Le mois sacré du Ramadan est toujours l'occasion pour toutes les publications, indépendamment de leur périodicité, de se mettre au goût de cette période propice au recueillement et à la spiritualité. La lecture est généralement l'activité la plus prisée. Dans ce sens, nous avons choisi de faire un voyage à travers l'histoire des régions du Royaume en dressant le profil à travers le temps d'un certain nombre de villes marocaines. L'histoire du Maroc qui remonte à plus de douze siècles se révèle être l'une des plus riches et des plus fécondes que l'humanité ait connues. Nous commencerons durant ce mois sacré par le circuit des villes impériales en évoquant certaines de leurs particularités historiques, architecturales et urbanistiques. Il en sera ainsi des principales étapes qui ont marqué l'itinéraire à travers le temps des villes des seize régions du royaume. L'histoire est pratiquement muette sur Agadir avant le XIIe siècle. La plus ancienne attestation cartographique d'Agadir apparait sur une carte qui date de 1325. Il s'agit d'un lieu nommé Porto Mesegina, une déviation du nom d'une tribu berbère déjà citée au XIIe siècle, les Mesguina, c'est-à-dire les Ksima. À la fin de l'époque médiévale, Agadir est un simple bourg. En 1505, les Portugais, déjà installés sur les côtes marocaines, fondent un comptoir et une forteresse au pied de la colline devant la mer, Santa Cruz do Cabo de Aguer (Sainte Croix du Cap Ghir), à l'emplacement du quartier aujourd'hui disparu de Founti, (nommé ainsi d'après le mot portugais fonte qui veut dire fontaine). Les positions portugaises acquises entre 1505 et 1520 vont en régressant. Le reflux portugais s'amorce quand le 12 mars 1541 Mohammed ech-Cheikh(Saâdien) s'empare de la forteresse de Santa Cruz de Aguer. Après la perte d'Agadir, les Portugais doivent abandonner Safi et Azemmour. Le Maroc commence à avoir moins d'importance pour le Portugal qui se tourne désormais vers les Indes et le Brésil. En 1572, la casbah est construite au sommet de la colline par Moulay Abdallah el-Ghalib, successeur de Mohammed Ech-Cheikh. C'est désormais Agadir N'Ighir, littéralement, le grenier fortifié de la colline en tachelhit. Au XVIIe siècle, Agadir devient une rade d'une certaine importance, développant les échanges avec l'Europe. Il n'existe pas alors de véritable port, mais une simple jetée, qui a subsisté jusqu'à la fin du XXe siècle. De la ville d'Agadir partent notamment du sucre, de la cire, du cuivre, des cuirs et des peaux. Les européens amènent leurs produits manufacturés, notamment des armes et des tissus. Sous le règne du sultan Moulay Ismail (1645-1727) et de ses successeurs, les échanges avec la France, jusque-là actif partenaire, régressent au profit des Anglais et des Hollandais. En 1731, un sévère tremblement de terre frappe la ville. La restauration de la ville a été réalisé par le successeur de Moulay Ismail avec, sans doute, la participation des Hollandais. Au-dessus de la porte d'entrée de la Casbah, on peut encore voir l'inscription hollandaise « Vreest God ende eert den Kooning » qui signifie : « Crains Dieu et honore ton roi ». En 1746, ces derniers installent un comptoir au pied de la Casbah, sous l'autorité du sultan. Après une longue période de prospérité, Agadir décline à partir de 1760, à cause de la prééminence accordée au port concurrent d'Essaouira, sous le Sultan Sidi Mohammed ben Abdallah. Ce déclin dure un siècle et demi. Pour protéger ses intérêts au Maroc et défendre ses prétentions sur le pays, l'Allemagne décide, le 1er juillet 1911, d'envoyer une canonnière dans la baie d'Agadir. L'envoi de cette canonnière fait brutalement apparaître Agadir sur