Après la Côte d'Ivoire, Ciments d'Afrique (CIMAF) continue sur sa lancée africaine. La semaine dernière a eu lieu la pose de la première pierre de l'usine d'un nouveau cimentier en République de Guinée. Cette cérémonie a été présidée par Anas Sefrioui, président de CIMAF et, côté guinéen, par le président Alpha Condé. « C'est une grande fierté que de participer aux efforts de développement du secteur de l'habitat et du BTP en Guinée, un pays avec lequel le Maroc entretient d'excellentes relations fraternelles », a tenu à rappeler l'homme d'affaires marocain à cette occasion. Et d'ajouter que cet investissement cimentier est entièrement destiné à couvrir les besoins locaux en ciment, ce qui ne manquera pas d'avoir des effets positifs sur le prix de ce matériau de construction, locomotive de toute croissance économique. Ciments d'Afrique Guinée SA est née En effet, ce centre de broyage de clinker pour production de ciment développera, dans un premier temps, une capacité de production de 500 000 tonnes, qui sera amenée à doubler dans le futur. Cette usine, qui nécessitera un investissement de 30 millions d'euros, créera, en phase de réalisation, un millier d'emplois directs. Après son entrée en exploitation, cette infrastructure industrielle drainera quelque 200 emplois avec un taux d'encadrement de 10 %. L'usine de Conakry sera construite sur une assiette foncière de près de 8 hectares. S'y adjoindront 25 hectares supplémentaires situés à proximité du port de Conakry et qui seront entièrement dédiés au stockage de la matière première (clinker et ajouts). Pour concrétiser cet investissement, une société de droit guinéen a été créée, nommée Ciments d'Afrique Guinée SA. L'objectif est de terminer la réalisation de cette installation cimentière dans un délai de 20 mois. La production du premier sac de ciment est ainsi programmée pour novembre 2013. Sefrioui fait d'une pierre deux coups « L'investissement marocain en terre africaine vise à consolider les liens déjà profonds tissés entre les communautés des affaires des deux côtés. Il représente une preuve supplémentaire de la solidité de la coopération Sud-Sud », précise Sefrioui dans un communiqué parvenu au Soir Echos. Pour rappel, ce modèle d'investissement, incluant une cimenterie d'une capacité de 500 000 tonnes, nécessitant un investissement de 30 millions de dirhams et la construction de logements sociaux, concernera plusieurs pays africains. Après la Côte d'Ivoire et la Guinée-Conakry, il s'agira d'investir en Guinée-Bissau, au Cameroun et au Burkina Faso, en plus de trois autres pays où les négociations sont à un stade avancé. De ce fait, Anas Sefrioui, en optant pour cette stratégie d'investissement en Afrique, a fait d'une pierre deux coups. Primo, il réussira à écouler l'excédent de production de ses deux cimenteries marocaines en exportant le surplus vers les cinq pays visés. Secundo, il se positionnera sur un marché de l'immobilier, très prometteur en Afrique subsaharienne. Une région du continent qui, selon le FMI affichera au cours de la prochaine décennie, l'un des plus forts taux de croissance au monde, compris entre 5 et 6 % par an. Le financement des projets Pour le seul financement des cinq cimenteries en Afrique, dont le montant d'investissement représente 150 millions d'euros, Anas Sefrioui a opté pour la même proportion adoptée dans le cadre de ses deux projets de cimenteries au Maroc. Le financement se fera donc à hauteur de 40 % en fonds propres, le reliquat (60 %) se fera par prêts bancaires. Et pour l'accompagner, trois banques ont répondu présent, à savoir Attijariwafabank, la BMCE, à travers Bank Of Africa, et la Banque Centrale Populaire (BCP ). Pour rappel, ces trois banques marocaines sont bien positionnées en Afrique et disposent de plusieurs filiales dans environ 30 pays africains).