La qualification de l'équipe nationale de Futsal en coupe du monde Thaïlande 2012 marque une nouvelle page de l'histoire de ce sport. Mais tout n'est pas rose au royaume du Futsal puisque l'entraîneur national, Hicham Dguig, est en « situation irrégulière ». Explications. « Nous avons gagné. Nous devions avoir nos primes. Nous n'avons rien reçu. Les joueurs sont démoralisés. Il fallait les encourager », déclare Hicham Dguig, l'entraîneur national. (En haut à droite) Pour n'importe quelle fédération de sport, professionnelle, tout devrait être dans les normes : des contrats et des salaires pour les joueurs et les entraîneurs, des infrastructures professionnelles, bref, il faut que toutes les conditions soient réunies pour que le travail soit fait en bonne et due forme. La sélection nationale démoralisée Qualifiée pour la coupe du Monde de Futsal qui se déroulera en Thaïlande cette année, la sélection nationale souffre encore. Le ticket historique pour les phases finales de cette compétition « n'a pas été récompensé comme il le faut », selon Hicham Dguig, l'entraîneur national. « Nous avons été reçus dans le bureau du vice secrétaire général de la fédération royale marocaine de football. Nous avons reçu des chèques de 30000 DH au lieu de 50 000 DH, la récompense de notre travail et qualification. Ensuite, il nous a souhaité bon courage, et c'est tout », déclare Hicham Dguig au Soir Echos. Contrairement à leur homologue de l'équipe première de football, les joueurs de Futsal n'avaient que des promesses. « Nous avons gagné les deux matchs de la Tunisie, de la Guinée Bissau, nous devions avoir nos primes. Nous n'avons rien reçu. Les joueurs sont démoralisés. Il fallait les encourager », ajoute Dguig. Dguig revendique sa légitimité Il faut savoir que l'homme, auteur de cet exploit mondial, n'a pas de contrat qui le lie avec la fédération royale marocaine de football. Dguig avait rencontré des responsables de la fédération après la qualification pour régulariser sa situation mais cela n'a aboutit à rien. « Nous avions discuté avec le secrétaire général de la fédération, Tarek Najem, des objectifs de l'après qualification. Pour le contrat, il n'y a rien de nouveau. Je suis encore sans contrat », explique Dguig. « Cela fait deux ans que nous cherchons cette qualification. Nous recevions des primes d'indemnités de 500 DH. Cela suffisait seulement pour mes déplacements », ironise Dguig. L'entraineur a toujours l'intention de réunir les joueurs pour des stages avant la coupe du Monde, mais cela dépendra de la volonté de la fédération. Il est catégorique: « si je n'ai pas un contrat, je n'irai pas en Thaïlande ». « La coupe du Monde n'est pas une compétition comme la coupe de la CAF ou la Coupe arabe. Il faut avoir toutes les garanties. Je ne peux pas me promettre de jouer contre de grandes équipes telles l'Espagne, le Brésil ou d'autres nations si je n'ai pas signé un document qui définit mon rôle dans tout cela », surenchérit Dguig. L'équipe nationale devra prochainement (après le mois de ramadan) se réunir pour se préparer. Les joueurs s'entraînent déjà dans de petits championnats ou des tournois de ramadan, puisqu'il est impossible d'organiser des entraînements pendant le ramadan, même nocturnes. Pendant ce temps, la coupe se prépare « Je ferai appel à des joueurs du championnat et j'organiserai une petite tournée professionnelle pour convaincre des Marocains pratiquant dans des championnats arabes, comme le Koweït et le Qatar », explique l'entraineur national. Dguig a également un projet de stage en France mais « cela doit être validé par la FRMF », nous confie le seul instructeur FIFA dans ce sport sur les plans africain et arabe. Dguig a également confié au Soir Echos qu'il est « seul sur le banc de l'équipe nationale ». « Je n'ai ni adjoint, ni préparateur physique, ni aucun soutien », ajoute le sélectionneur. L'homme ne cache pas son amertume : « Je fais partie des 24 instructeurs FIFA qui existent dans le monde entier. S'ils veulent un entraineur étranger, qu'ils aillent voir avec ceux de l'Espagne ou du Brésil. J'ai trop patienté. Je ne peux pas continuer comme cela ». * Tweet * * *