la scène mondiale. Les très vives réactions internationales, en particulier celle de la Grande-Bretagne, surprennent l'Allemagne. Un traité franco-allemand est finalement signé le 4 novembre 1911, laissant les mains libres à la France, qui va pouvoir établir son protectorat sur le Maroc. En 1913, la ville (Agadir N'Ighir et Founti) compte moins de mille habitants. Après 1920, sous le protectorat français, un port est aménagé et la ville connait un premier essor. Autour de 1930, Agadir est une étape importante de l'Aéropostale où Saint-Exupéry et Mermoz font escale. A partir de 1940 un centre-ville moderne commence à s'édifier, selon les plans de l'urbaniste et directeur du Service de l'urbanisme du Maroc Michel Ecochard, sur un tracé en fer à cheval s'appuyant sur le front de mer, autour d'une grande avenue perpendiculaire à ce front de mer. Après 1950 et l'ouverture du nouveau port de commerce, la ville, très dynamique, se développe avec la pêche, les conserveries, l'agriculture, l'exploitation minière. Elle commence aussi à s'ouvrir au tourisme grâce à son climat et à ses beaux hôtels. En 1959, le port reçoit la visite du yacht de l'armateur grec Aristote Onassis et de son hôte, Winston Churchill. Le 29 février 1960, Agadir est ravagée par un tremblement de terre de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. Le bilan est plus de 15 000 morts. La ville actuelle a été reconstruite 2 km plus au sud. Premier port sardinier au monde, Agadir possède une plage célèbre s'étirant sur plus de 10 km. Son climat offre 300 jours de soleil par an et permet de se baigner en toutes saisons. La baie d'Agadir, par l'entremise de son Conseil régional du tourisme, Agadir est membre du Club des plus belles baies du monde. L'activité commerciale y est également en plein essor avec l'exportation d'agrumes et de légumes de la fertile vallée du Souss. Avec ses immeubles blancs, ses larges boulevards fleuris, ses hôtels modernes et ses cafés de style européen, Agadir s'est transformée en une cité moderne, active et dynamique. Les historiens muets sur Agadir avant le XIIe siècle La plus ancienne attestation cartographique d'Agadir apparait sur une carte qui date de 1325. Il s'agit d'un lieu nommé Porto Mesegina, une déviation du nom d'une tribu berbère déjà citée au XIIe siècle, les Mesguina, c'est-à-dire les Ksima. À la fin de l'époque médiévale, Agadir est un simple bourg. En 1505, les Portugais, déjà installés sur les côtes marocaines, fondent un comptoir et une forteresse au pied de la colline devant la mer, Santa Cruz do Cabo de Aguer (Sainte Croix du Cap Ghir), à l'emplacement du quartier aujourd'hui disparu de Founti, (nommé ainsi d'après le mot portugais fonte qui veut dire fontaine). Les positions portugaises acquises entre 1505 et 1520 vont en régressant. Le reflux portugais s'amorce quand le 12 mars 1541 Mohammed ech-Cheikh(Saâdien) s'empare de la forteresse de Santa Cruz de Aguer. Après la perte d'Agadir, les Portugais doivent abandonner Safi et Azemmour. Le Maroc commence à avoir moins d'importance pour le Portugal qui se tourne désormais vers les Indes et le Brésil. En 1572, la casbah est construite au sommet de la colline par Moulay Abdallah el-Ghalib, successeur de Mohammed Ech-Cheikh. C'est désormais Agadir N'Ighir, littéralement, le grenier fortifié de la colline en tachelhit. Au XVIIe siècle, Agadir devient une rade d'une certaine importance, développant les échanges avec l'Europe. Il n'existe pas alors de véritable port, mais une simple jetée, qui a subsisté jusqu'à la fin du XXe siècle. De la ville d'Agadir partent notamment du sucre, de la cire, du cuivre, des cuirs et des peaux. Les européens