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Culture lutte | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 24 - 04 - 2012

Afin de ne pas prêter le flanc à la censure, ni à l'intimidation, le collectif Culture Libre a organisé une première rencontre dimanche 22 avril aux Abattoirs. Eclairage.
Beaucoup de personnes ont fait le déplacement aux anciens abattoirs de Casablanca pour soutenir cette initiative . Stoon'zo et Haoussa y ont offert une soirée spéciale au public.
L'histoire nous a appris que les changements de gouvernements opèrent directement un démantèlement des acquis culturels. Proche voisin, la France en a fait la douloureuse expérience, lorsque la droite a pris le pouvoir : le statut des intermittents du spectacle a été fragilisé, les budgets alloués à la culture réduits, le programme scolaire a occulté certains pans de l'Histoire et le discours d'une France blanche, doublé de celui de l'identité nationale n'a cessé de croître. Aujourd'hui, le Maroc, exception culturelle de la région, qui affiche un élan et une vitalité au prisme de différents médiums, ne doit pas se réduire en peau de chagrin. Parce que la culture empêchera toujours l'horreur de se nicher dans les esprits, parce que l'ouverture et la tolérance façonneront des esprits libres, curieux, riches, parce que l'expression et la créativité, sont les derniers remparts de notre identité, de notre pluralité, du Maroc d'aujourd'hui et d'hier. Témoin, l'usage de la darija dans les films de cette dernière décennie. Le cinéma marocain, s'est approprié son identité à travers sa langue, reflet immanquable du réel. Pour preuve, « Harrash », court-métrage du jeune cinéaste Ismaël El Iraki, dans lequel le personnage campé par Saïd Bay, désigne une pièce de cinq dirhams en mêlant darija et anglais : « fiva ».
Eloge de la création
Dimanche 22 avril, le collectif Culture Libre, s'est réuni aux Abattoirs. Formé dans l'urgence, par un petit groupe d'artistes, de producteurs, et de journalistes dont Lamia Chraïbi, Mohamed Achaouar, Fatim Layachi, initié par Karim Boukhari, et présenté par Mohamed Lahroussi, manifestement très indulgent avec les représentants du PJD, qui ont décliné l'invitation de cette première rencontre, Culture Libre est dédié à préserver la liberté de ton et de création au Maroc. Suite à la création d'un manifeste, diffusé via les réseaux sociaux, assortie d'une pétition signée par plusieurs acteurs de la vie culturelle, on pouvait lire sur le communiqué de presse : « Suite à la publication du Manifeste pour la liberté de la culture, le Collectif Culture Libre est fier de vous inviter à sa première manifestation artistique, en faveur d'une culture sans limites ». «Manbita Al A7rare» est cet événement multidisciplinaire qui réunira des artistes marocains de tout bord, venant dénoncer toute tentative de castrer leur liberté de créer. Une citation de Raymond Poincarré parachevait le communiqué : «Le talent n'est jamais obscène. Ni à plus forte raison immoral». Objet de l'éveil de ce collectif et surtout de sa volonté d'action ? Les récentes allusions à « une culture sale », par certains et les changements prévus par les nouveaux cahiers des charges des sociétés nationales de l'audiovisuel, qui entreront bientôt en vigueur. Directement concernés par un discours rétrograde prônant la censure, voire l'autocensure au vu de l'expression artistique, Amal Ayouch, Lahcen Zinoun, Latifa Ahrar, ont évoqué leur sentiment sur le sujet. Réalisateur de son nouveau film, « Femme tatouée », Lahcen Zinoun a tenu à rappeler qu'il avait entamé, dès ses débuts « une démarche visant à améliorer et donner vie au patrimoine marocain. J'avais créé une troupe autour des arts traditionnels, interdite en son temps. Je l'avais très mal vécu, cela correspondait à la mort du corps, que l'on empêchait de s'exprimer. Aujourd'hui, le film « Femme tatouée », porte la mémoire à travers le tatouage, certains n'ont pas saisi le sens de ce film car le corps est tabou et pose un problème, qu'il va falloir résoudre. Je suis ici, pour la liberté ». Amal Ayouch a, quant à elle, souligné la diversité du Maroc, où elle est accoutumée à s'exprimer également en français, fait qui résulte « du fruit de notre histoire ». Une poétesse et un acteur du monde de l'édition ont, de leur côté, déploré le discours issu de personnalités françaises, qui s'autoproclament parfois censeurs de ce qui est bien ou bon pour les Marocains, en terme de nourriture intellectuelle. Pour l'heure, un appel a été lancé par Culture Libre, souhaitant être rejoint par d'autres membres actifs. Reste encore à définir les contours d'un projet fédérateur qui entrera dans les faits.


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