La CEDEAO a décidé à l'issue de son sommet lundi à Dakar d'appliquer un embargo total sur la junte au pouvoir au Mali. « Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès ce jour et ne seront levées que quand l'ordre constitutionnel sera effectivement rétabli », a déclaré Alassane Ouattara, président en exercice de l'organisation ouest-africaine. Ce sommet auquel ont participé une dizaine de chefs d'Etat et des représentants de l'ONU, de la France et des Etats-Unis notamment, a été ouvert par le président ivoirien Alassane Ouattara, peu après la prestation de serment du nouveau président sénégalais Macky Sall. « La situation se dégrade très rapidement », a déclaré Alain Juppé qui a conseillé aux Français dont la présence n'est pas indispensable de quitter le pays. « La France ne s'engagera pas militairement. Mais nous pouvons aider sur le plan logistique ou la formation, mais il n'est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali », a-t-il précisé. La France soutient les efforts de la CEDEAO, qui a mandaté le président Blaise Compaoré comme médiateur, et elle relayera auprès du Conseil de sécurité, avec ses partenaires africains au sein du Conseil, les besoins de la CEDEAO pour appuyer ses actions, a affirmé le porte-parole adjoint du ministère, Romain Nadal. Le sommet de Dakar est le deuxième en quatre jours consacré au Mali après celui du 29 mars à Abidjan. Intervention militaire Concernant l'avancée des rebelles vers le sud, l'organisation a assuré qu'elle fera le nécessaire pour repousser les insurgés touaregs qui contrôlent déjà la quasi-totalité du nord du Mali. Selon Moussa Ag Attaher, porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad(MNLA), qui se confiait à France 24, le mouvement est prêt à déclarer l'indépendance de l'Azawad (qui comprend tout le nord du Mali, soit la moitié de ce vaste pays ouest-africain) dans quelques jours. Il a de même assuré que le MNLA n'avait pas l'intention d'aller au-delà de ses frontières, c'est-à-dire d'attaquer les villes du sud. « La CEDEAO mettra tous les moyens pour stopper cette rébellion de sorte que le Mali retrouve son intégrité territoriale. C'est un devoir pour la sous-région », a souligné le président ivoirien Alassane Ouattara. L'organisation a d'ores et déjà mis en état d'alerte une force militaire de 2000 hommes. Pour le moment, le Mali ne pourra avoir ni de relations diplomatiques ni d'échanges commerciaux avec ses voisins. Une situation plutôt chaotique pour l'économie de ce pays non côtier de l'Afrique de l'Ouest.