amènent leurs produits manufacturés, notamment des armes et des tissus. Sous le règne du sultan Moulay Ismail (1645-1727) et de ses successeurs, les échanges avec la France, jusque-là actif partenaire, régressent au profit des Anglais et des Hollandais. En 1731, un sévère tremblement de terre frappe la ville. La restauration de la ville a été réalisé par le successeur de Moulay Ismail avec, sans doute, la participation des Hollandais . Au-dessus de la porte d'entrée de la Casbah, on peut encore voir l'inscription hollandaise « Vreest God ende eert den Kooning » qui signifie : « Crains Dieu et honore ton roi ».En 1746, ces derniers installent un comptoir au pied de la Casbah, sous l'autorité du sultan. Après une longue période de prospérité, Agadir décline à partir de 1760, à cause de la prééminence accordée au port concurrent d'Essaouira, sous le Sultan Sidi Mohammed ben Abdallah. Ce déclin dure un siècle et demi. Pour protéger ses intérêts au Maroc et défendre ses prétentions sur le pays, l'Allemagne décide, le 1er juillet 1911, d'envoyer une canonnière dans la baie d'Agadir. L'envoi de cette canonnière fait brutalement apparaître Agadir sur la scène mondiale. Les très vives réactions internationales, en particulier celle de la Grande-Bretagne, surprennent l'Allemagne. Un traité franco-allemand est finalement signé le 4 novembre 1911, laissant les mains libres à la France, qui va pouvoir établir son protectorat sur le Maroc. En 1913, la ville (Agadir N'Ighir et Founti) compte moins de mille habitants. Après 1920, sous le protectorat français, un port est aménagé et la ville connait un premier essor. Autour de 1930, Agadir est une étape importante de l'Aéropostale où Saint-Exupéry et Mermoz font escale. A partir de 1940 un centre-ville moderne commence à s'édifier, selon les plans de l'urbaniste et directeur du Service de l'urbanisme du Maroc Michel Ecochard, sur un tracé en fer à cheval s'appuyant sur le front de mer, autour d'une grande avenue perpendiculaire à ce front de mer. Après 1950 et l'ouverture du nouveau port de commerce, la ville, très dynamique, se développe avec la pêche, les conserveries, l'agriculture, l'exploitation minière. Elle commence aussi à s'ouvrir au tourisme grâce à son climat et à ses beaux hôtels. En 1959, le port reçoit la visite du yacht de l'armateur grec Aristote Onassis et de son hôte, Winston Churchill. Le 29 février 1960, Agadir est ravagée par un tremblement de terre de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. Le bilan est plus de 15 000 morts. La ville actuelle a été reconstruite 2 km plus au sud. Premier port sardinier au monde, Agadir possède une plage célèbre s'étirant sur plus de 10 km. Son climat offre 300 jours de soleil par an et permet de se baigner en toutes saisons. La baie d'Agadir, par l'entremise de son Conseil régional du tourisme, Agadir est membre du Club des plus belles baies du monde. L'activité commerciale y est également en plein essor avec l'exportation d'agrumes et de légumes de la fertile vallée du Souss. Avec ses immeubles blancs, ses larges boulevards fleuris, ses hôtels modernes et ses cafés de style européen, Agadir s'est transformée en une cité moderne, active et dynamique. Mohamed El Mokhtar Soussi Un authentique patriote, un alim, un grand poète et un fécond historien Mohamed El Mokhtar Soussi est un homme du Souss, un amazigh de vieille souche. Sa famille jouissait d'une grande réputation religieuse depuis l'aube du XVIIème siècle. Il est né en 1898 dans la cité historique d'Illigh dans la région de Tazeroualt au cœur du Souss.. Son père, Al-Hadj Ali, avait établi une confrérie dont il était le Cheikh vénéré. Agé de dix