La 2e édition de la rencontre internationale de l'art du malhoun ou « Malhounyat » se tiendra à El Jadida du 2 au 4 août. Une occasion pour se recueillir, en ces temps de spiritualité. Rym Hakiki. Place au chant et au lyrisme cette semaine dans la province d'El Jadida. Après un fracassant festival « Jawhara » début juillet, le festival « Melhounyate » s'inscrit dans le cadre d'une volonté continue de promouvoir la ville d'El Jadida et la province des Doukala. Sous le thème « le malhoun, la transe et le mysticisme », l'association des Affaires culturelles et la province d'El Jadida organisent la 2e édition de la rencontre internationale de l'art du Malhoun du 2 au 4 août à Azemmour à la place Braham Moul Niss et à El jadida au Parc Mohammed V, scène qui accueille également les « Nuits du Ramadan » organisées par l'Institut français, dans le cadre de la saison culturelle Maroc-France. Une conférence annonçant la tenue de ce festival a eu lieu à El Jadida en présence de Mouad Jamai, gouverneur de la province, Mohamed Zahidi, président du conseil provincial et Abdelhakim Soujda, président du conseil municipal d'Azemmour. Etaient également présents à cette rencontre, Mustafa El Bidouri, président de l'Association provinciale des affaires culturelles et l'artiste Sanaâ Marahati. Après la France, l'Espagne, l'Algérie, le Maroc comme pays participants l'année dernière, le festival accueille cette année plus de cent artistes venant du Maroc, de Tunisie, du Liban, de l'Iran et de l'Algérie. Cette musique à forte charge lyrique et spirituelle, emportera le public aux sons du kaman (violon occidental), oud (luth), contrebasse, « souissen » (instrument proche du guembri), et « taarija » et « daf » (instruments de percussion). Fusions et mysticisme Ali Réza Gorbani. Aux côtés des chanteurs de malhoun marocains dont Asmaa Lazrak, Majda Yehyaoui, Sanaa Marahati, Mohammed el Souissi, Abdel Ali Labriki, Abdel Mejid Rahimi accompagnés d'ensembles réunissant les meilleurs musiciens du malhoun, les organisateurs du festival ont annoncé la programmation d'une fusion musicale entre la « Hadra issaouiya» (transe issaoua) et la « Hadra tounissiya » (transe tunisienne) de Sfax, dans une volonté continue de fusionner le malhoun avec d'autres musiques mystiques. Selon les organisateurs du festival, le « zikr el issaoui » est une partie intégrante du Melhoun, voilà pourquoi le mokadem tunisien Soufiane Siala interprètera la fameuse Hadra de Sidi Mansour de Sfax, en fusion avec la hadra Issaouiya. Signalons que le melhoun a depuis tout temps donné ses poèmes aux issaouas – citons les poèmes de cheikh Kamel de Meknès – à la différence que les Issaouas y ajoutent des rythmiques conduisant à la transe et des instruments percussifs tels que le tambour, le daf et les mazamirs. De même, la « hadra tounissiya » ou transe tunisienne de Sfax repose sur ces rythmiques. Ce brassage de genres est le propre du festival « Malhounyate » d'El Jadida, notamment au vu de la fusion programmée l'année précédente et qui a réuni la « aîta » marocaine avec l'ensemble Oulad Bou Ezzaoui et la chanteuse de malhoun Majida el Yehyaoui. Forum autour du mysticisme Sanaa Marahati. Une nuit de transe mystique est prévue vendredi soir avec l'artiste Khalid Bennani, et le mokadem Said Berrada. Un autre duo est attendu samedi soir – soirée féminine – entre la chanteuse de malhoun Sanaa Marahati et l'Algérienne Rym Hakiki. La chanteuse, poète et actrice libanaise Jahida Wehbi interprètera le répertoire soufi de Jalal el Dine el Roumi, Ibn Fared, Ibn Zourik, Fayrouz et Jebran Khalil Jebran. L'artiste iranien Ali Reza Ghourbani, un des plus grands chanteurs traditionnels d'Iran sera également de la partie, et entonnera des poèmes mystiques emblématiques de l'art soufi iranien. Un forum sera organisé également par « Malhounyate » sous le thème « Le mysticisme à l'accueil de l'art du malhoune » et donnera la parole à des intervenants de renom tels que Dr Abbas El Jirari, chercheur marocain et auteur de plusieurs publicationssur le patrimoine arabe et la pensée islamique, Dr Fawzi Skalli, penseur soufi et fondateur du Festival des musiques sacrées de Fès, et le musicologue Abd Salam Khalloufi. le forum abordera les thématiques de l'homme, du temps et du voyage spirituel. Signalons que les provinces d'Azemmour et d'El Jadida se targuent d'être les uns des berceaux de l'art du malhoun au Maroc – à l'instar de Fès, Tafilalt, Rachidiya, Meknès, Erfoud et Marrakech – et qui ont propulsé des poètes tels que Ahmed Berkiya, Ben Masoud el Hajjam, et des chanteurs tels que Mohamed el Mehdi Farhat et Abdel Majid Rahimi. « Malhounyate » est une occasion pour le recueillement et l'apaisement en ce mois sacré, et une tribune qui reflète la diversité de ce chant spirituel. * Tweet * * *