Etonnante victoire et prestation exceptionnelle de l'Italie lors de la deuxième demi-finale de l'Euro. Les Azzuris ont étouffé la machine allemande et les ont surpris par deux buts à la première période. Suffisant pour s'assurer la qualification pour la finale. Mario Balotelli, auteur d'un doublé, jeudi soir contre l'Allemagne. Difficile d'y croire. Pourtant, les Allemands sont bel et bien éliminés et ne joueront pas la finale. Favorite, ou encore meilleure équipe jusque-là en compétition, l'Allemagne a goûté à une des plus âpres défaites de son histoire, et le vainqueur n'est nul autre que l'Italie. Ironie du sort, cette même Italie les a privés d'un sacre mondial lors de la Coupe du Monde 1982, d'une qualification pour la finale du mondial 2006 qui se déroulait chez eux. Et ce n'est pas tout. Jeudi 28 juin, au stade national de Varsovie, en Pologne, la Squadra Azzura a revêtu pour une nouvelle fois le costume du « Punisher », en les assommant par deux claques de « Super Mario » Balotelli, les privant ainsi de récupérer une finale perdue en 2008 face à l'Espagne. Une première période fatale C'est donc un nouvel épisode du feuilleton « La malédiction Italienne », et une énorme déception dans le camp allemand après une superbe campagne lors de l'Euro. Depuis le premier tour, la Nationalmannschaft s'est montrée intransigeante et a récolté les fruits de son labeur après deux demi-finales et une finale en six ans, depuis la Coupe du Monde 2006. De Phillip Lahm à Mesut Ozil, passant par Miroslav Klose et Sami Khedira, les Allemands voyaient en cette 14e édition de l'Euro l'occasion parfaite d'offrir à leur public un titre majeur après tant d'échecs et seize ans de disette, soit depuis la victoire en finale de l'Euro 96 face à la République Tchèque. Le chiffre seize est maudit pour les Allemands, puisque c'est le temps qu'a fallu à la Nazionale et son Super Mario pour inscrire les deux buts de la rencontre en première mi-temps. Antonio Cassano a fini par mettre de côté son égoïsme des première rencontres et a été à l'origine du premier but. Tout seul face à trois défenseurs au coté gauche, il arrive à les tromper d'un subtil geste technique pour centrer à Mario Balotelli. Ce dernier ignore le marquage d'Holger Badstuberu qui le colle depuis le début du match, et place son ballon au fond des filets devant un Neuer pris à contrepied et surpris par le monstre italien. Le compte à rebours des seize minute est donc lancé. Entre temps, la Nationalmannschaft tente, surprend, en vain. Si Balotelli s'illustrait en attaque, « Gigi » Buffon a fait régner sa loi dans sa zone et écarté toutes les menaces, dont celle de Sami Khedira qui adresse une superbe et puissante volée, éloignée in extremis par le meilleur gardien de but au monde selon l'IFFHS (International Federation of Football History & Statistics). Avant que les seize minutes ne s'écoulent, la bête noire surgit à nouveau pour mettre un terme au parcours des allemands, et engloutir les rêves de Podolski et compagnie. Balotelli déjoue le piège du hors-jeu en se lançant au bon moment pour intercepter la passe de Montolivo. Face-à-face avec Manuel Neuer, il prend son temps d'armer son tir et fusiller les cages du portier allemand, incapable de faire le poids face à la puissance italienne. Deux zéro en première période. Un score qui subsiste jusqu'aux arrêts de jeu, où Mesut Ozil réduit le score après avoir transformé un penalty, mais cela ne suffit pas pour changer le cours du match. Après cette victoire, l'Italie peut une nouvelle fois être reconnaissante envers son maître à jouer, Andrea Pirlo, avec son taux de passes réussies de 81 %, ses récupérations de ballons, ses sauvetages ainsi que ses 11.94 km parcourus, qui lui ont valu la distinction d'Homme du match pour la troisième fois durant la compétition.Après cette victoire, l'Italie reste invaincue face à l'Allemagne en matchs de compétition avec quatre victoires et autant de nuls. Ils ont dit Joachim Low, entraîneur de l'équipe allemande. « Nous nous sommes désorganisés après le premier but, qui était évitable, et le deuxième en est la conséquence. Nous avons fait des erreurs et nous les avons payées. En seconde période, notre équipe a montré qu'elle avait du cœur et elle a tout tenté, mais on n'a pas pu marquer ce but. Avec le recul, il est facile de dire que j'aurais dû changer quelque chose. On a réussi un très bon tournoi et on a avancé. On a gagné quatre matchs pour une défaite. On aura d'autres occasions dans le futur.» Cesare Prandelli, entraîneur de l'équipe italienne. « On a très bien préparé ce match. Balotelli a été excellent, comme toute l'équipe. Il était dans son match, très concentré et il a suivi les consignes à la perfection. Je l'ai remplacé car il commençait à tirer la langue, je ne voulais pas prendre de risques. L'Allemagne est une bonne équipe, mais on savait comment aborder cette rencontre. On a toujours essayé de jouer et les joueurs adhèrent totalement à mon projet de jeu. On s'efforce de rester fidèles à notre style. » * Tweet * * *