ans, Mohamed Al-Mokhtar suivit alors les cours de plusieurs médersas du Souss. En 1918, il entreprit des études supérieures comme son père. À 20 ans, il s'installe à Marrakech. En 1924, intègre l'université d'Al Qaraouiyine. Il y créé sa première association culturelle «الحماسة» l'enthousiasme. En 1928, il séjourne à Rabat avant de retourner à Marrakech. On compte aussi parmi ses disciples à Marrakech un certain Abdallah Ibrahim. A Ben Youssef de Marrakech, le Cheikh Doukali lui fait connaître le mouvement Salafiste, c'est un mouvement réformateur qui prônait à la fois un retour à la pureté originelle de l'Islam et une prise en compte de la pensée et des méthodes de l'Occident. C'est là aussi qui ‘il devint un très bon arabisant et un poète de qualité. A Al Quarawiyine de Fès, il découvre l'agitation politique du vaste monde musulman et lit la presse nationale arabe d'Egypte et du Proche- orient. Il fonde avec quelques condisciples, parmi lesquels Allal Al -Fassi, un cercle littéraire dont il est le président. Il s'agit en fait d'une cellule de militants nationalistes marocains. Ses études supérieures des sciences religieuses et des lettres arabes achevées, Mohamed Al-Mokhtar suit les traces de son père. Tous ces voyages et sa quête du savoir, lui ont permis d'acquérir le statut de grand 3alim. Il ouvre, en 1929, une école à Marrakech ; reconnu 3alim, il donnera, un peu plus tard, un enseignement à la mosquée de la Koutoubia. A la suite des émeutes d'octobre 1937 il est, comme les autres chefs du mouvement nationaliste, arrêtée, puis assigné à résidence surveillée dans son village natal. Il se consacre à l'écriture et produit pas moins d'une soixante de livres dont le chef d'oeuvre est sans conteste, le fameux Maasoul édité en 12 volumes. Il recense dans les moindres détails la vie dans le sud du Maroc. C'est en ce sens qu'il constitue la référence incontournable pour tout chercheur qui s'intéresse à cette région. Ce n'est qu'en 1942 qu'il sera autorisé à se déplacer à l'intérieur du Souss et qu'il pourra, en 1945, rouvrir son école à Marrakech. Son rayonnement religieux et culturel lui vaut d'être affecté à la mosquée Hafari de Casablanca. C'est là qu'il sera à nouveau arrêté(1952). Après deux années de détention à Tafilalt, il est libéré lorsque s'ouvrent les pourparlers qui allaient aboutir à l'indépendance du Maroc. Il a été nommé dans les premiers gouvernements marocains. Il était le premier et le dernier dans l'histoire du Maroc a occupé le poste de Ministre de la Couronne dans le cabinet de M'bark El Bekkay. Il a dirigé également celui des Habous et des affaires islamiques dans le gouvernement de Abdellah Ibrahim. Alim salafi, Mohamed Al-Mokhtar Soussi est un authentique patriote, un théologien, un grand poète arabe et un fécond historien. Son œuvre, immense est restée en grande partie inédite. Sougrati Moulay El-Hassan a dressé un catalogue riche de 72 numéros, comportant des poésies, des arbres généalogiques, des éléments d'autobiographie, un dictionnaire des écrivains soussi, des relations de voyage, des lettres, des conférences, des biographies de saints et des membres de la Zaouia Ilghite, des propos de table recueillis auprès du pacha Menou. Mort en 1963, il a vécu sous le règne de 5 Souverains marocains : Moulay Abdelaziz (1894-1908), Moulay Hafid (1908-1912), Moulay Youssef (1912-1927), Mohammed V (1927-1961) et enfin celui de feu Hassan II (1961-1963). Parmi ces célèbres œuvres : Souss El Alima : Histoire Scientifique. El Maassoul : Tarajim des gens du Souss. A travers Jazoula : Les voyages. El Illighiat : Mémoire d'exil. Erramliat : Recueil de Poèmes. Camp du Sud : Manuscrit poétique