La mission de prospection qu'entame actuellement Maroc Export dans les pays du Golfe et le choix des pays cibles n'est pas le fruit du hasard. En témoigne une étude effectuée récemment par les services économiques d'EDC Canada (Export Development Canada), sur le premier pays visité, l'Arabie Saoudite. « Le pays continuera d'afficher une solide croissance à la faveur des dépenses gouvernementales ciblant les infrastructures et les exportations. Les recettes publiques demeureront tributaires des exportations de pétrole brut. À long terme, le gouvernement compte investir dans le secteur de l'infrastructure pour faciliter la mise en place d'autres moteurs de la croissance économique ». C'est, en substance, le topo que dresse l'agence de crédit-export canadienne EDC (Export Development Canada), qui a récemment rendu publique une étude sur l'Arabie Saoudite. Par rapport à l'économie réelle, EDC s'attend à une croissance économique d'environ 4 % en 2012-2013, portée par l'augmentation de la production pétrolière et de la production des raffineries et du secteur pétrochimique. Au rythme de production actuel, le pays a encore pour 90 ans de réserves pétrolières. L'Arabie saoudite, qui peut largement combler toute insuffisance de production du marché, vise à hausser encore sa capacité pour la porter à quelque 15 millions de b/j. Le gouvernement prévoit de consacrer, dans les 5 prochaines années, 375 milliards de dollars à divers investissements d'infrastructure allant des transports (rail, aéroports et ports maritimes) à la construction de bâtiments, en passant par la production d'eau et d'énergie électrique. « Les cours élevés du pétrole aideront à réaliser ces projets de dépenses. Le plan de dépenses annuel du gouvernement équivaut à environ 15 % à 20 % du PIB, ou environ 85 % du PIB de 2010 », soulignent les analystes d'EDC. Hausse de l'inflation Sur le registre de la politique monétaire, « à l'heure actuelle, l'IPC augmente d'environ 5,5 % par an, principalement à cause de la hausse des prix de l'alimentation. Or, pour la même raison, ce pourcentage a pratiquement doublé en 10 ans », déclare EDC. En outre, le programme de dépenses publiques massives ajoutera aux pressions sur les prix, ce qui limitera les possibilités de baisse de l'inflation. Les réserves en devises sont estimées à 545 milliards de dollars (35 mois de la couverture des importations) à la fin de 2011. La banque centrale continuera de maintenir l'ancrage du rial sur le dollar américain à un taux de 3,75/USD dans un proche avenir. Merci l'or noir ! Quant à la politique budgétaire, le sort des recettes publiques est directement lié aux cours et aux niveaux de production pétroliers. Ce secteur représente 85 % des recettes publiques et 45 % du PIB. La production de brut a augmenté de 11 % de 2010 à 2012 et se maintiendra en 2012 à des niveaux élevés qui n'avaient pas été vus depuis 2005. La dette publique équivaut à 13 % du PIB, ce qui n'est pas problématique, selon l'organisme canadien. De plus, l'endettement de l'Etat, autrefois égal à 100 % du PIB, est redescendu aux niveaux actuels grâce à la remontée des cours pétroliers depuis 2003 environ. De bonnes perspectives Au niveau du secteur extérieur, les exportations de pétrole brut et raffiné sont un des principaux moteurs de l'excédent commercial et de l'excédent courant. Elles représentent environ 85 % des exportations de marchandises. Comme les recettes publiques, la performance à l'exportation dépendra du niveau de production, des ventes pétrolières et des cours du pétrole. D'après les perspectives à l'horizon prévisionnel, les recettes pétrolières à l'exportation continueront d'augmenter. La croissance des importations continue de dépendre de l'intensité des entrées de capitaux liées à l'activité d'investissement et de la composante plus fixe des importations de produits alimentaires. La machinerie et l'équipement représentent environ 30 % des importations, tandis que le matériel de transport en représente 18 % et les produits alimentaires et agricoles, 15 %. Quant aux niveaux d'endettement extérieur, ils ne sont pas excessifs. Enfin, par rapport aux perspectives, elles sont jugées positives de moyen à long terme. Les recettes pétrolières devraient continuer de financer les plans de dépenses du gouvernement qui appellent à une diversification au-delà du secteur pétrolier.