L'assemblée générale extraordinaire s'est prononcée sur la révision des statuts de la CGEM. Le total des voix enregistrées aura été de 1 937 dont 1 876 pour et 33 contre. Cette révision s'articule autour de 4 principes, à savoir la mise en conformité avec les dispositions de la nouvelle Constitution, la sauvegarde de l'unité de la CGEM, le respect de l'autonomie de ses Fédérations et de ses Unions régionales, l'optimisation des procédures et de l'organisation de la Confédération pour une meilleure gouvernance interne. Pourquoi avez-vous décidé, à cet instant précis, de procéder au changement des statuts de la CGEM ? Nous avons procédé à cette révision de nos statuts pour permettre à la Confédération de se conformer aux nouvelles dispositions de la nouvelle Constitution et notamment la représentativité des Organisations professionnelles des employeurs au sein de la 2e Chambre. Dans les anciens statuts, cela n'existait pas car il n'y avait que les Syndicats et les Chambres professionnelles dans la 2e Chambre. Cette nouvelle Constitution est venue rendre justice également aux employeurs. Donc c'est un nouveau rôle que nous devons jouer et nous devons le jouer de façon démocratique. Donc, c'était nécessaire de le préciser au niveau de nos statuts. C'est la principale raison. Mais nous en avons profité pour examiner et revisiter un certain nombre de nos articles et pour voir dans quelles mesures nous pouvons les adapter afin d'améliorer notre gouvernance interne. L'objectif est de gagner davantage d'efficacité, de démocratie et de représentativité. Nous considérons qu'une institution qui ne se remette pas en cause et qui ne se renouvelle pas est une institution qui risque de mourir. Donc il était nécessaire pour nous, dans cette nouvelle ère démocratique, lancée par la nouvelle Constitution, d'avoir de nouveaux statuts pour la CGEM pour lui permettre de jouer plus efficacement son rôle. Quels sont les autres changements majeurs ? Vous savez, la CGEM est la maison de toutes les entreprises et de tous les entrepreneurs, quels que soient leur taille, leur secteur d'activité ou le lieu où ils résident. C'est dans cette optique que nous avons ouvert la CGEM à d'autres catégories de membres qui n'avaient pas accès à la CGEM. De ce fait, nous avons décidé d'intégrer les coopératives, les groupements d'intérêt économique (GIE) mais aussi les MRE. Ces derniers peuvent intégrer la CGEM à travers une association et ainsi permettre à la CGEM d'avoir une couverture géographique plus grande. Aurez-vous donc plus de lobbying et de pouvoir ? Nous sommes déjà très actifs sur tous les fronts. Nous sommes une force de proposition sérieuse, responsable et citoyenne et qui œuvre pour le renforcement de notre économie et de la compétitivité de nos entreprises. Pour jouer ce rôle efficacement, nous devons adapter notre gouvernance. Ces modifications ne sont pas une fin en soi. C'est un moyen. Il faudrait alors avec cette nouvelle force, travailler encore davantage, être encore plus innovateur et oser et innover comme le dit notre slogan. Si on devait avoir une religion, cela aurait été notre compétitivité. Nous allons continuer dans cette démarche et faire entendre notre voix. Comment avance votre projet de régionalisation ? Pour la régionalisation, nous renforçons notre gouvernance au sein de nos unions régionales. Nos actions seront plus claires grâce à la nouvelle loi organique sur la régionalisation avancée. D'ailleurs, au niveau de nos statuts, nous donnons l'importance à la régionalisation grâce à une proximité plus accrue et nos actions territoriales. Ceci-dit, nous allons adapter notre règlement intérieur à tous les changements qui vont être opérés au niveau du vote de la loi organique au niveau du parlement. Pas de politique à la CGEM La CGEM réaffirme sa vocation essentiellement économique et s'interdit toute prise de position en faveur d'un parti politique ou encore tout acte ou action à caractère religieux, partisan ou discriminatoire. « Toutefois, l'obligation de neutralité n'interdit aucunement à la CGEM ou à ses membres la participation aux institutions constitutionnelles du Maroc, comme la Chambre des conseillers, le Conseil économique et social ou encore la Chambre des représentants. Et plus généralement de prendre part au débat public », nous fait savoir Horani. Pour ajouter: « Vous pouvez être même chef d'un parti politique, mais au sein de la CGEM, vous êtes un chef d'entreprise. Notre politique et religion à nous, c'est la compétitivité ». Voilà qui est dit.