Le positionnement géographique de Ciments du Maroc dans le sud, lui a profité à plus d'un titre. La demande a été au rendez-vous au cours de 2011 sur tout le royaume. En effet, l'activité du bâtiment, soutenue par les programmes de logements sociaux et la progression de l'auto-construction, ou encore celle des travaux publics grâce aux nombreux chantiers d'infrastructures en cours de réalisation ont permis à la consommation du ciment d'enregistrer une forte de progression. Et ce, après deux années consécutives de faible croissance induite par la suppression des incitations fiscales. D'ailleurs, la consommation de ciment annuelle par habitant est passée à 500 kg au lieu de 240 kg durant le début des années 2000. Par ailleurs, le positionnement dans la zone du sud a épargné à Ciments du Maroc de subir la pression exercée par le nouvel entrant, Ciments de l'Atlas, sur ses concurrents cotés à la Bourse, en l'occurrence Lafarge et Holcim. Progression au rendez-vous Dans ce contexte, les ventes en volume de Ciments du Maroc et de sa filiale Indusaha ont enregistré une hausse de +8,1 %, suivant ainsi la tendance haussière du marché et qui s'est établie à +10,7 % comparativement à 2010. Cette amélioration a permis au cimentier de générer un chiffre d'affaires opérationnel de 3,97 milliards de dirhams, en hausse de +9,4 %. Sur le plan de l'exploitation, « l'augmentation de la production du clinker et de ciment de l'usine d'Aït Baha ainsi que les économies générées par l'amélioration des consommations thermique ont permis d'atténuer l'impact de la forte augmentation des prix d'achat du coke de pétrole sur le marché international », a souligné Mohamed Chaibi, président directeur général de Ciments du Maroc. Cependant « le résultat d'exploitation, qui s'est établit à 1,14 milliards de dirhams, a été impacté par la forte augmentation des dotations aux amortissements générée par l'usine d'Aït Baha », tempère Laurent Meynet, directeur financier et administratif du cimentier. Le résultat financier s'est chiffré, quant à lui, à 107 millions de dirhams, intégrant les dividendes distribués par les filiales et participations (Indusaha, Suez Cement Company) et les charges financières résultant du financement de l'usine d'Aït Baha. Par ailleurs, la fermeture définitive de l'usine d'Agadir à fin mars 2011 a engendré des charges nettes de 94 millions de dirhams pour accompagner le programme social qui a concerné 100 employés. En parallèle, la cession d'Axim Maroc a permis de dégager résultat exceptionnel de près de 45 millions de dirhams, contre un déficit de -96,8 millions dirhams. Au final, le résultat net s'établit à 984 millions de dirhams, en progression de +12,8 % comparativement à celui de l'exercice 2010. La capacité d'autofinancement ressort en progression de +19% pour s'établir à 1,4 milliard de dirhams. Eu égard à ces résultats positifs, le conseil d'administration compte proposer la distribution d'un dividende de 35 dirhams par action, correspondant à une augmentation de l'ordre de +17 % des sommes distribuées. Bien que le spectre de la surproduction continue de planer sur le marché du ciment au Maroc, de même que la concurrence du nouvel entrant, le cimentier demeure confiant en l'avenir du secteur. Du moins pour l'année en cours. Une stratégie nationale Pour Chaibi: « La réactivation des incitations fiscales pour la construction de logements sociaux, la poursuite des travaux d'infrastructures d'ores et déjà engagés et la tendance à la baisse des cours mondiaux des combustibles, sont autant de facteurs favorables à notre activité. Cependant, celle-ci pourrait être impactée par la sortie de crise incertaine sur le plan international ou encore la campagne agricole ». Et d'ajouter: « La loi de Finances est aujourd'hui un facteur d'incertitude, notamment en ce qui concerne la hausse de la taxe sur le ciment et les mesures que le gouvernement souhaite mettre en place pour favoriser le logement à travers l'imposition des industriels ». C'est pourtant dans un tel contexte que Ciment du Maroc envisage de conforter son positionnement sur tout le territoire marocain à travers l'ouverture d'une nouvelle usine au Nord dans la région Tanger-Tétouan. « La caractérisation et l'évaluation de gisements pour le développement de capacités de production s'opérera durant l'année en cours », a précisé Abdellah Harma, directeur général délégué de Ciments du Maroc. De même, le cimentier procèdera au redéploiement d'un premier broyeur à ciment de l'ancienne usine d'Agadir dans la région Centre, à la modernisation des systèmes de dépoussiérage du four de l'usine de Marrakech, à la construction d'un atelier de valorisation énergétique de pneus déchiquetés dans l'usine d'Aït Baha, ainsi qu'à la construction d'un parc éolien d'une capacité de 10 MW à proximité de l'usine de Safi.