Il était 23h30 mardi dernier lorsque l'avion Solar Impulse, chargé à bloc de rayons solaires, a atterri en douceur sur la piste de l'aéroport de Rabat-Salé. Le Soir échos était au bord de la piste pour accueillir le seul avion solaire au monde à voler de jour comme de nuit. Mardi soir, l'ancien terminal de l'aéroport de Rabat-Salé, habituellement désert, est en effervescence pour accueillir Le Solar. 21h. L'ancien terminal de l'aéroport de Rabat-Salé, habituellement désert, est en effervescence. Il semblerait que la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ait dépêché sur place tout un bataillon de policiers. En uniforme et en civil. On flaire déjà l'importance de l'évènement. Une impression qui se confirme une fois sur le tarmac, à la vue des ministres, actuels et anciens, venus en masse malgré l'heure tardive. 22h. Sur les écrans de Solar Impulse TV, les images nous parviennent en direct. L'avion de Solar Impulse, qui a décollé de Madrid à 5 heures du matin heure locale, survole déjà Rabat. Il se rapproche des 18 heures de vol. André Borschberg, cofondateur du projet Solar Impulse, et qui a piloté l'avion de Suisse jusqu'en Espagne, avant que son partenaire Bertrand Piccard (président de Solar Impulse) ne prenne le relais pour le vol Madrid-Rabat, fait un point sur la situation. Visiblement ému, il évoque l'origine du projet. « Ce genre de projets commence par des discussions, puis on travaille énormément ! Faire atterrir l'avion au Maroc est un symbole très fort pour nous. C'est un pays qui a pris des décisions ambitieuses dans le domaine énergétique », lance-t-il à l'assemblée. 23h15. Des mini-bus remplis à ras bord de journalistes, de personnalités politiques, et de responsables dans le domaine énergétique, roulent en file indienne sur une piste d'atterrissage illuminée par une pleine lune généreuse. 23h30 : Arrive le temps de l'attente. Le silence de la nuit est alors brisé par des bruits de moteurs et d'hélices. Les têtes se tournent, et scrutent le ciel à la recherche du seul avion solaire au monde à pouvoir voler de jour comme de nuit. Apparaît alors à l'horizon un filet de lumière, escorté par deux hélicoptères. L'excitation des dizaines de personnes présentes se transforme alors en mutisme généralisé. Le spectacle est grandiose, et les bouches sont aussi muettes que le Solar Impulse qui amorce son Accueilli triomphalement, le pilote Bertrand Piccard a passé 18 heures et demie dans son cockpit. En haut à droite, Le Solar Impulse est installé dans un hangar pour quelques vérification dans un hangar avant de repartir pour Ouarzazate. atterrissage. On se croirait alors dans un film de science-fiction, les martiens en moins. 23h50 : Après que le pilote Bertrand Piccard ait posé l'avion en douceur, l'équipe de Solar Impulse l'aide à s'extraire du cockpit. Malgré des jambes ramollies par près de 18 heures et demie passées en position assise dans cet espace exigu, il ne peut cacher sa joie. « Bonjour le Maroc ! », s'exclame-t-il en levant les poings au ciel. 00h15 : Sourire indélébile sur le visage, Bertrand Piccard prend finalement la parole pour raconter son périple aérien. « Ce vol est l'un des plus beaux de ma vie, j'en rêvais depuis dix ans, me disant qu'il était possible de voler dans un avion sans carburant d'un continent à un autre. Au moment où la roue a touché la piste de l'aéroport de Rabat, ça a été un grand moment d'émotion ! » Pour l'équipe chevronnée de Solar Impulse, et par le biais de son président et porte-parole, le message est que « toutes les technologies qui sont sur cet avion peuvent être utilisées partout, dans la vie de tous les jours, à l'échelle d'une ville, d'une famille, ou d'une entreprise, et diminuer la dépendance aux énergies fossiles. La vision de Solar Impulse est de montrer à quel point les nouvelles technologies permettent des choses a priori impossibles ». * Tweet * * *