Alors que cette année 2012 est celle du centenaire de la signature du traité du Protectorat entre le Maroc et la France, on se rappelle que le Maroc était le « gâteau » que toutes les puissances coloniales désiraient avec ardeur. Le royaume était convoité par la France, l'Espagne mais aussi l'Allemagne. Ceci dit, il y eut un incident dans l'histoire de l'occupation du Maroc qui allait à jamais pousser l'Allemagne hors du territoire national. Le 1er juillet 1911 est le jour qui a porté le coup de grâce à l'Allemagne de Guillaume II. Ce jour là, l'Allemagne dirige la canonnière Panther vers Agadir prétextant qu'elle comptait ainsi défendre les entreprises de la région. Pourtant, cette même Allemagne avait signé deux ans auparavant un accord économique avec la France prévoyant une association dans toutes les entreprises marocaines qui tombaient sous son escarcelle. Informé de cette manœuvre militaire gérmanique, le Premier ministre britannique David Lloyd George se montre solidaire avec la France et ne manque pas de menacer l'empereur Guillaume II. En fin de compte, le président du Conseil français Joseph Caillaux temporise et propose à ses voisins allemands de signer un traité le 4 novembre 1911, s'accaparant Agadir en échange de territoires en Afrique équatoriale. L'Allemagne concède par ailleurs à la France une entière liberté d'action au Maroc. À la tribune du Sénat français, Georges Clemenceau, grand homme d'Etat français, lâchera suite au « coup » d'Agadir : « De bonne foi, nous voulons la paix… Mais enfin, si on nous impose la guerre, on nous trouvera. Nous venons d'une grande histoire, nous entendons la conserver ». Agadir la convoitée vivra dès lors sous l'emprise du protectorat français jusqu'à l'indépendance du Maroc en 1955.