pour dopage, comme le cas de Meryem Alaoui Selsouli (1500m) et Amine Laalou (1500m). Ce dernier a fait l'objet d'un reportage de quatre minutes sur une télé allemande (NDR) où un athlète autrichien l'accuse d'avoir pris des injections d'Insuline lors du meeting de Monaco en 2012. Accusation L'athlète Andréas Vojta a déclaré avoir vu dans la chambre « deux flacons contenant deux liquides différents, et deux seringues vides en plus d'une seringue écrit dessus : Insuline » a ajouté qu'il avait envoyé une lettre à l'AMA (agence mondiale antidopage) et l'IAAF (fédération internationale d'athlétisme) en Février 2012. Son entraîneur Wilhelm Lilge s'est dit étonné de constater que « Laalou a fait un temps de 3min30 au meeting de Monaco soit le sixième meilleur temps de l'année, ce qui l'a qualifié aux JO de Londres ». Un petit tour sur le site de l'IAAF nous révèle qu'effectivement le 20 juillet 2012 à Monaco, Amine Laalou a parcouru la distance du 1500m en 3min 30sec 54. Mais ce n'est pas son meilleur temps sur la distance puisqu'en 2010, toujours à Monaco, il avait parcouru la distance en 3min 29sec 53. Les déclarations de ces deux Autrichiens, s'ils s'avèrent vrais, feront l'effet d'une bombe. Comment un athlète sensé représenter son pays peut-il faire une telle chose et utiliser ces matières ? Laalou devait prendre part à la deuxième série des qualifications du 1500m le 3 août mais sur la liste de départ, on pouvait voir la description DNS (Does Not Start), ce qui voulait dire qu'il n'allait pas prendre part à cette course. En clair, il a été disqualifié. Aucune précision n'a été donnée. La fédération d'athlétisme a convoqué l'athlète pour qu'il s'explique et l'IAAF a pris la décision de le suspendre. Manque de moyen Pour lutter contre le dopage, la Fédération royale marocaine d'athlétisme fait de son mieux. « Nous procédons à des réunions avec les athlètes pour leur expliquer les dangers du dopage », explique Mohamed Nouri, porte-parole de la FRMA. Cependant, les réunions ne suffisent pas, il faut de l'action. Dans ce registre, la fédération emploie « deux médecins qui veillent 24h/24h sur les athlètes », poursuit Nouri, mais est ce que ces médecins accompagnent ces athlètes partout ? « Non, lors des meetings internationaux, les athlètes font appel à leurs médecins privés », souligne le porte parole de la Fédé. « Nous ne pouvons pas contrôler les athlètes tout le temps, cela coûte cher », ajoute-t-il. Pour rappel, il existe un seul laboratoire d'analyse des tests anti-dopage sur le continent africain. Ce laboratoire se trouve en Afrique du Sud. Le Maroc devait se doter son propre laboratoire, mais cela demande une volonté politique. Lahcen Karam, président de l'association de sensibilisation contre le dopage, avait expliqué sur une radio sportive que « des responsables ne veulent pas que ce labo voie le jour au Maroc, parce que c'est contre leurs intérêts ». * Tweet * *