L'Organisation des femmes de la justice et du développement (FJD) lance une caravane nationale. Objectif : instaurer un dialogue autour du Conseil consultatif de la famille et de l'enfance. L'Organisation des Femmes de la justice et du développement (FJD) présentera ses propositions afin de tracer le chemin de la concrétisation du Conseil de la famille et de l'enfance. Un été très studieux s'annonce au sein de l'Organisation des femmes de la justice et du développement. Présidée par Bassima El Hakkaoui, cette organisation relevant du PJD veut esquisser une vision du Conseil consultatif de la famille et de l'enfance instauré par la Constitution (article 32). « Nous comptons élaborer un mémorandum pour le présenter au chef du gouvernement avant la rentrée parlementaire. Nous espérons ainsi le déposer d'ici septembre prochain », indique Amina Mae Lainine, députée du PJD. En quoi consiste la caravane Ce mémorandum sera donc le chantier prioritaire de cette Organisation. Il sera l'aboutissement d'une consultation à travers toutes les régions et au cours de laquelle les FJD comptent réunir un maximum de recommandations pour accomplir sa mission. « Nous organisons cette caravane dans toutes les régions sans exception. Chaque week-end, deux ou trois membres de l'Organisation sont chargées d'encadrer une rencontre qui sera ouverte au public. Après les provinces du sud, le week-end prochain, nous ferons escale dans les régions de l'Oriental, Souss Massa Draa et Marrakech Tensift El Haouz », annonce la secrétaire générale de l'Organisation des FJD, Saida El Ouazzani. La caravane donnera donc lieu à une série de rencontres qui se tiendront simultanément dans différentes régions. Ces week-ends chargés seront couronnés, fin juillet, par l'organisation d'une rencontre nationale à l'occasion de laquelle seront présentés les résultats de la caravane, dont le contenu servira à alimenter le mémorandum. « Nous avons préféré tenir ce dialogue régional sans aucune plate-forme précise afin que les discussions soient libres et ouvertes », tient à préciser Saida El Ouazzani. Et pour insister sur sa volonté d'asseoir cette approche participative, l'Organisation des FJD a tenu, dimanche 24 juin à Rabat, une journée d'étude en présence du secrétaire général adjoint du PJD, Abdellah Baha. Expérience rime avec échange Pour le ministre d'Etat, réussir à instaurer ce Conseil consultatif de la famille et de l'enfance dépendra de son adaptation aux besoins des Marocains. «Nous ne devons pas importer des modèles étrangères à la société marocaine », a-t-il recommandé à l'ouverture de la journée d'étude soulignant que le challenge dans ce nouveau chantier sera de s'inspirer des expériences et de trouver dans « notre patrimoine islamique » ce qui insufflera la vie à cette nouvelle structure où modernité et culture doivent construire une alliance. Les expériences de la Jordanie, de la France et des USA ont particulièrement attiré l'attention des participants. « Le Conseil consultatif de la famille et de l'enfance ne doit surtout pas faire l'objet d'une surenchère politique entre les différents groupes », insiste Abdellah Baha. La caravane sera donc principalement animée par des chercheurs, des experts, des magistrats et des associations opérant dans le secteur qui discuteront, d'abord, de l'état des lieux avant de présenter leurs propositions quant au Conseil. « Plusieurs disfonctionnements ont été mis en évidence. Entre autres constats, l'affaiblissement de la chaîne familiale. Elle est de moins en moins solidaire, pour cause de l'élargissement de la famille dite nucléaire qui, malheureusement, donne naissance aux asiles des personnes âgées », indique Amina Mae Lainine relatant quelques unes des principales inquiétudes exprimées au cours du débat où les problèmes des Marocaines résidant à l'étranger ont également figuré. Une fois le mémorandum prêt, un projet de loi devra être élaboré par le gouvernement ou par le Parlement afin de tracer le chemin de la concrétisation du Conseil. D'ici là, c'est un terrain d'entente sur sa vision qu'il faudra mettre en place. Que dit la Constitution ? L'Organisation des femmes de la justice et du développement légitime son initiative par deux articles contenus dans la nouvelle constitution : 13 et 32. En voici le contenu. Article 13 : Les pouvoirs publics Œuvrent à la création d'instances de concertation, en vue d'associer les différents acteurs sociaux à l'élaboration, la mise en Œuvre et l'évaluation des politiques publiques. Article 32 : La famille, fondée sur le lien légal du mariage, est la cellule de base de la société. L'Etat Œuvre à garantir par la loi la protection de la famille sur les plans juridique, social et économique, de manière à garantir son unité, sa stabilité et sa préservation. Il assure une égale protection juridique et une égale considération sociale et morale à tous les enfants, abstraction faite de leur situation familiale. L'enseignement fondamental est un droit de l'enfant et une obligation de la famille et de l'Etat. Il est créé un Conseil consultatif de la famille et de l'enfance. * Tweet * * *