L'on garde encore très fortes à l'esprit les images marquantes qui ont dominé les grandes festivités nationales à l'occasion de la célébration, en novembre 2005, du cinquantenaire de l'indépendance du Maroc. La nation s'apprête à célébrer le 52ème anniversaire du recouvrement de sa liberté sous le signe du parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume en récupérant les présides du Nord. Après l'extraordinaire enthousiasme de la Nation, toutes composantes confondues, manifesté lors de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance du Royaume, du 16 au 18 novembre 2005, en présence notamment des deux chefs de gouvernements français et espagnol, anciennes puissances occupantes, les Marocains s'apprêtent à en faire de même pour commémorer le 52ème anniversaire sous le slogan fédérateur et mobilisateur du parachèvement de l'intégrité territoriale du Maroc. Cet évènement intervient, en effet, dans un contexte politique nouveau qui a remis la tension coloniale dans la région et menace de nouveaux affrontements entre notre pays et le colonisateur ibérique au Nord du Royaume. C'est dire que les démons néocolonialistes semblent avoir repris le dessus chez nos voisins nostalgiques de l'ère de la puissance dominatrice pour entraver un processus de décolonisation qui demeure, hélas, encore inachevé. Si bien que les sacrifices du libérateur de la nation, le Roi Mohammed V, doivent absolument être poursuivis pour rétablir la souveraineté chérifienne et l'intégrité territoriale pleine et indivisible sur l'ensemble des régions historiques et géographiques du Maroc. Un Maroc qui, pourtant, a joué la carte des négociations sur une échelle progressive lui ayant permis, après la fin du protectorat en 1956, de récupérer successivement les territoires occupés de Tarfaya en 1958, de Sidi Ifni en 1969, de Sakiat Al Hamra en 1975 et d'Oued Addahab en 1979. Et après les dernières provocations espagnoles, qui ont tourné le dos à l'initiative d'une cellule de réflexion sur l'avenir concerté des présides du Nord à la condition qu'elles réintègrent leur mère-patrie, le Maroc, il reste ce dernier bastion colonial de l'ère du franquisme à démanteler et que représentent Sebta, Mellilia et les Iles avoisinantes des côtes méditerranéennes du Maroc. Il s'agit, dans le cas d'espèce, de deux grandes anomalies dans l'histoire de la colonisation que les Nations Unies tardent à redresser et que l'OTAN continue d'ignorer au motif que l'un des membres du Traité de défense commune se trouve être l'occupant. Primo, le Maroc est le seul pays dans le monde à avoir été l'objet de toutes les convoitises coloniales depuis le temps des conquêtes avant d'être mis sous le joug colonial par deux puissances dans le même temps?: la France et l'Espagne. La seconde aberration des occupants fut de piétiner les actes du protectorat pour mettre un pays à feu et à sang en le transformant en colonie de peuplement. Sinon comment comprendre que la France qui occupa une partie du Royaume entre 1900 et 1903, s'allia, dès l'année suivante, à la Grande-Bretagne et à l'Espagne pour conclure des accords « dépeçant » le nouveau territoire qu'ils ambitionnaient de conquérir. Aussi, la conférence d'Algésiras, en 1906, l'Allemagne comprise, plaça le Maroc sous la tutelle des puissances européennes, tandis que l'influence prépondérante de la France s'affirmait avec l'envoi de troupes à Casablanca. C'est sous toutes ces pressions multinationales des puissances que le protectorat fut imposé en 1911 à Fès. Et c'est à ce moment-là que l'Espagne, qui étendait son influence sur le Rif dans l'arrière-pays de Sebta et Mellilia qu'elle occupait déjà. Ceci pour dire que la nouvelle levée de boucliers dans les rangs des néocolonialistes aggrave la tension aux frontières au motif mensonger que les présides du Nord du Maroc «appartiendraient, depuis plusieurs siècles, à l'Espagne». Occultant de rappeler que toutes les tentatives du Maroc de récupérer ces présides ont été mises en échec par la soldatesque ennemie tandis que notre pays était solidaire de la lutte de libération en Algérie où pénétrèrent les Français depuis 1830. Les historiens persistent et signent que la pénétration française «très mal accueillie au Maroc, amena le sultan Moulay Abderrahmane (1822-1859) à soutenir l'émir Abd El-Kader dans sa lutte nationaliste. En tentant de reprendre les villes de Sebta et Mellilia, les Marocains déclenchèrent une expédition espagnole qui s'empara de Tétouan, en 1860. L'affaiblissement du Maroc, contraint de payer d'importantes indemnités de guerre, suscita les rivalités européennes». N'en déplaise à nos adversaires, Sebta et Mellilia et les Iles avoisinantes ont toujours été, sont encore et seront toujours des territoires marocains. Et que nulle paix ne sera possible et définitive avec une Espagne qui n'aura pas assimilé et mis en œuvre que l'ère de la colonisation est révolue.